C'est un adieu en fanfare que Louis Gallois célèbre ce lundi 4 janvier. L'industriel français qui a dirigé Snecma, la SNCF, Airbus, prend sa retraite après avoir supervisé la fusion entre PSA et FCA menée menée tambour battant par Carlos Tavares, président du directoire du constructeur français, et qui a été validée ce lundi matin par les actionnaires des deux entreprises réunies en assemblée générale.
En tant que président du conseil de surveillance de PSA, fort de son aura d'industriel respecté, Louis Gallois a permis de conforter ce projet de fusion géante. Dans une interview aux Echos publiée ce lundi, il est formel: "nous vivons la plus grande fusion dans l'industrie automobile depuis son origine". Et pour cause, les chiffres de la nouvelle entité, Stellantis, donnent le vertige, et vont totalement modifier le profil du groupe français historiquement cantonné à sa condition de petit constructeur automobile. Pour rappel, seul le rachat d'Opel en 2017 lui a permis de franchir le seuil de 3 millions de voitures vendues annuellement.
Avec Stellantis, les quatre marques du groupe français (Peugeot, Citroën, DS et Opel) vont faire partie d'une entité qui produira pas moins de 8 millions de voitures par an et pèsera près de 185 milliards d'euros de chiffre d'affaires, contre 75 milliards d'euros pour PSA en 2019. Carlos Tavares, qui dirigera Stellantis, sera à la tête d'un groupe composé de 400.000 salariés (soit le double de PSA) répartis dans 160 usines, contre 60 sites pour le constructeur français.
De beaux profits en perspective
Pour PSA, mais également pour FCA, cette fusion sera source d'immenses synergies industrielles qui permettront d'amortir les investissements que nécessite la transformation de l'industrie automobile (transition énergétique, voiture autonome, connectivité, concurrence accrue...). Ainsi, Carlos Tavares table-t-il sur des synergies d'environ 5 milliards d'euros par an, soit un gain de compétitivité conséquent.
En outre, les analystes espèrent que le patron à poigne saura dupliquer chez Stellantis la stratégie d'optimisation industrielle qui a permis à PSA de devenir l'un des groupes automobiles les plus rentables du monde (8,5% de marge opérationnelle en 2019). Cela permettrait d'envisager de conséquents profits... Les analystes estiment par ailleurs qu'il existe d'importants gisements d'économies du côté de FCA, lequel souffre de ses surcapacités industrielles, notamment en Europe.
Une constellation de marques
Enfin, dernier chiffre, Stellantis réunira près de 14 marques automobiles. Pour Carlos Tavares il va falloir gérer la complémentarité des marques entre elles, définir des territoires de marques, mais également investir massivement dans certaines d'entre elles pour relancer leur gamme. Ces investissements se comptent en milliards d'euros chacune.
Avec Stellantis, Français et Italiens veulent retrouver leur rang de constructeur mondial. Leur projet industriel est fondé sur un ambitieux programme de rationalisation, de rentabilité et de repositionnement de 14 marques partout dans le monde. Alors que l'industrie automobile est appelée à d'importantes ruptures pour les dix prochaines années, cette fusion semble arriver à point nommé. Pour Louis Gallois, l'industrie automobile française est désormais sur de bons rails, il peut partir tranquille...
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