Lamborghini lance la semaine de quatre jours pour ses ouvriers, une première dans l'industrie automobile en Europe

Lamborghini a conclu un accord avec les syndicats pour mettre en œuvre une semaine de quatre jours pour ses ouvriers. Selon les équipes, les salariés travailleront entre 22 et 31 jours de moins chaque année, pour le même salaire qu'actuellement. Un mode d'organisation qui gagne du terrain dans les entreprises italiennes, mais aussi françaises.
Cet accord conclu entre les syndicats et Lamborghini fait partie d'une renégociation plus large du cadre de travail des salariés.
Cet accord conclu entre les syndicats et Lamborghini fait partie d'une renégociation plus large du cadre de travail des salariés. (Crédits : Reuters)

C'est un accord jugé « historique » par les syndicats. Les représentants des salariés de Lamborghini et le constructeur de voitures de luxe ont signé un accord afin d'instaurer une semaine de quatre jours pour les ouvriers. Il s'agit du premier du genre dans l'industrie automobile en Europe. À la clé : une réduction significative des heures de travail sans réduire les salaires et même plutôt en les augmentant.

« Travailler moins et travailler mieux, tel est le principe qui a guidé cette négociation et qui fait partie d'un raisonnement global », indique un communiqué de la FIOM et de la FIM-CISL, deux associations syndicales, publié ce mardi 5 novembre.

Concrètement, les ouvriers dédiés à la production travaillant en deux équipes alterneront désormais entre une semaine de cinq jours et une semaine de quatre jours. Cela permet de réduire le nombre de jours de travail de 22 par an, selon les syndicats. Et pour ceux qui travaillent en trois équipes, y compris les équipes de nuit, ils alterneront une semaine de cinq jours et deux semaines de quatre jours. Réduction totale annuelle pour ces salariés : 31 jours.

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Cet accord conclu avec Lamborghini fait par ailleurs partie d'une renégociation plus large du cadre de travail des salariés du constructeur automobile italien, filiale du groupe allemand Volkswagen. Il prévoit également 500 nouveaux emplois, une augmentation des salaires annuels et d'autres avantages sociaux.

La semaine de quatre jours gagne du terrain en Italie...

La semaine de quatre jours chez Lamborghini intervient alors que beaucoup d'entreprises italiennes réfléchissent à mettre en œuvre un nouveau cadre de travail pour leurs employés après la pandémie de Covid-19.

Les exemples ne manquent d'ailleurs pas : en janvier dernier, Intesa Sanpaolo, la plus grande banque italienne, a été la première entreprise italienne à ouvrir la voie à une baisse du temps de travail, dans le but de réaliser des économies en termes énergétiques. Ce mardi, elle a indiqué que 70% de ses 30.000 salariés ayant la possibilité de demander à passer à la semaine de quatre jours l'avaient fait, avec une demande d'augmentation salariale.

La semaine dernière, c'est le fabricant de lunettes Essilorluxottica qui a convenu avec les syndicats de tester un modèle de semaine de travail de quatre jours dans ses usines italiennes, pendant 20 semaines par an.

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... et en France aussi

Si ce mode d'organisation fait beaucoup parler de lui ces dernières années, il n'est toutefois pas nouveau. En France, Yprema, spécialisée dans la transformation des matériaux de déconstruction, figure parmi les entreprises pionnières à ce sujet puisqu'elle applique la semaine de quatre jours depuis... 1999.

D'autres se sont lancées récemment - l'atelier Panel spécialisé dans la menuiserie d'agencement sur mesure, le CHU de Nantes va l'expérimenter, etc - mais les exemples demeurent plus rares que fréquents. D'après une étude du spécialiste en ressources humaines ADP parue en juillet 2022, tous secteurs confondus, la semaine de quatre jours n'avait été adoptée que par 5% des entreprises.

Pourtant, côté employés, la demande est là. 37% des salariés préféreraient ainsi travailler quatre jours par semaine, en conservant le même salaire, mais avec des journées de travail plus longues, d'après l'enquête « People at Work 2023 : l'étude Workforce View » d'ADP sortie en juillet. Ne pas toucher à la rémunération est d'ailleurs une condition non-négociable : seuls 9% des personnes interrogées accepteraient d'adopter ce type d'organisation pour un salaire moindre, révèle l'étude.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 06/12/2023 à 17:57
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" des salariés préféreraient ainsi travailler quatre jours par semaine " Du jeudi au dimanche ? ,sinon en heure par jour,par mois et par an cela fait combien de moins par rapport à avant ?

à écrit le 06/12/2023 à 9:56
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Une réponse rapide, facile et saine à la lutte contre la pollution. Il vaut mieux des mesures vertueuses de la sorte que des usines à gaz pour détourner l'argent public dans les paradis fiscaux ! Réorganiser les horaires d'embauche serait un deuxième...

le 06/12/2023 à 10:07
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Dans quelques années nous nous demanderons si le fait qu'on broyait des poussins et que les supermarchés refroidissaient avec leurs frigos l'air qu'ils chauffaient pour leurs clients n'étaient pas des fakes news tellement il fallait être demeuré pour...

le 06/12/2023 à 11:09
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combien d'enarque vont nous expliquer que ce n'est pas possible eux qui se sont oppose aux 35heures a faire derailler l'economie en france les memes qui rejeter les 40heures et les conges payes et ces memes aujourd'hui qui souhaite une immigration...

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