Leasing social : Stellantis a décroché 70% des commandes, loin devant Renault

Stellantis a indiqué jeudi avoir remporté 70% des contrats de « leasing social » mis en place par le gouvernement pour faciliter l'accès à la mobilité électrique, tandis que Renault représente 10.000 commandes sur les 50.000 au total. Et le constructeur franco-italo-américain a dénoncé l'arrêt du dispositif décidé par le gouvernement cette semaine, estimant qu'il y a « besoin de ces subventions ».
La Jeep Avenger faisait partie des véhicules proposés par Stellantis dans le cadre du leasing social.
La Jeep Avenger faisait partie des véhicules proposés par Stellantis dans le cadre du leasing social. (Crédits : Jeep)

Le « leasing social » a « dépassé » ses objectifs initiaux pour cette année, a estimé l'Elysée, cette semaine, avant de débrancher ce dispositif permettant aux moins aisés d'accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois. Il a ainsi été victime de son succès avec plus de 50.000 commandes validées. Mais l'opération sera relancée fin 2024 pour l'année 2025, a assuré l'Elysée.

Pour rappel, le « leasing social » lancé en décembre 2023 par Emmanuel Macron, proposait une location avec option d'achat (LOA) à moins de 100 euros par mois pour les citadines électriques, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien), sans apport initial, et pour trois ans renouvelables une fois. Cette mesure s'adressait aux Français modestes qui roulent beaucoup et achètent peu de voitures neuves pour des questions de budget et auraient donc dû attendre que davantage de véhicules électriques arrivent sur le marché de l'occasion pour s'équiper.

70% pour Stellantis

Et lors de cette opération, c'est Stellantis qui est parvenu à tirer son épingle du jeu avec une « part de marché supérieure à 70% », selon « nos estimations », a estimé son patron, Carlos Tavares, jeudi. Le constructeur a proposé dès la mi-décembre ses Peugeot 208 et Fiat 500 électriques, mais aussi de plus gros modèles comme le Jeep Avenger, pour un total de 30.000 voitures début février.

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Renault, qui a, lui, proposé ses Twingo et Zoé en fin de carrière à prix cassés, mais aussi sa familiale électrique Kangoo, a capté « un peu plus de 10.000 » commandes, a affirmé son patron Luca de Meo, sur Boursorama.

Ne pas imiter les Allemands

Or, la décision du gouvernement de stopper le dispositif est mal perçue par Stellantis. « Le leasing social était une excellente initiative pour protéger la liberté de mouvement des foyers les plus contraints », a ainsi estimé Luca de Meo. Selon lui, il y a « besoin de ces subventions » car « il n'a pas encore un marché naturel » de la voiture électrique. « Il faudra une stratégie un peu de moyen terme pour avoir toujours du support », a-t-il détaillé sur BFM Business, appelant à « surtout éviter » une chute trop brusque du marché, évoquant la situation allemande.

En Allemagne, en effet, après la suppression brutale du bonus environnemental pour les particuliers en décembre, les ventes de voitures neuves électriques n'ont représenté que 10% du marché en janvier, contre 18,4% pour l'année 2023. En l'absence des subventions publiques, Constantin Gall, du cabinet EY en Allemagne, a dit début février s'attendre à une baisse des nouvelles immatriculations électriques dans les mois à venir en raison de prix toujours trop élevés.

Lormauto a livré une première vieille Twingo électrifiée

Le leasing social est aussi ouvert au rétrofit qui consiste à électrifier des voitures thermiques. Lormauto va donc pouvoir intégrer ce dispositif. La startup normande a en effet livré jeudi une première vieille Twingo électrifiée à la région Normandie, lors d'une cérémonie au siège de l'institution régionale à Caen, selon un journaliste de l'AFP. « Notre projet commun est de changer le monde » a déclaré Sébastien Rolo, co-fondateur de Lormauto, lors de la remise de la première Renault Twingo rétrofitée. « Je vis à Lisieux, je viens travailler à Argences tous les jours en Twingo retrofitée, j'économise 250 kg de CO2 par mois, et ça me coûte deux euros aux cent kilomètres » argumente Sébastien Rolo, « je ne donne plus un centime aux raffineurs ». « C'est une très belle histoire » a jugé le président de région Normandie, qui administre un parc de 300-350 véhicules, « un projet industriel radicalement nouveau, c'est rare, et celui-ci est vertueux ». Lormauto prévoit déjà la suite avec le rétrofitage de Renault Kangoo, Citroën Berlingo et Peugeot Partner.

(Avec AFP)

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Commentaires 13
à écrit le 16/02/2024 à 15:33
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L'avenir de la voiture électrique est évidente mais cela n'impose pas des primes pour augmenter les ventes car il y a injustice . Du fait que c'est ceux qui payent des impôts dont vu leurs salaires n'ont aucunes aides par conséquences.

à écrit le 16/02/2024 à 11:54
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Aucuns tarifs pour ce qui concerne le retrofit. Pourtant cher avec une autonomie ridicule.

à écrit le 16/02/2024 à 10:22
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L'l'arrêt du dispositif de leasing social décidé par le gouvernement est une bonne décision. Tant qu'il n'y aura pas une offre diversifié de VE dont la majorité de la valeur ajoutée sera réalisée en France (sans doute jamais donc) et coûtant moins de...

à écrit le 16/02/2024 à 9:52
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[Et le constructeur franco-italo-américain a dénoncé l'arrêt du dispositif décidé par le gouvernement cette semaine, estimant qu'il y a "besoin de ces subventions"] Ben voyons, l'État subventionne avec les deniers publics (donc avec une partie de mes...

à écrit le 16/02/2024 à 9:30
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Même pas peur MG. Il arrive avec la MG 3. Là, ça va leur faire très très mal aux constructeur Européens.

le 16/02/2024 à 9:55
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MG vient de diviser par deux ses prévisions de vente en France pour l'année 2024 en les ramenant de 60.000 à 30.0000

le 16/02/2024 à 14:59
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qui va payer la participation de l'etat qui engraisse des constructeurs qui ne savent pas faire des voitures fiables et en france stellantis n'achete t il pas ces moteurs a un chinois ? Renault pourait il faire des vehicules fiables c'est a...

à écrit le 16/02/2024 à 9:15
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Bravo nos élites ! On alimente les bénéfices d'un groupe qui fait déjà des dizaines de milliards avec nos impôts ....

le 16/02/2024 à 9:58
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@Coco. Ah au moins un qui saisi la grande supercherie du néolibéralisme. En fait c'est la version moderne de la socialisation des profits privés en temps de "paix financière". L'oligarchie russe s'est constituée sur un principe quasi similaire, hallu...

à écrit le 16/02/2024 à 8:55
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Donc nous avons explosé le budget initial de 50 millions en dépensant ... 650 millions pour acheter une majorité de fiat 500 e, 208 e ,... et autres produites hors de France par un groupe dont le siège est lui même hors de France.

à écrit le 16/02/2024 à 8:39
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M. Tavares on dit merci à M La Maire pour l'aide de Bercy 70.pour cent soit 35000 véhicules 13k€ par véhicule cela fait 455 millions Stellandis juste se baisser pour ramasser l'argent du contribuable combien de véhicules construit en France? Selo...

à écrit le 16/02/2024 à 8:24
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En effet les mégas riches ont besoin des subventions publiques ce qui est totalement aberrant, ceux qui osent parler de libéralisme devraient avoir honte tellement ce modèle en est l'antithèse. Des centaines de milliards d'argent public qui chaque an...

à écrit le 16/02/2024 à 8:16
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mais evidemment!!! il faut de l'argent public pour que ceux qui gagnent 15.000 euros par an puissent rouler avec des voitures a 60.000 car autrement ' ils n'en n'ont pas les moyens, eux', ce qui est injuste donc intolerant donc ultra neoo medef...en ...

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