Encore un record pour Stellantis, qui atteint les 189,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023, en hausse de 6% par rapport à 2022. Et ce, grâce à ses ventes en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, principalement sur les voitures électriques qui ont bondi de 21%. En tout, le constructeur aux 14 marques a commercialisé 6,4 millions de véhicules dans le monde, contre 6 millions lors de l'année 2022.
Ces résultats historiques sont dus à l'écoulement du stock très important de véhicules à la suite des nombreuses crises automobiles. Le constructeur franco-italo-américain avait, en effet, été très impacté par les problèmes de logistique ces dernières années et n'avait pas pu livrer ses commandes en 2022. Le bénéfice net atteint 18,6 milliards d'euros soit 11 points de plus que l'année précédente, principalement lié à l'absence des pénalités (sur les émissions de CO2) ou des rappels (sur les airbags) qui avaient été enregistrées en 2022.
Stellantis affiche également un free cash flow à 12,9 milliards d'euros, en hausse de 19% par rapport à 2022 et une liquidité s'élevant à 61,1 milliards d'euros. Très attendu par les analystes, le groupe a ainsi annoncé un programme de rachat d'actions de 3,0 milliards d'euros pour 2024. Les actionnaires se verront reversés 1,55 euro par action, en augmentation de 16% par rapport à 2022, mais en dessous de son concurrent Renault, qui a pour sa part, annoncé 1,85 euros de dividende.
Crise aux Etats-Unis
En revanche, le groupe a vu sa marge opérationnelle reculer de 6 points au deuxième semestre 2023, à 12,8% (contre 13,4% en 2022), sous l'impact des grèves de six semaines aux Etats-Unis qui ont mis à l'arrêt ses opérations en Amérique du Nord, la géographie la plus profitable du groupe grâce à la vente de pick-up. Un mouvement qui l'aurait privée de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Lancée fin novembre en l'absence d'accord sur de nouvelles conventions collectives, la grève avait duré un mois et demi avec plus de 45.000 grévistes au plus fort du mouvement. Les salariés avaient pu obtenir une augmentation de 25 % des salaires de base d'ici 2028 chez Stellantis.
Pour 2024, le directeur financier s'est dit « prêt et résilient pour une année qui s'annonce turbulente ». Le groupe vise tout de même un free cash flow positif pour 2024 ainsi qu'un maintien de la marge opérationnelle à deux chiffres grâce à « la réduction des problèmes logistiques et d'approvisionnement, la stabilisation et la diminution potentielle des taux d'intérêt, et les bénéfices générés par l'élargissement de la gamme de produits prévu par l'entreprise », a annoncé Stellantis dans son communiqué.
Lancement de produits phares pour 2024
En effet, le constructeur vient tout juste de renouveler l'intégralité de sa gamme de véhicules utilitaires pour 2024, source importante de profitabilité. Sur la voiture aux particuliers, Stellantis lance des modèles très attendus en 2024 en Europe comme la nouvelle 3008 électrique ou encore la C3 électrique. Cette dernière, annoncée en dessous des 25.000 euros et prévue au printemps prochain devrait ainsi devenir la voiture électrique la plus abordable du marché européen, devant la Dacia Spring, fabriquée en Chine, qui a perdu le bonus écologique.
Stellantis a également démarré en trombe en France ce début d'année grâce au leasing social lancé par le gouvernement. Ainsi, le groupe s'est positionné rapidement dans le dispositif permettant la location de voitures électriques autour de 100 euros par mois, ce qui a fait bondir ses commandes, passant de 19% de part de marché en décembre à 33% en janvier sur le territoire national. Près de 30.000 commandes ont été confirmées à ce jour.
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