Voiture électrique  : le leasing social « victime de son succès », les constructeurs appelés à « accélérer la cadence »

Interrogé dimanche pour savoir si l'Etat est prêt à financer « 50.000 voitures » électriques, dans le cadre du leasing social au lieu de 25.000, Roland Lescure, le ministre de l'Industrie a répondu « on le fera, mais on le fera en s'assurant d'une cadence », car le but n'est pas d'électrifier le parc automobile français avec des voitures « made in China ».
Le dispositif est aussi ouvert aux véhicules d'occasion de moins de trois ans et demi, et au rétrofit qui consiste à électrifier des voitures thermiques (Photo d'illustration).
Le dispositif est aussi ouvert aux véhicules d'occasion de moins de trois ans et demi, et au rétrofit qui consiste à électrifier des voitures thermiques (Photo d'illustration). (Crédits : TOYA SARNO JORDAN)

La première voiture électrique acquise dans le cadre du leasing social a été livrée le 18 janvier 2024, un modèle de Stellantis. Depuis, le succès ne se dément pas. Plus de 90.000 personnes avaient en effet déjà demandé fin janvier à bénéficier d'une voiture électrique à moins de 100 euros par mois pour les citadines et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien) dans le cadre de ce système de location avec option d'achat (LOA), lancé en décembre.

Le dispositif, une promesse d'Emmanuel Macron, est réservé aux Français dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 15.400 euros, qui roulent plus de 8.000 km par an ou habitent à plus de 15 km de leur lieu de travail. Sans apport initial, la location est prévue pour trois ans, renouvelable une fois.

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Seuls certains véhicules éligibles

De son côté, l'Etat est prêt à subventionner plus que les 25.000 véhicules électriques prévus initialement. En revanche, il faut pour cela que les constructeurs français « accélèrent la cadence » de production, a exhorté le ministre de l'Industrie et de l'Energie, Roland Lescure dimanche, sur France 3, dans l'émission Dimanche en politique.

« Aujourd'hui, il y a une grande demande et on n'a pas encore assez de produits fabriqués en France. Cela veut dire qu'il faut que les constructeurs français accélèrent la cadence ou s'engagent à le faire », a déclaré le ministre de l'Industrie.

Seuls les véhicules construits en France ou en Europe sont en effet éligibles. Face à la forte demande, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait assuré en janvier que le gouvernement était « en train de travailler » avec les constructeurs automobiles « pour voir si on peut faire 30, 35, 40.000 véhicules », plutôt que 25.000.

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Selon Roland Lescure, « il va peut-être falloir attendre un peu ». Et pour cause, le dispositif « est victime de son succès ». « Ça va un peu plus vite que ce qu'on avait pensé. On va peut-être ralentir un petit peu, se donner le temps de produire français, et ensuite accélérer, accélérer, accélérer... Fin d'année ou début d'année prochaine, je reviendrai vous dire », a-t-il ajouté. Les constructeurs français doivent lancer plusieurs modèles électriques dans les prochains mois, comme la Renault 5.

« Stellantis m'a confirmé qu'ils étaient prêts à mettre des véhicules complémentaires si effectivement les Français étaient au rendez-vous de cette promesse » avait indiqué début janvier Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de la Transition énergétique.

L'Etat finance chaque location à hauteur de 13.000 euros maximum, soit le double de l'aide apportée sur le bonus écologique. Au total, l'enveloppe de subvention pour l'année destinée à ce leasing est estimée autour de 300 millions d'euros.

Et les véhicules d'occasion ?

Renault propose une Twingo à un prix plancher de 40 euros par mois. Hyundai a aussi enregistré 500 locations de son SUV électrique Kona en quelques jours. Quatre modèles de Volkswagen ont aussi intégré le dispositif fin janvier, de la petite Volkswagen E-UP (89 euros par mois) au SUV Skoda Enyaq (149 euros), en passant par les Volkswagen ID.3 et Cupra Born (109 euros). Le groupe soupçonne ne pas avoir été consulté aussi en amont que les constructeurs français, mais se dit confiant avec ses quatre offres.

Le dispositif est aussi ouvert aux véhicules d'occasion de moins de trois ans et demi, et au rétrofit qui consiste à électrifier des voitures thermiques : la start-up Lormauto doit livrer à partir du printemps 2024 d'anciennes Twingo.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 12/02/2024 à 12:57
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« Aujourd'hui, il y a une grande demande » : le marché réel de la voiture électrique est insignifiant, il n´existe qu´à coup de subventions de l´État, ruineuses pour les finances publiques. Le reste vient des entreprises, qui ne veulent pas de ces vo...

à écrit le 12/02/2024 à 11:11
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non seulement le ministre est hors sol et bien sur que ca va financer du chinois, et en plus ils savent calculer! a 4%, un vehicule a 35.000 euros ( disons une zoe), ca coute 1400 euros de frais financiers par an, ce qui ne choque personne au pays de...

à écrit le 12/02/2024 à 9:04
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Des véhicules produits en France dans le leasing social? ne révez pas !! ni la e 208, e 2008, twingo électrique, et une très grande partie de l'offre ne sont produites en France. Par ailleurs, de très grosses inquiétudes apparaissent déjà dans la di...

à écrit le 12/02/2024 à 8:52
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Tant qu'on a de l'argent, ça va. Ce n'est pas comme si la France était un État en faillite, n'est-ce pas ? Quant aux malheureux qui dans 3 ans vont devoir payer le solde de leur véhicule, ou qui perdront tout s'ils ont le moindre accident (les voit...

le 12/02/2024 à 10:41
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Et c'est écologique la voiture jetable !!! ;)

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