Malgré un contexte de marchés jugé défavorable, Michelin affiche une belle performance ce semestre, avec un chiffre d'affaires en croissance de 5,9%, à 14,1 milliard d'euros. Mieux encore, son bénéfice bondit de près de 50%, selon les chiffres publiés ce mercredi.
Un résultat qui s'explique principalement par les ventes hors-pneus, en hausse de 17 %. Le résultat opérationnel, quant à lui, progresse de 17% par rapport au même trimestre l'année dernière, à 1,7 milliard d'euros et le cash flow libre, soit le flux de trésorerie de l'entreprise, revient dans le positif à 922 millions d'euros avant acquisitions alors qu'il était descendu à -1 milliard d'euros l'année dernière. Cette performance est principalement due à la session de la partie retail de la société TBC Corporation, spécialisée dans la distribution de pneumatiques et basée aux États-Unis.
« Ces bons chiffres confirment la pertinence de la stratégie de Michelin fondée sur la diversification », a souligné Yves Chapot, directeur financier du groupe dans un entretien à La Tribune. Les prévisions ont ainsi été revues à la hausse, remontant le résultat opérationnel de 0,2 milliards à 3,4 milliards d'euros pour la fin de l'année et le cash-flow libre à 2 milliards contre 1,6 milliard en prévision.
Une hausse des prix constante
Malgré l'inflation sur les matières premières et les problèmes de transport, le groupe a su maîtriser ces hausses de coûts, estimées à hauteur de 560 millions d'euros, grâce à une augmentation des prix de ces produits en 2022, puis en 2023. « Cette hausse des prix représente 8,5% de notre chiffre d'affaires soit un peu plus d'un milliard d'euros », a détaillé Yves Chapot.
Le directeur financier a annoncé que les prix des matières premières étaient en train de redescendre et n'envisage plus de hausse de prix sur le second semestre. La très bonne performance vient aussi des ventes à forte valeur ajoutée des pneus pour engins miniers et agricoles mais aussi pour l'aviation. En dehors des pneus, les ventes de convoyeurs, courroies, joints, mais aussi de guides gastronomiques, portent les résultats du premier semestre.
La Russie encore dans les comptes
Le groupe se remet également peu à peu des difficultés de l'année dernière, en particulier le conflit entre la Russie et l'Ukraine qui a entraîné d'importantes pertes car Michelin s'approvisionnait principalement en Russie pour le noir de carbone, nécessaire aux pneus. « Au total, cela aura coûté 250 millions d'euros au groupe dont 50 millions d'euros dans les comptes de ce premier semestre. Tout est terminé désormais, nous n'achetons plus rien dans le pays », a confirmé Yves Chapot.
Cependant, quelques failles sont à noter dans ce bilan positif, en particulier sur le transport routier où le groupe voit ses ventes diminuer. Le directeur financier explique cette baisse par un déstockage important des entreprises après une accumulation de pneus l'année dernière en raison des tensions d'approvisionnement sur ces produits. Le groupe voit également ses ventes de pneus baisser dans certaines régions comme en Amérique du Sud. Cependant, Michelin affiche de très bons résultats en Chine, le marché jugé le plus concurrentiel au monde.
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