Nissan investit 600 millions d'euros dans Ampere la filiale électrique de Renault

Après des mois à attendre, Nissan et Renault ont finalisé ce mercredi matin leur alliance. Le constructeur japonais prendra 600 millions d'euros dans la filiale électrique de Renault baptisée Ampere. Nissan a également confirmé la clôture de la refonte de l'alliance pour la fin de l'année ainsi que l'avancée de projets communs aux deux groupes.
L'accord entre Renault et Nissan devraient être finalisé au quatrième semestre
L'accord entre Renault et Nissan devraient être finalisé au quatrième semestre (Crédits : AMIR COHEN)

C'est un feuilleton qui aura duré. Au mois de janvier, Nissan et Renault avaient annoncé la refonte de leur alliance en prenant 15 % du capital de l'autre. Le constructeur nippon souhaitait également prendre une part du capital de la filiale électrique de Renault nommée Ampere. Après de longs mois d'attente sur le montant de Nissan dans Ampere, l'annonce est tombée ce mercredi matin dans un communiqué. Ce sera 600 millions d'euros, soit moins de 10 % du capital.

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La semaine dernière déjà, des rumeurs annonçaient une participation du groupe dans Ampere de 100 milliards de yens, soit 647 millions d'euros au cours actuel. C'est nettement moins que les 15 % annoncés en janvier dernier.

Pas de nouvelles sur une prise de poste d'un dirigeant de Nissan chez Ampere

La mise en bourse d'Ampere devrait avoir lieu, quant à elle, au printemps prochain. D'ici là, les deux constructeurs vont finaliser leur accord au quatrième semestre selon le communiqué, comme annoncé il y a six mois.

Pas de nouvelles en revanche sur une éventuelle prise de poste d'un dirigeant de Nissan au sein du comité de direction d'Ampere, comme annoncé par le journal local japonais Yomiuri la semaine dernière. Le communiqué publié ce lundi, peu détaillé et contenant peu de nouveautés, a surtout pour objectif de rassurer les investisseurs le jour des résultats semestriels de Nissan et la veille de ceux du groupe Renault. En effet, en juin dernier, le départ du numéro deux du groupe, Ashwani Gupta, chef de file des « anti-Renault » suivi de polémiques d'espionnage autour de lui ont ralenti les négociations avec l'entreprise française.

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Nissan veut accélérer sur l'électrique

Cette avancée dans l'alliance permet à Nissan d'accélérer sur l'électrique. Les deux constructeurs vont développer conjointement le réseau de bornes de recharge de voitures électriques ainsi que le recyclage des batteries.

Cette prise de participation est, selon le directeur général de Nissan, Makoto Uchida, une « opportunité pour compléter et renforcer l'offensive électrique en cours de Nissan en Europe et permettra de nombreuses synergies, notamment en termes d'efficacité des coûts, de conformité réglementaire et d'élargissement de la gamme de produits et de moteurs pour véhicules électriques ».

Du côté de Japon, la transition vers l'électrique est le nouveau fer de lance du gouvernement. Plusieurs constructeurs japonais ont reçu des millions de subventions ces derniers mois afin de réindustrialiser les batteries électriques au sein du pays. L'augmentation de la vente des voitures électriques n'est que de 1,7% au Japon cette année, soit largement derrière l'Europe avec ses 11%. Mais le pays rêve de créer une rupture technologique majeure, comme sur les véhicules hybrides.

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Des projets communs

Dans le communiqué paru ce matin, Nissan et Renault ont rappelé leurs projets en commun déjà évoqués en janvier. Le groupe français a confirmé son désir de se déployer en Inde avec l'aide de Nissan, déjà fortement implantée dans ce pays. Les deux constructeurs collaboreront sur des SUV ainsi qu'une nouvelle voiture Nissan dérivée de la Renault Triber, un crossover sorti en 2019 en Inde.

Du côté de l'Amérique latine, Renault accepte que Nissan continue d'exploiter son usine à Cordoba en Argentine après 2025 - date à laquelle devait prendre fin ce partage d'usine - pour développer un pick-up commun. Le groupe français souhaite en échange avoir l'accès à l'usine de Nissan au Mexique et deux voitures électriques de segment A sont attendues sur ce continent. Tous ces projets devraient être détaillés plus longuement dans la finalisation de l'accord.

Le troisième membre de l'alliance, le constructeur Mitsubishi, devrait également prendre part aux projets notamment en Europe avec deux modèles issus des design du Renault Captur et de la Renault Clio. Par ailleurs, aucune nouvelle du constructeur sur une participation dans Ampere. Elle sera peut-être annoncée dans les prochains mois, mais ne devrait pas être très élevée car Renault souhaite conserver entre 20 % et 25 % de capital flottant dans sa filiale.

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Commentaires 7
à écrit le 26/07/2023 à 10:32
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Sans vouloir être pessimiste pourriez-vous nous expliquer comment et par qui sera fabriquée l'électricité nécessaire pour faire avancer ces véhicules? Éolienne et solaire à production intermittente, donc pas d'électricité quand il n'y a pas de vent o...

le 26/07/2023 à 17:45
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On fera pédaler les écolos. ils adorent ça.

à écrit le 26/07/2023 à 8:03
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Ils comptent rapatrier Carlos Ghosn du Liban pour piloter cette alliance? 🙊 (Calmons-nous, j'ironise)

le 26/07/2023 à 18:01
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Carlos, he's already gone.

à écrit le 26/07/2023 à 7:56
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Ampère n est qu un subterfuge de Renault pour se débarrasser à bon compte de ces employés en France alors qu'il recrute massivement en Espagne et en Roumanie.

le 26/07/2023 à 9:19
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Ces pays ne comptent pas des armées de grévistes, des employés plus préoccupés à râler pour réclamer des droits alors qu'ils ignorent leurs propres devoirs, et le tout dans un profond mépris des valeurs fondamentales et des clients. Ces pays, eux, on...

le 26/07/2023 à 18:00
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@Raymond : Effectivement les plus grands ennemis de la France, ce sont les Français ou du moins une bonne partie, professionnels de la grève, toujours dans le mode revendicatif du quoi qu'il en coûte sans tenir compte des enjeux, et faisant fi des ro...

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