Introduction en Bourse d'Ampere : Renault prévoit un « capital flottant » de 20 à 25%

Cette semaine, Nissan devrait annoncer prendre moins de 10 % du capital d'Ampere, la filiale électrique de Renault. La marque au losange souhaite, de son côté, laisser une part de capital flottant entre 20 % et 25 % selon nos sources, afin d'assurer suffisamment de liquidité au groupe. Explications.
« Je rappelle que Porsche a laissé 10 % de flottant, je pense que nous visons un pourcentage supérieur, minoritaire, mais suffisant pour assurer assez de liquidité », assurait Luca de Meo dans nos colonnes en juin dernier.
« Je rappelle que Porsche a laissé 10 % de flottant, je pense que nous visons un pourcentage supérieur, minoritaire, mais suffisant pour assurer assez de liquidité », assurait Luca de Meo dans nos colonnes en juin dernier. (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

Cette semaine marque l'entrée dans une nouvelle ère de l'alliance Renault-Nissan. Le constructeur nippon devrait confirmer le montant de sa participation dans Ampere, la filiale électrique de Renault. Nissan va investir autour de 647 millions d'euros au cours actuel selon le quotidien japonais Yomiuri, soit moins de 10% du capital, estimé entre 8 et 10 milliards d'euros de valorisation. C'est moins que les 15% annoncés en début d'année lors de la refonte de l'alliance.

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A cette part de capital s'ajouteront une majorité détenue par Renault soit plus de 50%, une part à Qualcomm, spécialiste américain des puces électroniques, qui devrait être autour de 10% à 15% et, enfin, un flottant (c'est-à-dire les actions échangeables sur le marché boursier) entre 20% et 25% selon nos informations. Reste également une petite partie pour le constructeur Mitsubishi, qui avait annoncé sa volonté d'entrer au capital à hauteur de 15% en février dernier, sans confirmation depuis.

Moins de risque que Porsche

La part de flottant relève de la stratégie financière des actionnaires. Elle permet, d'une part, d'ouvrir le capital à de nouveaux actionnaires mais aussi d'améliorer la liquidité des parts de l'entreprise.

Si Renault n'a pas directement confirmé la part de flottant, son directeur général Luca de Meo assurait dans nos colonnes le 27 juin dernier : « Je rappelle que Porsche a laissé 10 % de flottant, je pense que nous visons un pourcentage supérieur, minoritaire, mais suffisant pour assurer assez de liquidité ». Le choix se porterait sur une fourchette entre 20 % et 25 %, évoque une source proche. Cela permettra au groupe de laisser entrer des investisseurs autres que les constructeurs, comme Qualcomm, qui compléteront la chaîne de valeur de Renault.

Difficile de ne pas faire la comparaison avec Porsche, détenu par Volkswagen, dernier constructeur européen entré en Bourse en septembre dernier. Le groupe allemand a abandonné une partie de son contrôle sur la marque de voitures de sport avec cette introduction en Bourse, afin de financer ses investissements dans la voiture électrique et connectée. De son côté, Renault fait aussi entrer Ampere en Bourse pour financer son virage vers l'électrique. Mais l'industriel Stuttgart a fait le choix de ne laisser que 10 % de capital flottant. Un pari risqué que n'aurait pas pu prendre Ampere, explique un analyste financier :

« La valorisation de Porsche est de 75 milliards d'euros en Bourse soit quasiment dix fois celle d'Ampere. Une part de flottant de 10% représente une somme importante même si c'est une part faible. Ce n'est pas génial en termes de gouvernance mais c'est suffisant. En revanche, Ampere doit au minimum laisser 20 % de flottant pour assurer de la liquidité et attirer les investisseurs. »

Une annonce avant les résultats semestriels

L'annonce devrait tomber officiellement cette semaine. La date n'a pas été choisie au hasard. L'entrée en Bourse d'Ampere avait été repoussée au printemps 2024, probablement pour laisser le temps à Nissan de faire des annonces sur sa prise de participation. Les évènements de ces dernières semaines ont néanmoins fragilisé le groupe nippon. En effet, l'éviction du numéro deux du groupe, Ashwani Gupta, fin juin, ainsi que les soupçons d'espionnage à son encontre ont entaché l'image de la marque japonaise. Or, les résultats semestriels de Nissan seront annoncés mercredi prochain, un jour avant ceux de Renault.

Pour rassurer les investisseurs et le marché, Nissan a donc souhaité faire des annonces cette semaine afin de montrer la bonne santé du groupe mais surtout la concorde dans la nouvelle alliance, qui devrait être finalisée avant la fin de l'année. Les deux groupes s'apprêtent à prendre une part croisée de 15 % dans le capital de l'autre et ont annoncé plusieurs projets en commun, notamment en Inde et en Amérique latine.

Lire aussiPourquoi Renault a choisi d'attendre 2024 pour faire entrer Ampere en Bourse ?

Si Ampere sera piloté par le directeur général de Renault, Luca de Meo, Nissan aura un représentant au comité de direction et apportera des technologies à la nouvelle société, toujours selon le journal japonais Yomiuri. Pour rappel, la filiale électrique de Renault, va rassembler 10.000 salariés en France et produira notamment la Mégane électrique et les futures Renault 5, Renault 4 et Scénic électriques dans les Hauts-de-France. Elle vise plus de 30% de croissance annuelle dans les huit prochaines années, à mesure que le marché européen de l'automobile va s'électrifier.

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