Plastic Omnium affiche un chiffre d'affaires en hausse de 35 % porté par l'hydrogène et l'électrique

L'équipementier français Plastic Omnium présentait ce lundi matin ses résultats semestriels, avec une hausse de 35 % de son chiffre d'affaires. Surtout, le groupe enregistre de belles performances sur l'hydrogène et sur l'électrique. L'entreprise s'étend également hors Europe et affiche un carnet de commandes impressionnant.
La marge opérationnelle, qui permet de mesurer la rentabilité d'une entreprise, est en progression de 16.9 %, à 210 millions d'euros ce premier semestre. (photo d'illustration)
La marge opérationnelle, qui permet de mesurer la rentabilité d'une entreprise, est en progression de 16.9 %, à 210 millions d'euros ce premier semestre. (photo d'illustration) (Crédits : BENOIT TESSIER)

« Nous sommes une entreprise solide », a entamé ce matin, Laurent Favre, directeur général de l'équipementier automobile français, Plastic Omnium. L'entreprise a en effet affiché un chiffre d'affaires en hausse de 35 %, à 5.8 milliards d'euros, lors des résultats semestriels présentés ce matin. La marge opérationnelle, qui permet de mesurer la rentabilité d'une entreprise, est en progression de 16.9 %, à 210 millions d'euros, principalement tirée par « une gestion agile et dynamique des coûts dans un environnement d'inflation toujours élevée », selon le communiqué du groupe.

Malgré ces bons résultats, le résultat net du groupe est en baisse de 4,1 % ce semestre par rapport à l'année dernière à la même période, en raison de charges financières importantes et des investissements en hausse de 33,2 %, en particulier sur l'hydrogène et l'électrique.

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Un élargissement géographique

Surtout, l'entreprise affiche un record des prises de commandes ces six derniers mois, équivalent à plus d'une année du chiffre d'affaires. Cette belle éclaircie, après des années de crises, s'explique d'une part par la reprise très forte de la production industrielle européenne, en particulier en Allemagne et en Europe de l'Est et la consolidation des activités historiques du groupe que sont les modules, les pare-chocs et les réservoirs à essence. D'autre part, Plastic Omnium a su convaincre de nouveaux marchés comme l'Amérique et l'Asie, très intéressés par l'hydrogène.

« Près de 70 % de ces nouvelles commandes sont asiatiques et américaines, s'est réjouit Laurent Favre, dans un marché où 50 % de notre chiffre d'affaires était européen. Il est important de se diversifier géographiquement et d'être moins exposé à l'Europe. »

En Amérique du Nord d'abord, la production de réservoirs et de composants de pile à combustible a permis au groupe de réaliser la plus grosse commande de son histoire, à 2 milliards d'euros. En Chine ensuite, où une méga-usine de réservoirs à hydrogène haute pression à destination du marché interne verra le jour en 2026 et où le groupe cherche à s'associer aux entreprises chinoises pour conquérir davantage de parts de marché. D'autres pays comme le Maroc ou encore l'Inde sont également dans le viseur de l'équipementier.

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Prudent sur l'électrique

Les investissements sur l'hydrogène devraient atteindre une marge opérationnelle à l'équilibre en 2025 selon le directeur. Un marché qui a de l'avenir et qui permet au groupe de diversifier ses activités en visant plutôt la mobilité commerciale et lourde. Sur l'électrique, autre nouveau chantier, les demandes sont un peu différentes.

« Les constructeurs leader sur l'électrique ont une diversité dix fois moins importante sur certains modules comme les pare-chocs. Regardez Tesla par exemple, ce sont les mêmes pare-chocs pour divers modèles. Ils misent davantage sur le software et la batterie et sont à la recherche de plus de rapidité. Nous allons donc vers un coût diminué en termes de recherche sur ces modules, mais le challenge de produire plus rapidement », a expliqué Laurent Favre.

Si l'électrique compose 60 % des commandes de ce premier semestre, Plastic Omnium reste prudent sur cette technologie. L'équipementier, qui fabrique un grand nombre de réservoirs à essence, ne compte pas abandonner ce secteur, au contraire. La plupart des constructeurs continueront de produire des voitures thermiques, qu'ils vendront hors du marché européen. C'est là-dessus que Plastic Omnium veut se positionner. « Nous pouvons les accompagner sur de nouveaux marchés, c'est un business avec peu d'investissements, car c'est juste un déplacement de production. »

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Vers un désendettement

Le groupe vise surtout les marchés de niche afin de se différencier, mais ne souhaite pas se disperser. Dans les deux prochaines années, l'objectif est plutôt de consolider les acquis sur les marchés historiques et de développer les nouvelles activités que sont l'électrique et l'éclairage, acquis l'année dernière par le rachat de la société Varroc Lighting Systems. Mais l'objectif principal reste surtout le désendettement de l'entreprise, aujourd'hui à 1.5 milliard d'euros, en baisse de 139 millions d'euros en six mois. Une nécessité pour « protéger son indépendance », a déclaré Laurent Favre.

Surtout, Plastic Omnium veut garder sa capacité à investir, autour de 5 % de son chiffre d'affaires chaque année et atteindre une marge opérationnelle supérieure à 400 millions d'euros, ainsi qu'un free cash flow (flux de trésorerie disponible) de 260 millions d'euros d'ici la fin de l'année. Un bon début d'année qu'il faudra mettre en perspective avec les résultats des concurrents directs que sont Valéo et Forvia, présentés ce jeudi.

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Commentaires 2
à écrit le 25/07/2023 à 19:50
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Depuis les restrictions chinoises sur l'exportation de terres rares, un vent de défiance souffle sur l'interdiction européenne des moteurs thermiques en 2035. En effet, la voiture électrique a souffert du manque de lithium et de cobalt. Maintenant, ...

à écrit le 25/07/2023 à 19:49
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Depuis les restrictions chinoises sur l'exportation de terres rares, un vent de défiance souffle sur l'interdiction européenne des moteurs thermiques en 2035. En effet, la voiture électrique a souffert du manque de lithium et de cobalt. Maintenant, ...

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