Union européenne : il s'est vendu en juin plus de voitures électriques que de diesels, une première

Les ventes de voitures électriques neuves ont dépassé les diesel au mois de juin pour la première fois dans l'Union européenne. Les voitures essence restent néanmoins toujours les plus demandées. Au global, le marché automobile a augmenté de 17,8 % pour atteindre 1 million d'unités immatriculées. Les volumes cumulés restent bien inférieurs à 2019.
Une électrique sur cinq vendue en Europe au premier semestre porte le badge au T majuscule.
Une électrique sur cinq vendue en Europe au premier semestre porte le badge au T majuscule. (Crédits : MIKE BLAKE)

[Mis à jour le 19/07 à 18h31]

C'est une première : en juin il s'est vendu davantage de véhicules électriques que de diesel sur le Vieux continent. Ainsi, avec 158.000 véhicules neufs vendus le mois dernier dans l'Union européenne, selon l'Association des constructeurs européens (ACEA), la part de marché des voitures électriques à batterie a bondi de 10,7 % à 15,1 %, dépassant ainsi la part des voitures diesel.

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Dans le détail, les nouvelles immatriculations de voitures électriques ont augmenté de manière significative de 66,2 %, soit un total de 158.252 unités. La plupart des marchés de l'UE ont enregistré des gains impressionnants à deux et trois chiffres, tels les Pays-Bas (+90,1 %), l'Allemagne (+64,4 %) et la France (+52,0 %).

Une combinaison de facteurs

Cette progression est portée en particulier par Tesla, qui a cassé ses prix : une électrique sur cinq vendue en Europe au premier semestre porte le badge au T majuscule. Le nombre de voitures immatriculées par Tesla a atteint 47,606 unités en juin, rattrapant le constructeur Ford. D'autres facteurs viennent s'ajouter à ces très belles performances de l'électrique depuis le début de l'année. D'une part, la loi sur l'arrêt définitif des ventes aux véhicules thermiques à horizon 2035 a été définitivement adoptée cette année, ne laissant qu'une très faible chance au moteur thermique grâce aux carburants de synthèse très coûteux autorisés.

Ensuite, les Zones à faibles émissions dans les villes, bien que repoussées récemment, ont rajouté une peur de ne plus pouvoir entrer à l'intérieur des villes pour les détenteurs de véhicules diesel, largement visés par ce dispositif.

« Les incitations gouvernementales et les politiques visant à promouvoir l'adoption des véhicules électriques ont eu un impact significatif. Aussi, l'amélioration de l'infrastructure de recharge est également un facteur clé », explique l'ACEA. Celles-ci ont franchi le cap symbolique des 100.000 il y a quelques mois.

Les voitures essence font toujours la course en tête

Les voitures essence conservent néanmoins la première place, avec 36,3 % de part de marché connaissant une progression des ventes de 11 % pour 379.067 unités. Cependant, la part de marché a diminué puisqu'elle était de 38,5 % en juin 2022. Cette croissance a été principalement alimentée par des gains solides dans les quatre plus grands marchés de l'UE, notamment l'Allemagne (+19,8 %) et l'Espagne (+11,9 %).

Les voitures hybrides électriques restent le deuxième choix des conducteurs avec 24,3 % de part de marché pour 254.100 immatriculations. Cette croissance a été principalement alimentée par des gains importants sur les plus grands marchés de l'UE : l'Allemagne (+59,1 %), l'Italie (+29,9 %), la France (+27,9 %) et l'Espagne (+22,7 %).

Concernant les voitures hybrides rechargeables, l'augmentation des immatriculations est de 13,4 % malgré une baisse significative de 39,2 % des ventes en Allemagne dues à l'arrêt des aides sur ce type de technologie. L'augmentation substantielle en France (+49,9 %) et en Espagne (+51,7 %) a largement compensé ce déclin. Malgré cette hausse du mois de juin, la part de marché global des voitures hybrides rechargeables est passée de 8,2 % en juin 2022 à 7,9 % cette année.

Quant au marché des voitures diesel dans l'UE, il continue donc de baisser : -9,4 % le mois dernier, malgré la croissance en Allemagne (+10,3 %) et sur les marchés d'Europe centrale, notamment la Roumanie (+22,4 %). Les voitures diesel représentent désormais une part de marché de 13,4 %, contre 17,4 % en juin de l'année dernière. Il est coulé par des malus à l'achat et une hausse du coût du carburant, qui ont fait suite au scandale des émissions truquées (Dieselgate).

Une croissance globale des immatriculations de 17,8%, encore loin du niveau de 2019

Au global, en juin 2023, le marché automobile de l'Union européenne a augmenté de 17,8 % par rapport à juin 2022 pour atteindre 1 million d'unités immatriculées. À l'exception de la Hongrie (-1,4 %), tous les marchés de l'UE ont connu une croissance, y compris les quatre plus grands : l'Allemagne (+24,8 %), l'Espagne (+13,3 %), la France (+11,5 %) et l'Italie (+9,1 %).

Au cours du premier semestre 2023, les nouvelles immatriculations de voitures de l'UE ont connu une augmentation significative (+17,9 %), atteignant 5,4 millions d'unités. La plupart des marchés de la région ont connu une croissance significative au cours des six premiers mois de 2023, y compris les quatre plus grands : l'Espagne (+24,0 %), l'Italie (+22,8 %), la France (+15,3 %) et l'Allemagne (+12,8 %).

Mais cette hausse reste à relativiser. En effet, les volumes de ventes étaient affaiblis l'année dernière par la crise des semi-conducteurs liée à la pandémie de Covid-19. Une crise dont les constructeurs se remettent progressivement, mais les immatriculations restent tout de même 21 % inférieures à celles de 2019, dernière année de référence.

Volkswagen toujours plus haut

Le groupe allemand Volkswagen se distingue particulièrement depuis le début de l'année, régnant sur 26,1 % du marché (+1,3 point en un an) avec plus de 1,4 million de voitures vendues, aidé par le dynamisme de sa marque principale, Audi, de la tchèque Skoda ou des sportives espagnoles Cupra, dernières nées du constructeur.

Le géant allemand est suivi par le franco-italo-américain Stellantis (18,8 % du marché, en baisse de 1 point sur un an), avec des parts de marché en baisse pour Peugeot, Fiat ou Citroën. Les petites marques Jeep et Alfa Romeo rebondissent cependant grâce à leurs nouveaux modèles. Cette dernière a largement réussi sa reconquête du segment des voitures de sport grâce aux ventes du dernier SUV Tonale.

Le français Renault atteint la troisième place du podium, à 11,1 % du marché européen (+0,5 point en un an), servi par le dynamisme des voitures à coûts serrés Dacia dont les volumes ont crû de 30.1 % sur les six premiers mois de l'année. La Dacia Spring a même détrôné la Tesla modèle Y en avril dernier dans les ventes de voitures électriques européennes. Hyundai-Kia et Toyota ont vu leur progression freinée, à 8,4 % et 6,8 % de parts de marché. Ce dernier, pourtant en tête au niveau mondial, peine à appréhender le virage vers l'électrique.

Un projet de « route électrique » en France pour sortir les poids lourds du diesel

Deux technologies permettant aux véhicules électriques de se recharger en roulant vont bientôt être testées sur l'autoroute A10, près de Paris. D'un côté, des bobines magnétiques glissées sous le bitume rechargeront les batteries par induction, comme des téléphones portables. De l'autre, un rail inséré au ras du bitume permettra aux véhicules équipés de se brancher au sol.

Ces systèmes de « routes électriques » pourraient accélérer la révolution en cours dans l'industrie automobile : ils permettent aux véhicules électriques de rouler plus longtemps, sans s'arrêter pour recharger, et sans traîner des batteries trop lourdes et gourmandes en matériaux rares. La « route électrique » sera notamment essentielle pour électrifier rapidement les poids lourds, qui roulent encore massivement au diesel, selon des rapports rendus au ministère des Transports à l'été 2021.

Sur l'A10, l'idée est de tester ces solutions à haute vitesse. Il s'agit de « lever les dernières questions qui restent, avant de déployer ces technologies à grande échelle, sur des centaines ou des milliers de kilomètres », explique Louis du Pasquier, en charge du projet chez Vinci. Des premiers tests seront effectués en septembre 2023 à Rouen sur une piste fermée du Cerema, un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.

(Avec AFP)

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Commentaires 13
à écrit le 21/07/2023 à 19:18
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Acheter une voiture électrique pour montrer à ses voisins à quel point nous sommes vertueux. Il y a 40,000 enfants esclaves au Congo seulement qui travaillent dans les mines de cobalt pour faire les batteries de vos voitures. Pas grave....

à écrit le 20/07/2023 à 17:35
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"cette hausse reste à relativiser" dit l'article...qui ne va pas jusqu'au bout de sa juste remarque. Les chinois sont les grands gagnants, ils maîtrisent toute la chaîne, du raffinage des minerais jusqu'aux batteries et moteurs électriques. Des diza...

à écrit le 20/07/2023 à 17:25
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pour les gros rouleurs il est certain que l'on peut tirer pratiquement 800 ou 900 kms avec l'electricite ce n'est pas possible 300 a 400 ( sur le papier apres il faut voir) eviter la clim le chauffage les essuis glace tout cela sa pompe tres...

à écrit le 20/07/2023 à 9:23
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En fin de compte , l'info principale de cet article c'est que les voitures essence font toujours la course en tête.

à écrit le 20/07/2023 à 8:34
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Bonjour, une bonne nouvelle cela devrait reduire fortement les besoins en pétrole de notre union européenne... Mais nous ne devons pas reduire les investissement dans le renouvelable et tous les moyen de production électrique... Mais Plus de voi...

à écrit le 19/07/2023 à 22:05
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Il manque un élément, quel est le milieu social des acheteurs de véhicules électriques. Étant donné leurs tarifs, je doute que le CSP- soit acheteur de ce type de voitures.

le 20/07/2023 à 7:35
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ou est en europe la liberte de produire le cas alpine est la revelation petite marque au grand prestige renais mais pour aussi inquiéter le conçurent allemand l'europe et m macron les obliges a reduire leur productions sous multiple prétexte fall...

à écrit le 19/07/2023 à 20:13
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Et Ursula, elle a acheté un véhicule électrique ? Sur son propre argent, bien sur, pas un véhicule de fonction payé par nos impôts...

à écrit le 19/07/2023 à 18:32
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vehicule electrique tres bien mais en urbain pour faire de la route il faut bien reflechir si on tombe en rade de jus on est mal on fera toujours plus se kms avec un plein d'essence je dis bien essence le diesel est appele a disparaire actuelle...

à écrit le 19/07/2023 à 12:34
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"Il est coulé par des malus à l'achat et une hausse du coût du carburant" ma 208eHDi à 85g/km a eu un bonus, mais la valeur n'est peut-être pas exacte, vendue pour 3L/100 sur route je suis à 3,99L sur 120 000km (route + villes), il doit y avoir plus ...

à écrit le 19/07/2023 à 11:56
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Le lavage de cerveaux pro-diesel a bien fonctionné mais lourdement accompagné quand même de menaces et autres insultes.

le 19/07/2023 à 13:16
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Les cerveaux pro-diesel ont bien besoin d’être nettoyés voire remisés à la casse.

le 20/07/2023 à 6:47
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Dossier 53 ? Tu as un truc à nous dire vieux ? Si si j'en suis sûr ne osis pas timide tu pourrais être bien plus intéressant que ça, allez lance toi champion... :-)

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