Stellantis affiche une marge record, à 11,4%, malgré la pénurie mondiale de puces

La stratégie du groupe qui consiste à monter en gamme et à vendre plus cher ses voitures fait ses preuves. Stellantis, né début 2021 de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, enregistre un bénéfice semestriel de près de 6 milliards d'euros. Il vise désormais une marge d'environ 10% sur l'année contre un objectif précédent compris entre 5,5% et 7,5%, malgré la pénurie des circuits-intégrés qui grippe de nombreuses chaînes de production.
Le groupe a enregistré un bénéfice net de 5,8 milliards d'euros au premier semestre.
Le groupe a enregistré un bénéfice net de 5,8 milliards d'euros au premier semestre. (Crédits : REBECCA COOK)

Un an après la paralysie du secteur due à la crise du Covid-19, Stellantis relève la tête et affiche une marge "record" au premier semestre. Le groupe né de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler enregistre en effet un chiffre d'affaires de 75,3 milliards d'euros (chiffres pro forma, c'est-à-dire incluant les résultats des constructeurs avant et après leur fusion) - près de quatre fois plus que l'an passé, avec un bénéfice net de 5,9 milliards d'euros et une marge de 11,4%, éclipsant l'impact de la pénurie de puces.

Né début 2021, le groupe voit ses résultats bondir grâce notamment au succès de ses pickups Ram et de ses Jeep hybrides en Amérique du Nord, et les ventes de Peugeot 2008 et de ses nouvelles Citroën C4, Opel Mokka et Fiat 500 électrique en Europe. Rien qu'en Amérique du Nord, la marge de Stellantis atteint 16,1%, là aussi un record. Le groupe profite à plein des effets positifs de sa stratégie qui a fait ses preuves chez PSA et qui est en train d'être étendue chez Fiat-Chrysler : monter en gamme et vendre plus cher ses voitures. Cette méthode s'accompagne d'un pilotage des ventes serré avec des stocks réduits permettant d'affiner l'agilité commerciale du groupe. Résultat : le quatrième constructeur automobile mondial confirme ses prévisions de hausse de marge du 8 juillet et vise désormais sur l'année une marge d'environ 10% contre un objectif précédent compris entre 5,5% et 7,5%.

Pas d'amélioration immédiate de la pénurie des puces

Pourtant, Stellantis, tout comme l'ensemble des constructeurs automobiles, a été impacté par la pénurie de puces. En effet, dans l'automobile, les puces sont utilisées partout : direction assistée, gestion du moteur, contrôle de freinage....et sont tout bonnement essentielles.

Sur ce point, Stellantis n'attend pas d'amélioration avant le quatrième trimestre, et estime que l'impact de cette crise des semi-conducteurs devrait être de l'ordre de 1,4 million de véhicules perdus sur l'année, pour moitié sur chaque semestre. Cette pénurie de pièces électroniques, qui se poursuit, a déjà forcé le groupe à mettre certaines usines en pause et grippe de nombreuses chaînes de production. Elle ne devrait cependant pas "empirer", selon Richard Palmer, le directeur financier du groupe. Le troisième trimestre devrait être "semblable" au deuxième, et la situation devrait ensuite s'améliorer.

Une vision que partage BMW qui avertit que "le deuxième semestre sera probablement affecté" par cette situation. Le constructeur automobile allemand, qui a enregistré au premier semestre un bond de son bénéfice net à 7,6 milliards d'euros, s'attend à un impact "probable" de la pénurie de puces sur les six derniers mois de l'année. "Plus la pénurie dure, plus les tensions augmentent", a indiqué ce mardi le directeur financier Nicolas Peter, dans un communiqué. "Nous nous attendons à ce que les restrictions continuent au deuxième semestre, et avec eux l'impact sur les ventes", prévoit-il. La hausse des prix des matières premières devrait également peser sur le reste de l'année.

Lire aussi 5 mnVoiture électrique : l'acte II de Renault et Stellantis

(Avec agences)

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Commentaires 4
à écrit le 03/08/2021 à 17:38
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Sauf sur les transhumanistes de l'UE, Ursula en tête, vont mettre tous ces efforts par terre. Merci l'Europe .

à écrit le 03/08/2021 à 12:02
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Pour les marques françaises du groupe (Peugeot, Citroën) c'est le fruit d'une remarquable montée en gamme et en qualité. Nos françaises n'ont pas à rougir devant la concurrence allemande. Bravo!

à écrit le 03/08/2021 à 11:13
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Carlos TAVARES est un très grand patron

le 03/08/2021 à 20:25
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Carlos Tavares a tellement une grande vision qu'il a fermé les yeux sous la direction de son mentor Carlos Ghosn chez Renault...

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