"Actionnariat salarié", "participation" et "prime" Macron. C'est le tiercé gagnant vanté mardi 23 mai par le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique auprès du patronat invité à Bercy. Dans le cadre d'une réunion "sur la situation économique et en particulier sur la lutte contre l'inflation ainsi que sur les priorités du quinquennat en matière économique et financière", Bruno Le Maire a exhorté les chefs d'entreprise à déployer ces "instruments" au service du pouvoir d'achat des Français.
"Assouplir les règles"
Renouvelé par la Première ministre Elisabeth Borne, qui prépare un projet de loi en ce sens pour l'après-législatives, le locataire de Bercy a néanmoins entendu "les difficultés pour la mise en œuvre de ces dispositifs" et s'est déclaré prêt à "assouplir les règles". Un choc de simplification très attendu par les fédérations professionnelles du bâtiment présentes à la réunion mardi soir.
"Bruno Le Maire s'est engagé à ce que l'artisan puisse s'emparer de la prime Macron, non pour être contraint à une hausse pérenne, mais pour l'adapter à chaque PME", affirme, à La Tribune, Jean-Christophe Repon, président de la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB).
"Les marges opérationnelles sont assez faibles. Pour un artisan, ce n'est pas simple", abonde-t-on du côté de la Fédération française du bâtiment (FFB).
Des assises du BTP après les élections législatives
Le président de la CAPEB rêve, lui, d'une prime "accessible en un clic et compréhensible" et d'en finir avec la "complexité" de Ma Prime Rénov' ou des certificats d'économie d'énergie. Ces derniers reposent sur une obligation de réalisation d'économies d'énergie imposée par les pouvoirs publics aux fournisseurs d'énergie. Ils doivent financer des travaux et s'ils ne le font pas, ils s'exposent à des amendes. Du côté de la FFB, les professionnels demandent, encore et toujours, la simplification des procédures d'urbanisme pour accélérer la délivrance des permis de construire.
Les artisans et les petites entreprises souhaiteraient aussi que le gouvernement les accompagne dans la décarbonation de leur flotte de véhicules utilitaires. "Trouvons des solutions de suramortissement pour sortir du gasoil et travailler en zone à faibles émissions", c'est-à-dire où les véhicules les plus polluants sont interdits à la circulation, souligne, encore, Jean-Christophe Repon. "Nous en avons aussi parlé. Le ministre s'est dit ouvert à chaque proposition et a la volonté de construire un dialogue dans la confiance", confirme-t-on du côté de la Fédération française du bâtiment (FFB).
Des assises du BTP sont d'ailleurs prévues après les élections des 12 et des 19 juin pour mettre toutes les parties prenantes autour de la table, que ce soient les donneurs d'ordre - l'Etat, les collectivités territoriales - et l'ensemble de la chaîne de valeur. Du fait de la hausse des prix du carburant, des énergies et des matériaux, les coûts augmentent en effet significativement. Alors qu'il faut rembourser les prêts garantis par l'Etat, "un effet ciseau se dessine", alerte-t-on à la FFB.
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