Mediator : Bertrand demande une caution à Servier

Après la mise en cause d'un second médicament du laboratoire, le Protelos contre l'ostéoporose, le ministre de la Santé demande une caution de 255 millions d'euros à Servier, qu'il a de nouveau rappelé à l'ordre sur ses obligations.
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Xavier Bertrand est remonté au créneau. Le ministre français de la Santé a indiqué ce jeudi appuyer la requête de la Sécurité sociale qui demande à la justice de contraindre Servier à verser une caution de 255 millions d'euros dans le cadre de sa future mise en examen dans le dossier Mediator .

Cette somme est censée commencer à couvrir de futurs dommages et intérêts pour le remboursement du Mediator et les frais liés aux affections secondaires qu'il a provoquées.

Xavier Bertrand a également appelé jeudi les laboratoires Servier à changer d'attitude dans les procédures visant les dommages imputés à ses médicaments, le Mediator mais aussi le Protelos. Ce traitement de l'ostéoporose est à son tour accusé d'effets secondaires mortels qu'aurait caché le fabricant, selon Libération d'hier.

Le ministre s'exprimait alors que s'accumulent dans le dossier judiciaire sur le Mediator ouvert pour "homicides involontaires" les témoignages laissant penser que Servier a trompé les autorités pour obtenir sa mise sur le marché.

"Le laboratoire Servier s'est enfermé dans une attitude, visiblement ces dernières années, mais aussi ces derniers mois depuis le début du Mediator , qui est complètement fermée", a dit le ministre sur RTL. "Il n'y a plus aucune coopération, collaboration avec les autorités sanitaires, on le voit bien. Le laboratoire Servier (...) ne joue pas aujourd'hui la transparence nécessaire et il n'est que temps de changer de stratégie, de changer d'attitude", a-t-il ajouté.

Ce durcissement du discours à l'encontre de Servier se situe dans le contexte de deux procédures judiciaires, une instruction à Paris et une citation directe à Nanterre, qui abordent, outre les supposés mensonges de Servier, une présumée complaisance des gouvernements.

Malgré plusieurs avertissements à partir au moins de 1999, les gouvernements de gauche puis de droite n'ont jamais engagé la moindre démarche de réexamen du Mediator, soupçonné aujourd'hui d'avoir fait de 500 à 2.000 morts entre 1976 et la date de son retrait en 2009.

Dès 1999, dix ans avant son interdiction, le médicament était jugé inefficace par les experts de la Commission de la transparence, chargée d'évaluer l'intérêt médical des traitements. En mai 2006, ils concluaient de nouveau que le Mediator "ne présent[ait] pas d'intérêt en termes de santé publique". A l'époque, le ministre de la Santé s'appelait... Xavier Bertrand.

Servier nie toute faute et tout mensonge concernant le Mediator, coupe-faim commercialisé comme antidiabétique, et le Protelos, médicament contre l'ostéoporose soupçonné d'effets secondaires mortels cachés. Servier a formellement démenti mercredi avoir caché quoi que ce soit au sujet du Protelos.

De son côté, Xavier Bertrand a confirmé qu'en septembre l'Afssaps (Agence française pour la sécurité sanitaire) procèderait à une nouvelle étude sur le Protelos. "Si le bénéfice pour les patients n'est pas plus important que le risque, nous n'hésiterons pas une seconde à sortir ce médicament comme nous n'hésiterions pas à le faire une seconde s'il s'agissait d'un médicament d'un autre laboratoire", a ajouté le ministre.
 

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Commentaires 3
à écrit le 09/09/2011 à 10:32
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Dans un cas comme celui là, la saisie des biens et la nationalisation du Labo paraitrait justifiée il me semble ?!

à écrit le 08/09/2011 à 15:46
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Bertrand est un naïf face à Servier et il va encore se faire rouler dans la farine. Encore une fois , le contribuable devra payer. Il faut que Servier paie tout et pour cela, saisir tous ses biens di nécessaire

à écrit le 08/09/2011 à 10:58
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sans blague ? (rapport au titre de votre article) attention Xavier va faire les gros yeux ! du pure cinéma !

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