Le rachat de l'agrochimiste Suisse Syngenta par le chimiste chinois ChemChina, qui donnerait le jour au deuxième acteur mondial des herbicides avec 25% de parts de marché derrière Bayer-Monsanto (34%), a obtenu le feu vert des Etats-Unis en août dernier. Cette opération, qui inquiète la Commission européenne, ne se fera peut-être pas aussi rapidement que prévu. En effet, ChemChina vient pour la quatrième fois de rallonger le délai de son offre, initialement ouverte jusqu'au 8 novembre, en la prolongeant jusqu'au 5 janvier prochain.
Une OPA à 43 milliards
Les termes de l'OPA restent toutefois inchangés, selon le communiqué du groupe chinois. L'offre dévoilée en février s'élevait à 43 milliards de dollars (37,9 milliards d'euros), soit 465 dollars par action plus un dividende spécial de 5 francs suisses, ce qui en faisait la plus grosse opération jamais lancée par un groupe chinois à l'étranger.
Après examen des conséquences sur la sécurité nationale des Etats-Unis à la demande des sénateurs américains, le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis avait donné son accord en août.
La Commission Européenne, en revanche, a ouvert le 28 octobre dernier une enquête approfondie afin de déterminer si cette opération comportait un risque d'affaiblissement de la concurrence dans le secteur des produits phytosanitaires.
Cette opération vient compléter un tableau du secteur en pleine concentration. Outre la fusion Bayer-Monsanto, les américains Dow Chemical et DuPont projettent également de fusionner.
Cette concentration entre un nombre très restreint de multinationales n'est pas sans poser un problème de rapport de force avec les agriculteurs, déjà fragilisés.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !