Covid-19 : après un choc très violent, l'industrie française a du mal à se relancer

Lors deux premières semaines de confinement, l'industrie française n'a tourné qu'à 50% de ses capacités. Elle semble se relancer mais très progressivement.
Michel Cabirol
Dans l'aéronautique, Airbus et Safran ont rouvert partiellement leurs sites de production
Dans l'aéronautique, Airbus et Safran ont rouvert partiellement leurs sites de production (Crédits : Reuters)

L'industrie française se remet douloureusement du choc brutal encaissé lors de la première semaine de confinement des Français (16-22 mars) et se relance vraiment très progressivement. Si elle ne tournait plus qu'à 50% de son niveau normal la semaine du 16 mars, selon un document de France Industrie daté du 27 mars et consulté par La Tribune, l'activité industrielle française, qui représente 12% du PIB marchand, s'est très légèrement redressée la semaine dernière (52%). Cette tendance devrait se poursuivre. cette semaine de façon très progressive. Ainsi, France Industrie prévoit cette semaine la poursuite du redressement de l'industrie française (56%), qui emploie 7,615 millions personnes dans 260.000 entreprises (dont 90% de PME et TPE).

Parmi les secteurs les plus touchés par cet effondrement inédit et violent, figurent les secteurs métallurgie/mines, électronique/électricité, aéronautique/ferroviaire/naval, automobile et, enfin, mécanique machines, qui représentent près du tiers du PIB industriel de la France (31,8 %). Pourquoi de telles difficultés : soit par défaut de clients (Hermès, PSA), soit par défaut de salariés (Alstom, Renault, Les chantiers de l'Atlantique), soit par la mise en place de mesures de protection pour les salariés (Schneider Electric, Total), soit tout simplement par respect des mesures de confinement (Toyota, SEB, Bombardier, Renault Trucks...). A l'inverse, l'agroalimentaire, l'énergie (production), la chimie, le secteur de l'eau et déchets, et, enfin, la santé (soit 44,5% du PIB industriel), ont connu un coup d'arrêt beaucoup plus modéré.

Une relance très lente

Dans la filière métallurgie/mines qui représente normalement 10% du PIB industriel en valeur, l'activité s'est effondrée. Elle s'est élevée à seulement 2% du PIB lors des deux premières semaines de confinement (semaines 12 et 13). France Industrie prévoit pour cette semaine une hausse permettant d'atteindre une activité comprise entre 3% et 4%. Dans l'électronique/Electricité (7% du PIB industriel), la relance n'est pas programmée. C'est même plutôt l'encéphalogramme plat (2% du PIB sur les trois premières semaines de confinement).

Dans l'aéronautique/ferroviaire/naval (6% du PIB industriel), l'activité a brutalement chuté à 1% lors deux premières semaines de confinement. Il est prévu une très légère reprise cette semaine (1,5%). Dans l'automobile (4,8% du PIB industriel), filière où la production est quasi à l'arrêt (15 et 12 sites fermés respectivement par PSA et Renault, soit 69.000 salariés au total), la relance des usines reste extrêmement progressive : 0,5% du PIB, puis 1%, et enfin une prévision 1,5/2% pour cette semaine. Enfin, le secteur de la mécanique machines (4% du PIB industriel) a plongé à 1% du PIB lors de deux premières semaines du confinement et pourrait se redresser à 1,5% cette semaine.

Des secteurs continuent de produire

Dans l'agroalimentaire (16% du PIB industriel), un secteur considéré comme stratégique par le gouvernement, les usines continuent de tourner. Certes pas à plein régime mais à un niveau acceptable : 12% du PIB lors des trois premières semaines de confinement. C'est également le cas dans l'énergie (12% du PIB) sur la même période (10%). Dans la chimie (7% du PIB industriel), ça tient bon : les usines de la filière restent proche de leur niveau de production nominal (6%). Dans le secteur de l'eau et déchet (5% du PIB industriel), les entreprises ne sont pas loin non plus de leur régime de croisière (4%).

Enfin, dans le domaine de la santé (4,5 du PIB industriel) en dépit de l'arrêt de la production chez certains fournisseurs et de l'absentéisme (15% à 20%), les usines du secteur produisent à 75% environ alors que la demande explose (120%) : 3% la semaine du 16 mars, 3,5 % celle du 23 mars et en principe, cette semaine.

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 02/04/2020 à 14:41
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"l'industrie française a dû mal ". "dû", participe passé du verbe "devoir". "du" : contraction de "de le", donc un article. Cours de français gratuit.

à écrit le 02/04/2020 à 7:21
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On voit le mal partout. on va tous mourir guéri mais pas du corona virus. Pourquoi ouvrir les super*marché et fermer les petits magasins ??? Pourquoi empêcher un artisan d'intervenir chez un particulier etc On préfère mettre tout le monde sur la pa...

à écrit le 01/04/2020 à 11:20
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On peut espérer que ds cette période d'arrêt contraint, les E industrielles ne st pas restées totalement inactives avec qd ça a été possible des interventions prévues ou avancées, ds la maintenance, nettoyage, réorganisation de postes de travail ou d...

à écrit le 01/04/2020 à 10:40
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j ai un problème de chiffres..... contribution de l industrie au PIB, 12ù population travaillant dans l industrie, 7,6 millions de personnes soit 25% de la population active.... serait ce à dire que notre industrie est à très faible valeur ajoutée...

le 01/04/2020 à 13:08
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J'ai vu un article récent sur ce sujet. Mais je ne sais plus si c'est sur l'usine nvelle, les échos ou la tribune, ou la france industrielle. L'Insee serait en train de revoir le poids très sous estimé d'environ 8 à 10% de l'industrie dans le PIB en...

le 01/04/2020 à 18:02
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Etes vous sur des 25%, j'ai souvent vu passé des chiffres d'emplois plus bas. Je connais 25% dans l'industrie soit durant les trentes glorieuses soit en moyenne pour l'économiie mondiale. Je doute qu'il y ais 25% des actifs francais dans l'industri...

le 02/04/2020 à 16:14
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S’agissant de la productivité par branche, les comptes nationaux de l’INSEE donnent la solution (dernière parution définitive 2018). côté VA : la branche Industrie contribue à hauteur de 13,4 % à la VA brute à prix courants des branches de l’écon...

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