Economie : la baisse des prix du pétrole ne freine pas les gains d'efficacité

L'intensité énergétique, qui mesure la quantité d'énergie utilisée pour chaque unité de PIB, a baissé de 1,8% en 2015, contre une diminution de 0,6% par an durant la décennie écoulée, révèle un rapport de l'Agence internationale de l'énergie. Mais au niveau mondial cette progression "reste trop lente".
Les gains d'efficacité énergétique réalisés l'an dernier dans les 29 pays membres de l'AIE, bras énergétique de l'OCDE, ont par exemple représenté l'équivalent de la consommation d'énergie du Japon.

Malgré les prix bas du pétrole, la croissance économique mondiale a continué d'être moins vorace en énergie l'an dernier. Cependant, les pays doivent encore intensifier leurs efforts, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie publié lundi 10 octobre 2016, au premier jour du Congrès mondial de l'énergie à Istanbul.

221 milliards d'euros investis dans l'efficacité énergétique

Signe des progrès réalisés, l'intensité énergétique, qui mesure la quantité d'énergie utilisée pour chaque unité de PIB, a baissé de 1,8%, contre une diminution de 0,6% par an durant la décennie écoulée, détaille ce rapport. Les gains d'efficacité énergétique réalisés l'an dernier dans les 29 pays membres de l'AIE, bras énergétique de l'OCDE, ont par exemple représenté l'équivalent de la consommation d'énergie du Japon. Pourtant, "les prix bas du pétrole (...)  ralentissent traditionnellement l'enthousiasme pour les économies d'énergie", souligne l'AIE.

La Chine s'est particulièrement illustrée, avec une intensité énergétique de -5,6%, contre une moyenne de -3,1% dans la décennie écoulée: la consommation d'énergie y a progressé de 0,9% pour une croissance économique de 6,9%. Et au niveau mondial, un total de 221 milliards d'euros ont été investis dans l'efficacité énergétique, soit une hausse de 6% par rapport à 2014.

70% de la consommation énergétique mondiale sans exigence de performance

Toutefois, au niveau mondial, cette progression "reste trop lente", juge l'Agence, et les politiques nationales doivent être renforcées pour mettre en oeuvre les gains potentiels d'économies d'énergie. "70% de la consommation énergétique mondiale ne fait l'objet d'aucune exigence de performance d'efficacité", insiste Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE en introduction du rapport.

"Il n'y a pas de politique de changement climatique et énergétique réaliste et financièrement accessible sans une composante vigoureuse et importante d'efficacité énergétique", remarque l'Agence dans un communiqué.

Selon ses calculs, il faudrait que les gains d'intensité énergétique atteignent 2,6% par an pour mettre le monde sur les rails d'un système énergétique décarboné.

 540 milliards de dollars économisés en 2015

"L'efficacité énergétique est la ressource que tous les pays possèdent en abondance", rappelle néanmoins Fatih Birol. Et les avantages vont au delà du sort de la planète. Les normes d'efficacité énergétique des carburants ont permis l'an dernier d'économiser 2,3 millions de barils par jour de pétrole, soit 2,5% de la production mondiale d'or noir.

Les pays membres de l'AIE (29 pays également membres de l'OCDE et importateurs d'énergie) ont pour leur part économisé 540 milliards de dollars (484 milliards d'euros) sur leur facture énergétique l'an dernier grâce aux efforts réalisés depuis 2000, surtout dans les bâtiments et l'industrie, a calculé l'agence, qui plaide donc pour un renforcement des politiques publiques (normes, objectifs, etc.) pour accélérer ces efforts, par exemple sur les équipements électriques ou les transports.

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Commentaires 5
à écrit le 10/10/2016 à 16:07
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L'effet de l'efficacité énergétique est pernicieux : il fait baisser le coût des énergies polluantes, et rend les énergies renouvelables non rentables. Cette efficacité énergétique bloque donc les investissements et la recherche dans les énergies ren...

le 11/10/2016 à 0:18
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"rend les énergies renouvelables non rentables" d'où tu sors cette idées fausse ? T'as des preuves de ce que tu avances ? .... Et puis le but c'est pas la "rentabilité" mais le "renouvellement" meme si le rendement augmente chaque année avec les prog...

le 15/10/2016 à 8:11
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Il s'agit bien d'efficacité énergétique, c'est à dire, de production de richesses par l'usage de l'énergie. Il faut comparer le travail, le capital et l'énergie, à niveau constant; cela nécessiterait un plus long développement. Merci.

le 15/10/2016 à 11:20
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Les commentaires n'ont pas pour objectif d'écrire une thèse. Je me suis simplement demandé pourquoi les producteurs d'énergies fossiles baissaient volontairement leurs prix. Comme je présuppose qu'ils n'ont rien de philanthropes, j'ai imaginé qu'ils ...

à écrit le 10/10/2016 à 15:48
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"Malgré les prix bas du pétrole, la croissance économique mondiale a continué d'être moins vorace en énergie l'an dernier. " Ce qui est une bonne nouvelle. "qui plaide donc pour un renforcement des politiques publiques (normes, objectifs, etc...

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