C'est confirmé. Comme La Tribune le dévoilait dès le 27 août, EDF discute avec General Electric le rachat des activités nucléaires de GE Steam Power.
Ce mercredi, EDF et General Electric ont en effet annoncé publiquement qu'ils menaient de concert des "discussions exploratoires" pour étudier la faisabilité de cette opération.
"EDF est en cours d'analyse des conditions dans lesquelles les intérêts du groupe EDF pourraient être préservés", a déclaré un porte-parole du groupe français, précisant qu'ils s'agissait de discussions exploratoires."
Une annonce qui donne le sourire à Damien Meslot, le maire (LR) de Belfort, où sont implantées les activités de GE Steam Power.
"Je suis satisfait que les négociations soient entamées, j'appelais ce rachat de mes vœux depuis de longs mois", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant: "Je serai extrêmement attentif au périmètre du rachat, qu'il soit suffisamment large pour assurer la pérennité des activités et de l'emploi à Belfort."
Une annonce accueillie avec flegme par les syndicats à cause des risques de casse sociale
Cette annonce a été accueillie avec prudence par les syndicats, échaudés par les plans sociaux qui se sont succédé chez General Electric ces dernières années.
"Il faut regarder le projet industriel", a déclaré une source syndicale à l'AFP, estimant que le rachat des activités nucléaires de GE Steam Power par l'un de ses clients "risquait" de faire perdre des contrats auprès d'autres clients, et était donc associé à un "risque de casse sociale".
GE avait lui-même racheté en 2015 la branche énergie d'Alstom, parmi lesquelles figuraient ses activités nucléaires. A l'époque, le groupe américain comptait 16.000 emplois industriels en France (hors GE Capital), selon les chiffres de la direction, et promettait d'en créer 1.000 supplémentaires. Mais en cinq ans, les effectifs sont descendus à 13.000, après des cessions d'actifs, et des réorganisations.
En décembre, GE Steam Power avait initié une nouvelle réorganisation, qui prévoyait initialement 238 suppressions d'emplois, un chiffre ramené à 144 au printemps.
Un électrochoc qui remit la souveraineté nationale à l'ordre du jour
En mars, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déclaré, dans les colonnes de l'Est Républicain, rechercher "une solution française pour les turbines Arabelle", produites par GE.
"Cette solution permettra de sécuriser cet actif unique, les compétences qui vont avec et qui sont indispensables à notre avenir énergétique".
De fait, le rachat de la branche Énergie d'Alstom par General Electric (GE) pour près de 13 milliards d'euros en 2014, avait fait figure d'électrochoc. Avec cette emplette, le groupe américain avait récupéré des activités précieuses et stratégiques pour la France dans les turbines à gaz et à vapeur, l'éolien en mer et les réseaux électriques. On s'en souvient, l'opération avait suscité de très vives critiques dans la sphère politique, notamment parce qu'elle revient à confier la maintenance des turbines des réacteurs nucléaires français à un acteur étranger.
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