Grève dans les raffineries : de nouvelles réquisitions auront lieu « probablement » dès ce mardi

Le gouvernement pourrait annoncer de nouvelles réquisitions « probablement » ce mardi et en fera « autant que nécessaire » pour assurer le retour à la normale, a annoncé son porte-parole Olivier Véran. Elisabeth Borne parle de son côté d'une « amélioration sensible » et assure que la part de stations-service en manque d'essence est retombée à 25%.
Déjà hier, le gouvernement a lancé de nouvelles réquisitions sur les dépôts TotalEnergies de Mardyck (Nord) et de Feyzin (Rhône).
Déjà hier, le gouvernement a lancé de nouvelles réquisitions sur les dépôts TotalEnergies de Mardyck (Nord) et de Feyzin (Rhône). (Crédits : Reuters)

Le gouvernement maintient la pression au sujet des réquisitions de grévistes dans les raffineries et dépôts de carburants, et assure que la situation s'améliore. « Nous connaissons aujourd'hui une amélioration sensible de la situation », a assuré Elisabeth Borne lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. « Au plan national, moins de 25% des stations service étaient en rupture (de carburant) à midi, contre 30% le week-end dernier », a-t-elle défendu.

Invité dans la matinale de France 2 ce mardi 18 octobre, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a également indiqué qu' « il y aura autant de réquisitions que nécessaires ». Interrogé sur le fait que cela pourrait intervenir dès ce mardi, Olivier Véran a répondu « probablement ».

De son côté, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a également évoqué des réquisitions au micro d'Europe 1. « Il y en aura sans doute une quatorzième, une quinzième, une seizième, autant que nécessaire pour qu'on assure le retour à la normale », a-t-il déclaré.

Hier déjà, le gouvernement a lancé de nouvelles réquisitions après trois semaines de grève. Elles ont concerné les dépôts TotalEnergies de Mardyck (Nord), réquisitionné préalablement en fin de semaine dernière, et de Feyzin (Rhône). « Chaque fois que ces réquisitions ont été attaquées, nous avons gagné en justice les référés parce que les juges ont considéré que c'était des réquisitions qui étaient proportionnées », a souligné Christophe Béchu.

Pour protester contre ces réquisitions, mais également réclamer des hausses de salaire, une journée nationale d'action interprofessionnelle est organisée ce mardi. Des appels à la grève ont ainsi été déposés dans de nombreux secteurs : fonction publique, énergie, transports publics, routiers, agroalimentaire, commerce...

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Le gouvernement confiant pour les vacances

Interrogé sur les risques de poursuite des blocages jusqu'au début des vacances de la Toussaint, qui démarrent ce vendredi soir, Christophe Béchu a indiqué ne « pas avoir de raison de penser que nous aurons une situation dégradée en fin de semaine ». L'objectif, « c'est de faire en sorte que les désagréments, la gêne, les files d'attente (...) s'arrêtent le plus tôt possible et nous souhaitons que d'ici à demain soir, le maximum de solutions aient été trouvées », a ajouté Olivier Véran.

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Réunion de la CGT à 18h pour décider de la suite

Les représentants CGT des sites pétroliers de TotalEnergies ont fait savoir qu'ils se réuniront à 18h ce mardi pour évoquer la suite à donner à leur mouvement de revendications salariales.

« On verra la suite, si on poursuit, ou pas, ou partiellement. Cela dépendra notamment de la journée d'aujourd'hui, cela redonne de l'élan et il y a toujours ce sentiment de colère. On verra si cela suffit pour pousser le mouvement. Et in fine, ce sont les salariés qui voteront », a déclaré à l'AFP le coordinateur CGT chez TotalEnergies, Eric Sellini.

Le mouvement de grève à l'appel de la CGT dans les raffineries et dépôts se poursuivait sur tous les sites bloqués du groupe français ce mardi. Il concernait de nouveau les sites TotalEnergies de Normandie, Donges, La Mède, Feyzin (le dépôt, la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique) et Flandres (dépôt), a indiqué Eric Sellini, dont le syndicat n'a pas signé l'accord sur les salaires conclu vendredi dernier entre la direction et deux syndicats majoritaires.

Sur le total des infrastructures françaises, quatre raffineries sur sept étaient concernées par une grève pour leurs opérations de raffinage et/ou de dépôt. Les trois autres raffineries du pays, opérées par Esso-ExxonMobil et le groupe Petroineos, fonctionnent. Des dépôts non liés à des raffineries, comme celui de Grandpuits en cours de transformation en bioraffinerie, étaient également en grève. Selon TotalEnergies, les six sites touchés par la grève comptent un peu plus de 3.400 personnes en CDI. La société estime à environ 90 salariés le nombre de grévistes sur ces sites.

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ZOOM - Les salariés des centrales nucléaires sont aussi en grève

Dans le secteur de l'énergie, le mouvement pour les salaires touche aussi les centrales nucléaires. Ainsi, selon les informations de la Tribune, à midi, sur le parc nucléaire, 12 centrales étaient concernées par le mouvement de grève : Belleville, Blayais, Bugey, Cattenom, Cruas, Dampierre, Gravelines, Penly, Paluel, Saint Laurent, Saint Alban, Tricastin.

Dans le détail, 17 réacteurs à l'arrêt pour maintenance sont concernés par ce mouvement de grève avec pour effet une suspension des travaux. Tandis que trois réacteurs subissaient des baisses de production partielle. Par ailleurs, la centrale à charbon de Cordemais est à l'arrêt en raison de la grève. Le mouvement touche aussi trois usines hydroélectrique. La participation des salariés au mouvement de grève chez EDF était de 16,3% à la mi-journée.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 18/10/2022 à 13:46
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Le blocage de la France est du fait de ces entreprises qui ont une mauvaise gestion des ressources humaines et non des grévistes qui nous font part de ce défaut ! Le pouvoir, en place, tape encore à côté des responsabilités !

le 18/10/2022 à 17:23
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Bon, l'armée est en sous effectifs et manque sérieusement de moyens, comme le corps de gendarmerie et les corps de la police nationale. Pareil dans le milieu de la santé ainsi que celui des pompiers. Ne parlons même pas de la Justice qui, si elle man...

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