Suez présente son nouveau plan stratégique et ne convainc pas les marchés

Le plan, baptisé "Shaping Suez 2030", vise à accroître la création de valeur du groupe sur quatre ans. Il prévoit, notamment, un programme de cessions/acquisitions pour un total de 3 à 4 milliards d'euros. Peu avant 11h00, et suite à ces annonces, le titre en Bourse reculait de 3,68%.
Le groupe a également annoncé un programme d'efficacité de 1 milliard d'euros, passant par une amélioration des processus opérationnels
Le groupe a également annoncé "un programme d'efficacité" de 1 milliard d'euros, passant par "une amélioration des processus opérationnels" (Crédits : Charles Platiau)

"Devenir le leader mondial des services à l'environnement": Suez a annoncé mercredi un vaste plan de cessions/acquisitions pour permettre au géant français d'accroître sa rentabilité et de conquérir de nouveaux marchés.

Le montant de cette "rotation d'actifs" concernera 15 à 20% des capitaux employés. "Cela représente entre 3 et 4 milliards d'euros", a indiqué lors d'une conférence de presse téléphonique le directeur général Bertrand Camus, en présentant "Shaping Suez 2030", le nouveau plan stratégique du groupe, aujourd'hui n°2 mondial du secteur (derrière Veolia, un autre français).

Lire aussi : Bertrand Camus, la consécration d'un Suez-made-man

La nouvelle direction, installée en mai, mène depuis plusieurs mois une revue du portefeuille du groupe, mais M. Camus n'a pas souhaité donner de détails sur les sociétés qui pourront être concernées.

Le géant français du traitement de l'eau et des déchets veut être plus "sélectif" en matière de croissance, et améliorer la "création de valeur pour toutes les parties prenantes", notamment sa "capacité de distribution de dividendes".

Ce plan "de transformation rapide" prévu sur quatre ans vise de premiers "résultats tangibles dès 2021".

Un milliard d'économies, sans suppression d'emplois

Le groupe annonce aussi "un programme d'efficacité" de 1 milliard d'euros, passant par "une amélioration des processus opérationnels" (numérisation des opérations, groupement des achats avec la réorganisation sur six régions, volet immobilier...).

L'objectif est de passer à un rythme d'économies d'environ 250 millions d'euros par an contre 170 aujourd'hui, a précisé M. Camus.

"Ce n'est pas un plan de suppression d'emplois, mais un plan de performance opérationnelle, pour repenser la façon dont nous fonctionnons. Il y aura bien entendu des ajustements au niveau local, mais il n'y a pas de plan de réduction de l'emploi", a-t-il ajouté.

Le groupe est depuis quelques mois sous la pression du fonds activiste britannique Amber Capital, actionnaire à 1,9%, qui lui a demandé de "remettre à plat sa stratégie".

"On reproche à Suez de prioriser la croissance du revenu, du chiffre d'affaires, au détriment de la rentabilité des actifs", explique Tancrède Fulop, analyste financier chez Morningstar.

Et dans le même temps, "le dividende est stable depuis 2008", année de cotation de l'entreprise, souligne-t-il.

Recul en Bourse

Mercredi, Suez a indiqué qu'il comptait maintenir le dividende à son niveau (65 centimes) ces deux années prochaines, "pour pouvoir ensuite le faire croître avec l'augmentation des résultats en termes d'EPS (bénéfice par action) et de cash flow récurrent (liquidités)".

L'idée est de l'augmenter "dès que possible, en tout cas certainement (d'ici) à la fin du plan" en 2023, a précisé M. Camus.

Les objectifs fixés pour 2021 prévoient un résultat par action de 80 centimes. Le montant en 2018 était de 47 centimes, souligne le directeur général.

Des annonces qui ne semblent pas avoir convaincu la Bourse, où le titre reculait de 3,68% peu avant 11h00, dans un marché en léger repli.

Succédant au président historique Gérard Mestrallet, M. Camus a pris la tête du groupe en mai au côté de Jean-Louis Chaussade, directeur général sortant et désormais président du conseil d'administration.

Avec l'eau et les déchets, enjeux renforcés par le réchauffement climatique et la nécessité de valoriser les ressources, Suez est "sur des marchés porteurs", souligne la direction, relevant l'importance de l'innovation et la montée en puissance de concurrents locaux.

Croissance à l'international

Déjà fortement implantée en France et dans le reste de l'Europe, le groupe compte faire passer le "marché international" (hors UE) de 38% à 60% de son activité.

Lire aussi : Eaux alternatives : comment Suez tente de s'imposer au Moyen-Orient

Il évoque "certains marchés cibles" marqués par de forts besoins en infrastructures environnementales. Le groupe a par exemple annoncé en juillet qu'il construirait à New Delhi la plus grande station d'épuration d'Inde.

Outre le marché traditionnel des villes, Suez veut également relever la part des clients industriels à 50% de son chiffre d'affaires (40% aujourd'hui).

Suez entend enfin pousser les nouveaux métiers liés aux technologies et solutions numériques sur des sujets tels que la qualité de l'air et l'agriculture intelligente, segment qui passerait ainsi de 20 à 30% de son activité.

En attendant, le groupe a confirmé mercredi ses objectifs pour 2019 (croissance organique de 2 à 3% du chiffre d'affaires et de 4 à 5% de marge opérationnelle - Ebit)

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Commentaires 2
à écrit le 04/10/2019 à 8:21
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Dans d'autres pays, cela aurait pour conséquence une hausse des cours de bourse, En France le résultat est une baisse.

à écrit le 02/10/2019 à 17:28
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Pourtant c'est plutôt un bon plan je trouve, une consolidation comme vous dites qui est quand même fortement à recommander avec cette crise économique actuelle et prévue pour durer d'autant que Suez si jamais nous nous retrouvons un jour avec de nouv...

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