Veolia/Suez : l'Etat réaffirme vouloir prendre "tout le temps nécessaire"

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a déclaré lundi vouloir rester maître du calendrier de l'éventuelle fusion entre Veolia et Suez. Mais Veolia réaffirme que son offre à Engie expire mercredi. Un relèvement du prix devrait intervenir d'ici là.
Bruno Le Maire espère notamment faire en sorte que cette opération se déroule dans les meilleures conditions, sans brutalité et dans l'intérêt des deux parties prenantes.
Bruno Le Maire espère notamment faire en sorte que "cette opération se déroule dans les meilleures conditions, sans brutalité et dans l'intérêt des deux parties prenantes". (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

L'Etat, actionnaire principal d'Engie, "ne se fera pas dicter son calendrier". Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui avait déjà affirmé "refuser la précipitation" face aux choix inhérents à une éventuelle fusion entre Suez et Veolia, l'a répété lundi face à la presse:

"Nous prendrons tout le temps nécessaire pour que cette opération se déroule dans les meilleures conditions, sans brutalité et dans l'intérêt des deux parties prenantes".

"Nous ne pouvons pas avoir de guerre entre deux champions industriels en pleine crise économique", a-t-il justifié.

L'Etat continuera de jouer un "rôle d'arbitre"

Dans une interview publiée par le Journal du dimanche (JDD) la veille, Antoine Frérot, le PDG de Veolia, avait pourtant confirmé être opposé à toute prolongation de son offre à Engie, actionnaire majoritaire de Suez, de lui acheter la quasi-totalité de sa participation (29,9% sur 32%):

"Chacun peut en effet constater que plus le temps passe, plus le ton monte. Nous n'avons pas besoin d'une prolongation, mais d'une décision", avait-il expliqué.

Et c'était justement parce qu'il n'était pas disposé à discuter des délais qu'Antoine Frérot avait refusé de rencontrer samedi le président de Suez au ministère de l'Economie, avait il confié au JDD.

La date butoir fixée par Veolia à Engie était et reste donc le 30 septembre. Or, lors du conseil d'administration d'Engie qui doit avoir lieu ce jour même pour se prononcer sur cette offre, la position de l'Etat, actionnaire majoritaire d'Engie (24%), sera déterminante.

Bruno Le Maire a promis lundi que d'ici là l'Etat continuera de jouer "le rôle qui est le sien, qui est un rôle d'arbitre".

Veolia améliore son offre

Quant au fond, Bruno Le Maire a rappelé les conditions que le gouvernement a fixé pour l'opération:

"La première, ce sont des garanties formelles sur l'emploi. En deuxième, l'empreinte industrielle et en troisième lieu, que cette opération soit majoritairement à capitaux français", a-t-il répété lundi.

Et c'est sans doute parce qu'il est convaincu d'y répondre, que Veolia continue d'afficher son optimisme sur l'issue de son projet de fusion.

"C'est un magnifique projet, celui de créer un grand champion mondial capable d'apporter les solutions pour réussir la transformation écologique. Et oui, je pense, je suis sûr, que c'est bien parti et que nous le ferons", a déclaré sur France 2 lundi Antoine Frérot.

Veolia a d'ailleurs promis d'améliorer encore son offre, sur le prix comme sur les garanties d'emplois, avant mercredi. Suez, en revanche, n'a pas encore pu présenter d'offre alternative. Pour l'entreprise cible de la fusion, un report de la décision pourrait être vital.

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Commentaire 1
à écrit le 28/09/2020 à 17:00
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Totalement pris au dépourvu, les slip mous au pouvoir appliquent la vieille maxime :" Il n'est de problème qu'une totale absence de solution ne saurait résoudre" Comme on dit à l'ENA "L'avenir tranchera"..

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