La France lance un vaste programme de recherche pour décarboner son industrie

Le CNRS et l'établissement public IFPEN Energies Nouvelles lancent en commun un vaste programme de recherches destiné à développer de nouveaux procédés industriels décarbonés.
Le mouvement de décarbonation de l'industrie a été annoncé en novembre par Emmanuel Macron.
Le mouvement de décarbonation de l'industrie a été annoncé en novembre par Emmanuel Macron. (Crédits : Reuters)

Aider l'industrie à réduire ses émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique, c'est l'ambition du CNRS et de l'établissement public IFPEN Energies nouvelles qui lancent en commun un vaste programme de recherches destiné à développer « de nouveaux procédés industriels décarbonés. »

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Sur les 70 millions d'euros de budget public alloué à ce programme portant sur six ans et demi au total, 35 millions ont été déjà fléchés vers dix projets jugés prioritaires pour « réduire les émissions industrielles de gaz à effet de serre de 35% d'ici 2030 et de 80% d'ici 2050, par rapport à 2015 » indique un communiqué commun du CNRS et de IFPEN. « Des appels à projets et des appels à manifestations d'intérêt, lancés fin 2023 et ouverts à l'ensemble de la communauté scientifique, viendront compléter ce dispositif », ajoute le communiqué.

Les programmes portent aussi sur l'écologie industrielle et le traitement des sites industriels

Les recherches porteront notamment sur la production de chaleur, la séparation du CO2, et le traitement du CO2 résiduel par conversion en molécules d'intérêt en carburants ou par séquestration géologique. Des programmes portent aussi sur l'écologie industrielle et le traitement des sites industriels. L'ensemble du programme est baptisé SPLEEN (Soutenir l'innovation pour développer de nouveaux procédés industriels largement décarbonés).

IFPEN Energies Nouvelles est un acteur de la recherche public-privé dans les domaines de l'énergie, du transport, de l'environnement, du climat et de l'économie circulaire. Le CNRS et ses 33.000 chercheurs publics dispose de plus de 200 structures communes avec des acteurs industriels et crée une centaine de startups par an. En matière scientifique et industrielle, le CNRS a annoncé début juin un autre vaste programme de recherches inédit, portant sur les techniques de recyclage, notamment du plastique, et la réutilisation des matières recyclées, d'un budget de 40 millions d'euros sur six ans, financé comme celui portant sur la décarbonation par le plan d'investissement public France 2030.

« Une nouvelle révolution industrielle »

La décarbonation de tous les sites industriels français coûtera 50 milliards d'euros d'ici 2030, a indiqué la semaine dernière le gouvernement qui cherche à identifier « les sites possibles d'enfouissement » du CO2 excédentaire produit par les usines. L'exécutif a débloqué vendredi le premier milliard d'euros d'aides publiques pour lancer le mouvement de décarbonation annoncé en novembre par Emmanuel Macron.

La Première ministre Elisabeth Borne en a détaillé l'emploi, lors d'une visite au salon aéronautique du Bourget où elle a présidé un Conseil national de l'industrie (CNI) consacré à la planification écologique. Quelque 250 millions d'euros seront ainsi ouverts pour des projets « de petite et moyenne ampleur » et « 750 millions d'euros » iront à des « projets de plus grande ampleur, reposant sur des technologies émergentes », a-t-elle dit. Pour le ministre de l'Industrie Roland Lescure, la décarbonation équivaut à une « nouvelle révolution industrielle », en ce qu'elle signifie d'investissements lourds, notamment pour électrifier des procédés et supprimer l'emploi d'énergies fossiles.

Réhabiliter les friches industrielles

Les représentants des 50 usines les plus émettrices ont présenté leurs feuilles de route de décarbonation, dans lesquelles ils s'engagent à réduire de 45% leurs émissions de CO2 d'ici 2030, et de 80% d'ici 2050. Ces 50 sites, des usines sidérurgiques, chimiques, des cimentiers ou fabricants d'engrais notamment, mais aussi quelques sites agroalimentaires, représentent 30.000 emplois et la moitié des émissions de l'industrie qui pèsent 18% des émissions nationales. Par ailleurs, la Première ministre a encouragé les patrons industriels français à réhabiliter les milliers d'hectares de friches laissés par la désindustrialisation du pays, afin de mener à bien leurs projets d'extension d'usines ou de décarbonation. « Il y a entre 90.000 et 170.000 hectares de friches industrielles dans notre pays. Nous disposons donc du foncier nécessaire pour concilier réindustrialisation et sobriété foncière, mais à une condition: réhabiliter ces friches ».

 (Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 01/07/2023 à 23:04
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L'Etat veut décarboner l'industrie pendant que les barbares carbonisent la France. Le sexe des anges, disait-on...

à écrit le 30/06/2023 à 11:02
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Cette lutte contre le CO2 est vouée à l'échec

à écrit le 30/06/2023 à 10:52
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Afin d"éviter la meilleur solution qu'est la sobriété et la lutte contre la corruption.

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