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Comment améliorer l’efficacité énergétique de la viticulture

Le développement durable et la transition énergétique concernent également le secteur viticole. Sur les sites de production, la technologie permet de réduire l’empreinte causée par l’exploitation. Encore faut-il pouvoir financer les projets.
(Crédits : Pixabay)

S'il y a bien un secteur confronté directement aux dérèglements climatiques, c'est bien celui de l'agriculture. Les viticulteurs en font partie et doivent s'adapter, tout en se tournant eux aussi, à l'instar du bâtiment ou d'autres professions, vers l'utilisation d'énergies plus « vertueuses ».

« La donne a évolué depuis les années 2000, la production viticole demande plus d'énergie, affirme Nicolas Graveline, ingénieur d'affaires solutions énergétiques pour la société Cameo Energy. Un certain nombre de cycles de traitement du vin nécessitent du chaud ou du froid, il faut aussi parfois conserver les cuves à une certaine température pour éviter de dénaturer le vin pendant des pics de chaleur ou de froid. »

Tout cela nécessite beaucoup d'énergie et de moyens, ce qui explique que plusieurs entreprises, dont Cameo Energy, développent des solutions pour que les viticulteurs puissent financer leurs projets de maîtrise de leur consommation. En jeu : la qualité du vin, soumise aux aléas climatiques. Cameo Energy leur propose ainsi de récupérer la chaleur perdue jusque-là, qui va alors être récupérée pour servir d'eau chaude sanitaire ou de chauffage pour les bureaux.

La société s'assure en particulier du financement des projets d'optimisation énergétique. « Il faut un gain immédiat pour que les agents économiques se saisissent d'un sujet. Il nous faut donc créer un nouveau modèle économique qui donne au plus vite une valeur marchande à l'énergie non consommée pour que les agents économiques s'en emparent rapidement et investissent à grande échelle », déclarait Benoit Ferres, président de Cameo Energy, dans une tribune libre en juin dernier.

Economiser l'énergie... pour dégager de la trésorerie

Cameo Energy a déjà optimisé une quinzaine de projets sur ce secteur (un millier au total, toutes activités confondues) et est en pourparlers pour une quinzaine d'autres. Dans la région bordelaise, elle est à l'origine de celui de la coopérative VLDC (78 000 hectolitres de vin par an), qui possède un site de fermentation et de vinification de 8 000 mètres carrés.

Ici, on a remplacé le groupe froid qui assurait le maintien des températures des cuves et la thermovinification. Résultat : une baisse des consommations énergétiques de l'ordre de 40%. Une belle économie sur la facture en énergie qui compense, selon Nicolas Graveline, un investissement « qui peut aller de 150 000 à un million d'euros », selon la taille des projets.

L'entreprise se charge, en amont, d'identifier les caractéristiques techniques sur place qui peuvent être optimisées, de sorte à pouvoir faire bénéficier le viticulteur (ou la coopérative) de primes à l'investissement, types CEE (certificat d'économie d'énergie), qui peuvent financer la quasi-totalité de la somme investie.

Les viticulteurs sont alors guidés vers les bons choix parmi les solutions techniques les mieux adaptées à leurs process de fabrication. « La récupération de chaleur marche bien mais il y a aussi la variation électronique sur de gros moteurs, le remplacement des luminaires par des LED ou l'isolation de leurs cuves », détaille Nicolas Graveline.

Dans tous les cas, l'enjeu est d'identifier, en amont du projet, « les économies d'énergie qui permettront de libérer de la trésorerie pour améliorer d'autres aspect du processus de production ».

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