Carrefour pourrait supprimer 1.000 postes en France

Le distributeur envisage de supprimer un millier de postes au sein de ses sièges en France, selon une source proche du dossier ce mercredi, confirmant les informations de plusieurs médias. Le groupe n'a, lui, pas souhaité faire de commentaires. En novembre 2022, à l'occasion de la présentation de son plan stratégique à horizon 2026 pour le distributeur, son PDG Alexandre Bompard avait, en effet, annoncé un plan d'« économies de coûts » de 4 milliards d'euros.
Carrefour a longtemps été le premier employeur privé de France, avec plus de 110.000 employés contre désormais 85.000 dans l'hexagone.
Carrefour a longtemps été le premier employeur privé de France, avec plus de 110.000 employés contre désormais 85.000 dans l'hexagone. (Crédits : Paulo Whitaker)

Près d'un millier. C'est le nombre de postes que Carrefour envisage de supprimer au sein de ses sièges en France, selon une source proche du dossier ce mercredi qui a précisé que le chiffre est inférieur à 1.000. Une information qui confirme celles de la presse, notamment des médias la Lettre A ou encore LSA. Ce dernier a indiqué que « selon (ses) informations, un millier de postes sont ciblés sur le seul périmètre France du groupe » qui a des sièges à Massy (Essonne), Evry (Essonne) et Mondeville (Calvados), et que le total à l'échelle de l'Europe est « toujours en cours d'évaluation ».

Lire aussiTotalEnergies, Carrefour... Le climat, nouveau champ de bataille des assemblées générales d'actionnaires

De son côté, le groupe n'a pas souhaité faire de commentaires. « Nous ne faisons pas de commentaires, nous privilégions le dialogue avec les partenaires sociaux », a ainsi indiqué la communication du groupe Carrefour à l'AFP ce même jour.

Un plan d'« économies de coûts » de 4 milliards d'euros déjà annoncé

En marge de l'Assemblée générale du groupe vendredi dernier, le syndicat CFDT avait indiqué sur Twitter s'attendre à « une nouvelle restructuration qui s'annonce avant la fin d'année », ajoutant que « les organisations syndicales devraient être prochainement invitées à négocier un avenant spécifique Sièges pour ce nouveau plan de départ ». Mais les organisations syndicales contactées par l'AFP mardi et mercredi n'ont pas encore été officiellement informées des modalités de ce plan attendu de « transformation des sièges », et ont préféré attendre d'avoir plus d'informations avant de se positionner officiellement.

En novembre 2022, à l'occasion de la présentation de son plan stratégique à horizon 2026 pour le distributeur, son PDG Alexandre Bompard avait, déjà, annoncé un nouveau plan d'« économies de coûts » de 4 milliards d'euros passant notamment par « des réductions d'effectifs significatives dans chacun » des sièges européens. Le PDG du groupe n'avait alors pas donné d'indication sur l'ampleur de ces réductions, indiquant simplement qu'« en Europe, il y a un potentiel énorme de mutualisation à exploiter » et que « tout ce qui doit être mutualisé dans notre organisation va l'être ».

Lire aussiPoussé par l'inflation, Carrefour prend le virage du discount

La rémunération du PDG contestée

Carrefour a longtemps été le premier employeur privé de France, avec plus de 110.000 employés contre désormais 85.000 dans l'Hexagone. Les syndicats ont d'ailleurs dénoncé, ces dernières années, les suppressions de postes, alertant notamment sur le passage de magasins en location-gérance, une forme de système de franchise dans laquelle Carrefour reste propriétaire du fonds de commerce, décrite comme une casse sociale à bas bruit pour les organisations syndicales. D'autant qu'Alexandre Bompard prévoit de s'appuyer de plus en plus sur ce modèle d'exploitation des magasins en franchise.

La rémunération du dirigeant, arrivé aux manettes de Carrefour en 2017, n'a pas manqué de faire réagir. Concrètement, sa rémunération se décompose, selon Carrefour, en une partie fixe (1,5 million d'euros), une partie variable (jusqu'à deux fois la part fixe) et une rémunération de long terme (jusqu'à « 60% de la rémunération globale maximum »).

Mais elle est jugée « inacceptable, voire indécente », par la CGT, qui avait organisé un rassemblement devant les portes de l'assemblée générale le 26 mai pour « dénoncer les méthodes carnassières du groupe vis-à-vis des travailleurs ».

Face à ses actionnaires, Alexandre Bompard avait alors répondu en assurant qu'au moment de son arrivée à la tête du groupe, « tous les experts du secteur » disaient que le format hypermarché « était mort ». Depuis, Carrefour « n'a fermé aucun hypermarché alors que d'autres acteurs l'ont fait », avait-il plaidé, disant que « chacun des hypermarchés passés en location-gérance a progressé depuis ».

Les actionnaires de Carrefour ont finalement avalisé la rémunération du PDG pour 2022 et 2023. Au total, 60,69% l'ont approuvée en 2022, évaluée à plus de 9 millions d'euros par la CGT - un chiffre contesté par le groupe - et 56,75% pour la rémunération 2023. Il s'agit néanmoins d'une contestation assez massive, et rare au sein des grands groupes, même si la rémunération a bien été entérinée.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 01/06/2023 à 3:37
Signaler
56 000 fonctionnaires pour faire tourner le Parlement européen. 85 000 employés chez carrefour 5,66 millions de fonctionnaires en France. Cela en fait du monde, l'état est la plus grande entreprise de France. Comment fait on pour occuper autant de...

à écrit le 31/05/2023 à 20:58
Signaler
La location gérance se rapproche un peu du statut de "commerce associé " de Leclerc et Intermarché ou chacun est propriétaire de son point de vente et associé de sa centrale d'achat .Reste que Carrefour étant une société cotée en bourse doit passer s...

à écrit le 31/05/2023 à 19:45
Signaler
Pas étonnant que la France soit à la traine des pays industrialisés si elle refuse de payer et récompenser ses bons éléments.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.