Casino reste dans le rouge, ses ventes baissent, l'action s'écroule en Bourse

Le groupe s'est encore éloigné de son chiffre d'affaires d'avant-pandémie pour les enseignes de distribution en France. Sa perte nette, en baisse, s'élève à 530 millions d'euros. L'action chute de plus de 12% ce vendredi.
Pour les enseignes de distribution en France, Casino a tablé sur un Ebitda en retrait de 1,7%, à 1,2 milliard d'euros.
Pour les enseignes de distribution en France, Casino a tablé sur un Ebitda en retrait de 1,7%, à 1,2 milliard d'euros. (Crédits : ERIC GAILLARD)

Le distributeur Casino était lourdement sanctionné et plongeait à un plus bas de 30 ans en Bourse vendredi dans la foulée de la publication de ventes en perte de vitesse et d'une dette qui gonfle à nouveau. Le titre dégringolait de près de 15% vers 12H30 sur le marché parisien. Il perdait le tiers de sa valeur depuis le début de l'année.

Le groupe avait pourtant tenté de déminer la publication de ses résultats par un avertissement fin janvier quant à l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de ses enseignes de distribution (Géant, Monoprix, Franprix, Naturalia, Vival...) en France.

Il avait prévenu qu'il serait en recul, alors qu'il espérait une hausse jusque-là. Le chiffre publié vendredi montre finalement une baisse de 1,7% à 1,28 milliard d'euros.

"Elements transitoires"

Le marché a regardé le free-cash flow (flux de trésorerie disponible, ndlr) qui n'est pas bon", analyse Clément Genelot, spécialiste du secteur de la distribution chez Bryan, Garnier & Co. "Il y a des éléments un peu exceptionnels qu'on ne reverra pas, mais de manière générale, l'activité en France brûle de l'argent".

Résultat, le groupe a annoncé vendredi le creusement de sa dette nette, passée en 2021 à 5,9 milliards d'euros contre 4,6 milliards d'euros fin 2020 et 5,7 en 2019 (données communiquées hors IFRS5). Sur le périmètre de la distribution en France, sans tenir compte du fournisseur d'énergie GreenYellow, soit le périmètre le plus suivi dans le secteur, l'endettement a également progressé en 2021, de 3,7 à 4,4 milliards d'euros.

Le directeur financier du groupe David Lubek a justifié cette augmentation par des "éléments transitoires liés à la transformation du groupe" ainsi que par des "cessions réalisées dans l'année (qui) n'ont pas été prises en compte" dans la dette à fin 2021.

Casino a notamment finalisé le 31 janvier la cession de FLOA (ex-banque Casino) à BNP Paribas. En outre, il a cédé le 6 décembre 3% de Mercialys pour 24 millions d'euros, puis 6,5% pour 59 millions d'euros le 21 février.

Mais pour Clément Genelot, "il y a toujours des incertitudes sur la capacité de Casino à stabiliser ses parts de marché, ses marges, sur sa capacité à créer de l'argent et même sur la vente d'actifs".

Casino a communiqué vendredi une nouvelle échéance concernant son plan de cession de 4,5 milliards d'euros en France, lancé en juillet 2018 et qui devait initialement s'achever en mars 2021. Le groupe dit viser la cession du 1,3 milliard d'euros d'actifs devant encore être vendus "au plus tard fin 2023", sans préciser lesquels.

Ce plan de cessions s'inscrit dans le cadre du plan de sauvegarde de la maison mère de Casino, Rallye et de sa cascade de holdings (Foncière Euris, Finatis et Euris), lourdement endettées.

Décidé en février 2020 par le tribunal de Commerce de Paris, il prévoit un remboursement des créanciers, via la remontée de dividendes de Casino vers sa maison mère, ainsi que la cession de ces actifs "non-stratégiques", là encore pour rembourser les créanciers de Rallye.

Ventes en baisse

En octobre, le tribunal de commerce de Paris a autorisé un report de deux ans de l'échéancier des remboursements en raison du Covid-19. L'importante échéance de remboursement de créances, dont une partie est nantie sur des titres de Casino, n'est donc plus en février 2023 mais 2025.

"Le maintien artificiel des holdings par le tribunal de commerce de Paris rajoute une pression intenable pour Casino", a commenté auprès de l'AFP Sophie Vermeille, avocate d'un petit actionnaire historique de Casino, Xavier Kemlin, et ancien conseil de Muddy Waters, l'activiste qui avait attaqué Casino.

Car la course au désendettement pèse sur l'activité de Casino, estiment les spécialistes.

En 2021, les ventes du groupe ont baissé de 4,3%, à 30,5 milliards d'euros. Une baisse de chiffre d'affaires encore plus sensible en France, où l'activité recule de 7,5% à 14 milliards d'euros (hors e-commerçant CDiscount) en raison notamment de la forte exposition du groupe au marché parisien, perturbé depuis le début de la crise Covid-19 par le télétravail ou le manque de tourisme.

Le conseil d'administration de Casino proposera en Assemblée générale de ne pas verser de dividende au titre de 2021, comme l'année précédente.

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Commentaires 7
à écrit le 26/02/2022 à 11:11
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Le Géant Casino du coin est cher, il n'y a plus de personnel de caisse avant 9h (ça ouvre à 8h30), l'autre jour c'était à 9h30 et donc caisses automatiques obligatoires, je repose mes 4-5 produits en rayon à leur place, je n'aime pas être contraint d...

à écrit le 25/02/2022 à 21:46
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c est le patron le probleme

à écrit le 25/02/2022 à 21:46
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c est le patron le probleme

à écrit le 25/02/2022 à 20:12
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Bientôt l'OPA par LIDL...

à écrit le 25/02/2022 à 18:17
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"l'action s'écroule en Bourse" Au Casino plutôt.

à écrit le 25/02/2022 à 14:54
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Vivement l'OPA d'amazon

le 25/02/2022 à 16:34
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Vivement ma liquidation de Rallye pour que casino puisse arrêter de FINAZ cet les holdings de Ponsinaoury

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