Camouflet pour la City, le voyagiste TUI abandonne la Bourse de Londres et pose ses bagages à Francfort

Les actionnaires de TUI ont approuvé, mardi, le retrait de la Bourse de Londres du plus grand voyagiste européen qui va rapatrier à Francfort l'ensemble de la cotation du groupe, qui affiche d'excellents résultats. Ce retrait confirme la perte d'attractivité de la place londonienne.
Essentiellement coté à la Bourse de Londres depuis sa fusion avec la filiale britannique TUI Travel en 2014, TUI avait annoncé en décembre vouloir se rapatrier en Allemagne, à Francfort.
Essentiellement coté à la Bourse de Londres depuis sa fusion avec la filiale britannique TUI Travel en 2014, TUI avait annoncé en décembre vouloir se rapatrier en Allemagne, à Francfort. (Crédits : STAFF)

TUI a retrouvé de très belles couleurs, porté par le secteur du tourisme qui laisse dans le rétroviseur les conséquences délétères de la crise sanitaire sur son activité. Le voyagiste a annoncé mardi, pour la période entre octobre et décembre, un bénéfice d'exploitation de 6 millions d'euros, après une perte de 153 millions à la même période l'an dernier. C'est la « première fois » que le groupe ne connaît pas de perte pour un premier trimestre de son exercice décalé. Cette période, au creux de la période touristique, est aussi traditionnellement plombée par le « prépaiement des frais, comme les hôtels, pour la saison estivale », selon un porte-parole.

TUI a fortement réduit ses pertes nettes, qui ont atteint 122,6 millions d'euros au premier trimestre 2023/2024, contre 256,1 millions à la même période au dernier exercice. Grâce à l'amélioration de sa situation financière, le groupe a entièrement remboursé l'an dernier les aides publiques de l'État allemand lui ayant évité la faillite en 2020. « Nous avons réussi à surmonter les défis de la pandémie », s'est félicité le président du conseil de surveillance Dieter Zetsche, lors d'un discours devant les actionnaires.

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La fin de la cotation du groupe allemand, à Londres, est actée

C'est dans ce contexte euphorique que la fin de la double cotation du groupe allemand, à Londres et Francfort, a été approuvée par une très large majorité (98,35%) lors de l'assemblée générale.

« La prochaine étape sera le début de la négociation des actions TUI à Francfort début avril. L'action devrait être incluse dans le MDAX (indice des valeurs moyennes) le 24 juin. Ensuite, la cotation à la Bourse de Londres prendra fin », a indiqué le groupe dans un communiqué. Essentiellement coté à la Bourse de Londres depuis sa fusion avec la filiale britannique TUI Travel en 2014, TUI avait annoncé en décembre vouloir se rapatrier en Allemagne. Une cotation à Francfort aura le double avantage de simplifier le négoce et de recentrer la gestion des liquidités, avait fait valoir l'entreprise alors que plus de 77% des titres du groupe sont actuellement détenus et négociés en Allemagne. Ce retrait confirme également la perte d'attractivité de la Bourse de Londres.

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Des nuages sur l'activité touristique

Le PDG Sebastian Ebel s'est aussi inquiété de l'impact sur l'activité touristique mondiale « de la vague actuelle de nationalisme en Allemagne, en Europe et dans le monde ». « Le tourisme dépend des échanges et de la tolérance comme aucun autre secteur », a-t-il déclaré, appelant à « ne pas y être indifférent ». Le secteur est néanmoins en pleine forme : l'an dernier, 1,3 milliard de touristes ont voyagé à l'étranger, soit 44% de plus qu'en 2022, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Ce chiffre équivaut à 88% du niveau de 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19. En 2024, le tourisme devrait retrouver toutes ses couleurs malgré l'inflation ou la géopolitique.

Bali impose une nouvelle taxe aux touristes

L'île indonésienne de Bali a commencé mercredi à imposer aux touristes une taxe de 150.000 roupies (10 dollars ou 9 euros) destinée à préserver « l'île des Dieux », ont indiqué les autorités. « Ce prélèvement vise à protéger la culture et l'environnement à Bali », a déclaré le gouverneur par intérim de Bali, Sang Made Mahendra Jaya, lors d'une cérémonie de lancement lundi. Les frais devront être payés en ligne via le portail « Love Bali » et s'appliqueront aux touristes étrangers arrivant à Bali depuis l'étranger ou depuis d'autres régions d'Indonésie, selon un communiqué de presse.

Près de 4,8 millions de touristes ont visité Bali entre janvier et novembre de l'année dernière, selon les chiffres officiels, alors que le secteur touristique de l'île, qui a beaucoup souffert de la pandémie de Covid-19 en raison de la fermeture des frontières, continue à se remettre. L'île tropicale s'est engagée à sévir contre les incivilités de touristes après plusieurs incidents, notamment des étrangers dénudés dans des temples ou des sites sacrés, qui ont choqué la population de l'île en majorité hindoue. L'année dernière, le gouvernement local a publié un guide destiné aux touristes à Bali expliquant les comportements à éviter.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 14/02/2024 à 9:43
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