
L'inflation et le dérèglement climatique ne découragent pas les candidats au voyage. Au contraire, alors s'ouvre ce mardi à Paris le salon IFTM Top Resa qui réunit chaque année les professionnels du tourisme, les voyants sont au vert. Après après un été « aux très bonnes performances », les premiers chiffres des réservations chez les voyagistes pour cet hiver sont qualifiés d'« incroyable » par le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto), aussi bien en nombre de voyageurs qu'en chiffre d'affaires. Et pour cause : à fin août, les réservations pour la saison hiver (du 1er novembre au 30 avril) affichent un bond de 40,1% pour un chiffre d'affaires qui progresse dans les mêmes proportions (+41,6%) avec une recette unitaire stable (+1,1%) puisque les prix semblent se stabiliser.
« La grande surprise, ce sont les réservations de cet hiver. C'est incroyable. On pensait que ce qu'on avait réussi à faire au redémarrage en 2022 voire sur l'été 2023, allait se calmer cet hiver. Ce n'est pas le cas », a souligné ce lundi René-Marc Chikli, président du Seto. Et de s'interroger : « Les gens ont décidé d'investir dans le voyage. Cela va durer jusque quand ? »
Le Japon fait son entrée dans le Top 10
Les stars de l'hiver : l'île Maurice (+25,6%), d'abord suivie par l'Egypte (+156,1%) mais aussi le Japon (+194,2%) qui fait son apparition dans le Top Ten, à la 10e place, « malgré les augmentations des billets d'avion », a fait remarquer le président du Seto. De manière générale, « l'Asie effectue une remontée spectaculaire » avec une croissance de 114,6%. Seule la région Caraïbes est en baisse (-6%) en raison du renoncement de compagnies aériennes comme Air France ou Corsair de desservir la République Dominicaine.
Ces excellents chiffres s'inscrivent dans la lignée de ceux enregistrés l'été dernier (du 1er mai au 31 octobre) au cours duquel les 70 tour-opérateurs membres du Seto ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 27,7% à 3,035 milliards d'euros. « Les Français sont partis sur toutes les destinations, quelles que soient les interrogations », a expliqué Raouf Ben Slimane, patron de Thalasso n°1 qui fait référence aux canicules et aux incendies qui ont fait les gros titres. Le professionnel a également précisé que le Maroc rattrapait très vite son retard après le séisme qui a touché la région de Marrakech. De son côté, Patrice Caradec, président de Bravo Club, filiale de l'Italien Alpitour, a indiqué que « le mois de juillet a dépassé le mois d'août », en raison probablement des tarifs. Pour les voyages à forfait - au moins deux prestations associées-, le nombre de clients sur la même période est en hausse de 11% à plus de 1,651 million de voyageurs pour un chiffre d'affaires de 2,18 milliards d'euros (+16%).
La Tunisie, star de l'été
On retrouve les destinations qui étaient celles les plus fréquentées avant la pandémie. La Tunisie, la Grèce, les Baléares et le Maroc sont en tête des destinations moyen-courrier de cet été. Dans le détail, le moyen-courrier représente 82% du trafic de l'été - pour 66% du chiffre d'affaires.
Le long-courrier n'est pas en reste avec un trafic qui progresse de 16% et un chiffre d'affaires de 25%. L'île Maurice tire la croissance (+28,4% en trafic). Les Etats-Unis réalisent aussi une très belle performance (+10,7%). A noter, également, la forte reprise de l'Indonésie et de plusieurs destinations phares en Asie comme la Thaïlande.
Le salon IFTM Top Resa met l'accent sur les défis environnementaux Les professionnels du tourisme se retrouvent à partir de mardi au salon IFTM Top Resa qui pour sa 45e édition veut mettre l'accent sur les défis environnementaux auxquels le secteur fait face. L'année dernière le salon, qui se tient sur trois jours, a accueilli 29.475 visiteurs et « au vu des pré-inscriptions, on peut imaginer entre 20 et 25% de visiteurs supplémentaires », explique à l'AFP Laurence Gaborieau, directrice d'IFTM Top Resa. Le rendez-vous annuel des professionnels du tourisme qui affiche cette année 170 destinations aura pour fil rouge « défis et résilience » pour « mettre en avant tous les défis auquel fait face le secteur », selon Laurence Gaborieau, « comme les enjeux digitaux mais surtout les enjeux environnementaux ». Le sujet sera abordé dès la conférence inaugurale mardi matin en présence de la ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire puisque parmi les intervenants, figurera François Gemenne, co-auteur du sixième rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Une conférence réunissant des ministres du Tourisme du Costa Rica, des Seychelles, de Chypre et de Jordanie sera un autre temps fort sur la thématique environnementale. Les ministres vont témoigner de ce « qu'ils ont mis en place pour protéger l'environnement et la population », explique Laurence Gaborieau, « chaque pays ayant des difficultés différentes comme la montée des eaux, la gestion des déchets ou encore le surtourisme ». Un espace « tourisme responsable » proposera des éclairages sur les différents labels environnementaux qui fleurissent dans le secteur. « Ce salon veut apporter des solutions mais elles n'arrivent pas seules », estime Laurence Gaborieau, « nous sommes dans l'intelligence collective, on apprend de chacun ». (AFP)
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