Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a estimé ce mardi matin sur LCI qu'il n'était "pas normal" qu'aucune négociation ne se soit nouée à la SNCF entre la direction et les syndicats après une semaine de grève, lancée par Sud-Rail et la CGT pour exiger des négociations sur les salaires et le recrutement.
Bernard Thibault a également dit ne pas comprendre "l'attitude des pouvoirs publics qui laissent s'enferrer ce conflit". "On est en train de jouer la montre un peu comme le gouvernement peut le faire sur le dossier des retraites : on cherche à se dévoiler le plus tard possible", a-t-il estimé.
Table ronde : le refus des syndicats
Hier lundi, au sixième jour du mouvement, la direction de l'entreprise publique a proposé aux syndicats CGT, Unsa, Sud-Rail et CFDT une table ronde le 21 avril - ou plus tôt si "les conditions de trafic normales sont rétablies" - consacrée à l'agenda social 2010. La proposition a été rejetée d'emblée par la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de l'entreprise, qui réclame des négociations immédiates.
Le trafic était toujours perturbé mardi, surtout dans le sud-est de la France. Dans la matinée, le trafic était conforme aux prévisions de la direction, qui a prévu que 90% des Transilien, 79% des TER, 82% des TGV, 71% des Intercités, 58% des Corail et Téoz circuleraient. Le trafic était un peu plus perturbé en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, avec trois TGV Sud-Est sur quatre. Le trafic international était normal sur les lignes Eurostar Paris-Londres, Thalys Paris-Bruxelles et sur les TGV à destination de l'Allemagne.
Dans le RER, le trafic était perturbé sur les lignes B et D, où la direction de la SNCF comptait deux trains sur trois.
"Un juge de paix : le traffic"
La CGT-Cheminots et Sud-Rail affirment pour leur part que le conflit est loin d'être terminé. "Les prévisions de trafic à la SNCF sont fausses", a déclaré Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots, pour qui la direction de l'entreprise ne fait que "dissimuler la poussière sous le tapis sans arrêt". Selon lui, quand la SNCF annonce que 78% des TER roulent, ce sont en réalité "des bus ou des cars qui circulent".
Le directeur des ressources humaines de la SNCF, François Nogué, a démenti ces propos lors d'une conférence de presse. "Il y a quand même un juge de paix : c'est les trains qui roulent, c'est la réalité du trafic", a-t-il déclaré.
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