Une centaine d'ex-SeaFrance déjà à bord d'un ferry du concurrent LD Lines/DFDS

Après la liquidation de la filiale de la SNCF et l'arrivée de P&O à Calais, l'alliance LD Lines/DFDS ouvre ce vendredi un service sur la ligne Calais-Douvres. Les 819 licenciés de la compagnie devraient percevoir des indemnités comprises entre 35.000 euros et 160.000 euros.
Les ex-SeaFrance ont commencé à recevoir leurs lettres de licenciement. Un peu plus de 500 ont été envoyées à ce jour alors que 819 licenciements ont été prononcés. Photo : Reuters

Dans le sillage de la liquidation de SeaFrance (filiale SNCF), qui va se traduire par 819 licenciements, l'alliance LD Lines/DFDS ouvre ce 17 février un service sur la ligne Calais-Douvres. Elle commence ses rotations avec un seul ferry, le Norman Spirit, sous pavillon français.

Son ambition est de passer rapidement à deux navires. Dans six mois, elle pourrait se porter candidate au rachat du SeaFrance Rodin ou du SeaFrance Berlioz, deux ferries parfaitement adaptés au Détroit du Pas de Calais ; si elle le fait aujourd'hui, elle se trouve dans l'obligation légale de reprendre tous les salariés correspondants. En attendant, elle a recruté une centaine d'ex-salariés de SeaFrance et reçoit des candidats pour l'exploitation du deuxième navire.

De 35.000 à 160.000 euros d'indemnités de licenciement

Les ex-SeaFrance ont commencé à recevoir leurs lettres de licenciement. Un peu plus de 500 ont été envoyées à ce jour alors que 819 licenciements ont été prononcés. Explications : 150 salariés « protégés » font l'objet; 150 autres travaillent au sein de la « cellule liquidative », chargée notamment de la maintenance des ferries, qui sont à quai à Calais. Au final, calcule le ministère des Transports, les salariés de SeaFrance percevront en moyenne des indemnités de licenciement (PSE + indemnité SNCF hors PSE) de 60.000 euros, soit une fourchette comprise entre "35.000 euros pour l'ancienneté la plus faible et 160.000 euros pour le plus haut salaire et la plus forte ancienneté".

Enfin, 16 salariés de SeaFrance ont été à ce jour reclassés au sein de la SNCF, la maison-mère qui prévoit des reclassements en 2012. «  Guillaume Pépy  [le président de la SNCF] s'est engagé au niveau des reclassements mais pour le moment rien n'a été fait », tempête Jacques Brouyer, délégué CGT Officiers de SeaFrance. « Non seulement la SNCF a laissé la CFDT couler l'entreprise, mais maintenant, elle se moque de nous ! » La SNCF devait transmettre plus de 500 offres d'emplois répartis dans toute la France pour tenter de reclasser des salariés au sein du groupe (SNCF, Keolis, Geodis, etc...)

 La SCOP toujours soutenue par Eurotunnel

De son côté, le projet de SCOP emmené par la CFDT de SeaFrance (en cours de radiation par la confédération CFDT) tente d'attirer les ex-SeaFrance et leurs indemnités : les 10.000 euros d'aide à la création d'entreprise ont été portés à 25.000 euros en cas de souscription à la SCOP ou de création d'entreprise dans le Calaisis. La SCOP a toujours le soutien du PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon. "Son offre n'est que médiatique", souprire-t-on au ministère des Transports.

Ce dernier multiplie les déclarations indiquant que l'on peut à la fois exploiter des navettes ferroviaires (le tunnel) et s'intéresser au maritime, le transmanche étant un ensemble. Il a d'ailleurs créé une filiale Eurotransmanche, qui est un véhicule d'investissement pour racheter les navires de SeaFrance.

P&O renforce son armada

Pendant ce temps, P&O renforce son armada. Son Spirit of France (213 mètres de long) a fait son entrée à Calais le 30 janvier avec une capacité de 2.000 passagers, 180 camions et 200 voitures. C'est le sistership du Spirit of Britain déjà en service. P&O qui a jugé bon de renforcer sa capacité au moment des déboires de SeaFrance, aligne donc 7 navires entre Calais et Douvres

Pour LD Lines, filiale transmanche du groupe maritime français Louis-Dreyfus Armateurs, comme pour le danois DFDS, spécialiste de la Baltique et de la mer du Nord, c'est une aventure particulièrement préilleuse qui commence aujourd'hui.

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Commentaires 8
à écrit le 18/02/2012 à 20:59
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Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il n'y avait plus assez de passage pour la compagnie SeaFrance et que La Cie Louis Dreyfuss va mettre un deuxième ferry pour assurer les passages. Là, il faudra qu'on m'explique!!!

à écrit le 17/02/2012 à 21:56
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Tout cela c'est du bla bla. L?État veut se débarrasser de ses compagnies maritimes, quel que soit le prix social et donc humain. Le sort de Sea France était scellé depuis longtemps. Un bonne campagne de presse à suffi pour laisser croire que le naufr...

le 18/02/2012 à 13:40
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On peut se demander pourquoi l'Etat devrait être propriétaire de compagnies maritimes sinon pour constamment remettre au pot. Ce n'est réellement pas nécessaire que l'Etat soit propriétaire de cela. Ce n'est pas un monopole de fait qui devrait appart...

à écrit le 17/02/2012 à 14:12
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toujours la même histoire... Si la CFDT avait été simplement plus pragmatique et moins intéressée, seuls environ 200 salariés auraient été licenciés, et SEA France serait encore en activité. Mais voilà, au nom d'une soi disant défense des salariés, ...

à écrit le 17/02/2012 à 11:47
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Pour moi cela s apparente a du jackpot politique paye avec de l argent du contribuable....Medias, syndicats hurlant la misere, politiques appeures du scandale on cede sur tout et plus les medias en rajoutent une couche et hop...jusqu a 160 000 euros ...

le 17/02/2012 à 12:33
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On a baissé son pantalon.

à écrit le 17/02/2012 à 10:44
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Gaspillage de l'argent public sous la pression syndicale !!!

à écrit le 17/02/2012 à 8:51
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Sur France info ce matin (vendredi), le liquidateur judiciaire affirme qu'il n'y a que 35 personnes de SEAFRANCE reclassées, et toutes à terre, car le ferry LDA est arrivé avec son propre équipage...

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