SAS demande à ses salariés de se serrer la ceinture pour survivre

Le groupe scandinave négocie avec les syndicats une baisse des coûts de personnel d'un milliard de couronnes (111 millions d'euros) entre 2012 et 2014. Une baisse des salaires est envisagée. Son directeur général s'exprime dans "latribune.fr".
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Air France, Lufthansa, SAS... Les plans d'économies s'enchaînent dans le ciel européen. Confrontée à la flambée du prix du baril et la féroce concurrence des compagnies à bas coûts comme Norwegian, la compagnie scandinave SAS serre une nouvelle fois les boulons. « Nous avons signé un accord avec les syndicats pour réduire les coûts de personnel d'un milliard de couronnes suédoises (111 millions d'euros) entre 2012 et 2014 », a indiqué ce mercredi à "latribune.fr" le directeur général de SAS, Rickard Gustafson, de passage à Paris.

Des économies réalisées en réduisant les salaires, en modifiant le système de retraites et en augmentant la productivité. Les négociations doivent se terminer en avril ou en mai. En parallèle, la direction entend réduire les coûts administratifs de 10 % à 15 %. Trois cents suppressions de postes administratifs ont déjà été annoncées en début d'année. Rickard Gustafson, qui souhaite réduire les coûts de 5 %, cherche à créer un modèle permettant à SAS de survivre seule alors que le Danemark, la Norvège et la Suède, qui contrôlent une partie du capital, ne resteront pas éternellement.

SAS peut-elle survivre seule ?

Ce dont doutent plusieurs observateurs, convaincus que l'avenir de SAS passe par son adossement à un grand groupe européen. Car avec une activité déployée à 70 % sur son réseau moyen-courrier, SAS se retrouve en concurrence frontale avec les low-cost. Ses coûts unitaires sont supérieurs de 25 % à 30 % à ceux de Norwegian, la compagnie à bas coûts aux grandes ambitions en Europe du Nord après sa méga-commande de 220 appareils annoncée en janvier.

Problème, Lufthansa, son partenaire dans Star Alliance, n'est pas intéressé. La compagnie allemande à déjà fort à faire avec toutes les compagnies achetées depuis 2009. Après s'être débarrassée de la britannique BMI, Lufthansa doit redresser Austrian Airlines. Air France-KLM, qui a été, selon nos informations, approchée discrètement début 2009 à un moment où la compagnie était en vente, ne peut pas non plus. En grandes difficultés financières et lourdement endetté, le groupe français se concentre sur la réussite de la restructuration d'Air France. Surtout, sur le plan capitalistique, la priorité d'Air France-KLM est de parvenir à rafler un jour Alitalia. Quant à IAG, le holding qui coiffe British Airways et Iberia, il est déjà bien implanté dans la région avec la finlandaise Finnair, son alliée dans l'alliance Oneworld.

Pas de prévisions financières pour 2012

Après avoir réduit ses pertes annuelles en 2011 à 1,687 milliard de couronnes (190,9 millions d'euros) contre 2,218 milliards en 2010, Rickard Gustafson refuse de donner la moindre prévision pour 2012 « en raison de la volatilité des prix du pétrole et de l'environnement économique ». Néanmoins, à l'instar d'autres compagnies européennes, SAS a réalisé une bonne performance commerciale en mars.

"Notre coefficient d'occupation a augmenté de 4 points, à 72,3 %", souligne Rickard Gustafson. Alors que le climat n'est pas propice aux hausses de capacités, SAS augmente les siennes en 2012 de 4 % à 5 % en sièges kilomètres offerts. "Mais l'ouverture de la ligne Copenhague-Shanghaï représente une grande partie de cette augmentation. En nombre de vols, la hausse n'est que de 1,8 %", explique le directeur général de SAS.

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Commentaires 9
à écrit le 12/04/2012 à 9:37
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A l'attention de scandale: que diriez vous si on vous imposait une baisse de salaire? Pourquoi devrait on accepter une baisse de salaire parce que d'autres compagnies imposent un vrai dumping social? et ceci est vrai dans tous les secteurs d'activité...

à écrit le 12/04/2012 à 4:02
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Quand je pense qu'Air France nous fait des greves alors qu'ils sont en sureffectif (source: Capital) et qu'ils n'ont subi aucune baisse de salaire alors que le prix du Kerozen a augmenter. Je pense que les Syndicats vont detruire Air France comme ca...

le 12/04/2012 à 9:29
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Réduire les salaires des employés n'est pas la panacée. Les grandes compagnies amércaines ont fait faillite les unes après les autres pour forcer les syndicats à accepter une réduction des salaires des employés et des pensions moins généreuses. Avec ...

le 12/04/2012 à 12:24
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@Maxims juste quelques précisions: Air France (et ses équivalents européens) ne peuvent être comparés aux compagnies américaines; dans lesquelles la part de l'international compte pour très peu (10 à 15% du C.A. max). Le problème d'Air France n'est p...

le 13/04/2012 à 13:42
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Bien d'accord avec Scandale, il faut baisser les salaires des autres pour que moi je puisse m'offrir de beaux voyages. De toutes façons, les autres ne sont que des fainéants, il est bien connu qu'il n'y a que moi qui mérite mon salaire ( en vérité, j...

à écrit le 11/04/2012 à 21:32
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La chance de SAS, c'est que les Etats ne les laisseront pas tomber et que Norwegian ne pourra pas financer sa méga commande.

à écrit le 11/04/2012 à 21:31
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Je ne sais pas comment ca va se terminer pour SAS, mais cette compagnie est très sympathique et son aéroport de Copenhague aussi.

à écrit le 11/04/2012 à 21:29
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Les salariés d'AF peuvent s'estimer heureux avec leur gel des salaires pendant deux ans.

le 13/04/2012 à 11:02
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Ce n'est qu'un début nous allons passer sous les fourches caudines de la rigueur.

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