En se désengageant de la restauration à bord des avions, Lufthansa donne t-il l'exemple à Air France ?

Lufthansa étudie la cession de sa filiale LSG Skys Chefs, le leader mondial du secteur qui génère une rentabilité correcte. Certains analystes estiment qu'Air France devrait faire la même chose avec Servair.
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Une nouvelle différence entre Lufthansa et Air France. Alors qu'au grand dam de certains analystes l'activité "catering" (restauration à bord) de la compagnie française (Servair) n'a pas fait l'objet d'une seule ligne dans le communiqué de presse présentant les grandes lignes de son projet industriel de redécollage il y a dix jours, Lufthansa étudie selon le "Financial Times Deutschland" une cession de sa filiale de catering LSG Sky Chefs. Objectif : limiter l'endettement (il était de 2,328 milliards, fin 2011, contre 6,5 milliards pour Air France-KLM) au moment où la compagnie allemande va être confrontée à une hausse de ses investissements avec l'acquisition aux cours des prochaines années de 160 avions, d'une valeur de 20 milliards de dollars.

30.000 salariés

Leader mondial dans le secteur avec plus du quart du marché mondial, LSG Sky Chefs emploie 30.000 personnes, pèse 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, et a dégagé un bénéfice opérationnel de 85 millions d'euros en 2011 (+ 11,8 %). Depuis trois-quatre ans, la direction de Lufthansa martèle que le catering ne fait pas partie de son c?ur de métier. "Depuis deux ans, le groupe a placé LSG dans les conditions d'une cession en modifiant ses informations de comptables et financières dans le but de donner une vision quotidienne de la remontée de cash. C'est une opération taillée sur mesure pour un fonds de private equity", explique Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, qui valorise LSG Sky Chefs à 900 millions d'euros environ.

Pour autant, Lufthansa a l'intention de garder un ?il sur cette filiale. Hors de question de commettre la même erreur que British Airways il y a quelques années qui, peu de temps après avoir sous-traité 100 % de cette activité avait dans la foulée rencontré des difficultés. Selon le quotidien allemand, Lufthansa envisage de vendre jusqu'à 49 % de sa filiale d'ici à 2013 au plus tard, de préférence à un spécialiste des services de restauration qui n'est pas encore présent dans l'industrie aérienne, et d'avoir une option de vente sur les parts restantes.

Ouverture du capital de Servair à terme ?

Pour Yan Derocles, Air France aurait beaucoup à gagner à nouer des partenariats ou à externaliser son activité catering  mais la direction ne l'a pas jugé prioritaire aujourd'hui. Pour autant, à terme, une ouverture du capital de Servair (9.100 collaborateurs, 761 millions d'euros de chiffre d'affaires sur l'exercice Iata 2011) à des minoritaires est, selon nos informations, envisageable pour lui donner les moyens de son développement, chose que ne peut plus faire Air France. Les atouts de Servair, troisième acteur mondial, sont largement moins importants que ceux de LSG Sky Chefs. Avec un peu moins de 10 % de parts de marché mondial Servair possède une couverture mondiale moins importante que  LSG ou Gate Gourmet, les deux seuls caterers à être présent sur tous les continents.

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Commentaire 1
à écrit le 04/06/2012 à 17:34
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Force est de constater que la France est de plus en plus à la traîne dans tous les domaines. On ne peut pas être et avoir été...

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