Air Corsica résiste à Volotea et obtient une partie du service public vers la Corse

L'Assemblée de Corse a attribué jeudi à Air Corsica la délégation de service public (DSP) aérienne pour huit lignes entre les quatre aéroports corses et Marseille et Nice. Volotea est toujours candidate, contre la compagnie corse, pour les quatre lignes entre Paris Orly et les aéroports corses qui devraient être attribuées en mars.
Air Corsica a obtenu la DSP pour les lignes Ajaccio-Marseille, Ajaccio-Nice, Bastia-Marseille, Bastia-Nice, Calvi-Marseille, Calvi-Nice, Figari-Marseille et Figari-Nice.
Air Corsica a obtenu la DSP pour les lignes Ajaccio-Marseille, Ajaccio-Nice, Bastia-Marseille, Bastia-Nice, Calvi-Marseille, Calvi-Nice, Figari-Marseille et Figari-Nice. (Crédits : ATR)

Air Corsica peut souffler mais le match n'est pas encore plié. Défiée par Volotea, la compagnie locale a résisté et obtenu, jeudi 30 novembre, de la part de l'Assemblée de Corse une délégation de service public (DSP) qui porte sur un total de 12 lignes aériennes entre la Corse, Nice et Marseille. Elle débutera le 1er janvier 2024 et s'achèvera le 31 décembre 2027. La low cost espagnole, candidate pour les lignes Ajaccio-Marseille et Bastia-Marseille, n'a pas été retenue. Elle représentait néanmoins une sérieuse menace pour la compagnie corse tant cette dernière s'est spécialisée dans l'acquisition de lignes régionales. Dans le détail, Air Corsica obtient la DSP pour les lignes Ajaccio-Marseille, Ajaccio-Nice, Bastia-Marseille, Bastia-Nice, Calvi-Marseille, Calvi-Nice, Figari-Marseille et Figari-Nice

Lire aussiCorse : « Si la desserte de service public changeait de délégataire, ce ne serait pas sans dommages importants » (Luc Bereni, Air Corsica)

Le président d'Air Corsica espère finir « par tout emporter »

Dans un entretien accordé à La Tribune, Luc Bereni, président d'Air Corsica, rappelait que la compagnie avait été créée à dessein en 1989 pour assurer le service public : « elle relève de la volonté de l'Assemblée de Corse de l'époque, fraîchement élue, de maîtriser ses transports et la meilleure façon était de détenir les moyens de production, avions et équipes, en créant une compagnie régionale qui avait aussi pour effet bénéfique de générer des retombées économiques et sociales pour le territoire. »

Mais depuis, l'Europe a demandé la mise en concurrence des lignes corses ce... Un choix critiqué par le président de la compagnie corse. « Le marché unique européen est accessible à toutes les entreprises qui en font partie mais comme les règles fiscales et sociales sont différentes d'un État à l'autre, il y a forcément distorsion de structures de coûts », a-t-il déploré. D'autant qu'un tel changement de main aurait des conséquences importantes selon lui.

« Si la desserte de service public change de délégation, ce ne serait pas sans dommages importants et cela remettrait en cause le modèle que la Corse a démocratiquement choisi il y a plus de trente ans. Aussi, je l'espère, nous finirons par tout emporter », affirmait Luc Bereni.

Un million de passagers concernés par les lignes

Face à la menace, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées jeudi matin devant l'Assemblée de Corse, à l'appel des syndicats d' Air Corsica qui s'inquiètent de l'avenir de la compagnie régionale et des 770 emplois qu'elle représente si Volotea obtient les deux lignes qu'elle convoite. « Avec l'arrivée de Volotea, le spectre de l'effondrement de tout un tissu économique et social de la Corse deviendrait réalité », avaient déjà dénoncé début octobre dans un communiqué les syndicats FO et CGT du secteur aérien, accusant la compagnie de vouloir « vampiriser » les fonds publics.

Pour rappel, près d'un million de passagers empruntent chaque année les lignes de la DSP entre la Corse, Marseille et Nice, et 1,16 million de voyageurs pour les lignes entre la Corse et Paris. « Plus d'un passager sur deux vers Marseille ou Nice » sont résidents insulaires, précise le rapport, mais « moins d'un passager sur cinq » est un résident corse sur les lignes à destination de Paris.

Les lignes vers Paris devraient être attribuées en mars

L'office du transport corse disposant d'un budget de 80,4 millions d'euros par an pour compenser les obligations de service public pour cette DSP, le conseil exécutif de Corse assure dans son rapport, adopté à l'unanimité par l'Assemblée de Corse, que « dans ces conditions, il n'est pas possible d'attribuer la totalité » des lignes et qu'il fait le choix de privilégier l'attribution des lignes dites de « bord à bord » entre la Corse et Nice et la Corse et Marseille.

Reste maintenant la desserte vers Paris. Volotea est candidate pour les lignes Paris Orly - Ajaccio et Paris Orly - Bastia. Face à elle, le groupement Air Corsica-Air France est candidat pour les quatre lignes entre Paris Orly et les aéroports corses. « Les négociations ne sont pas closes », a précisé le conseil exécutif, qui compte prolonger par avenant jusqu'en mars la DSP actuelle effectuée par Air Corsica associée à Air France.

(Avec AFP)

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