Air France : aucune annulation de vol ce mardi malgré l'appel à la grève contre la stratégie à Orly

Aucun vol ne sera annulé ce mardi par Air France malgré un appel à la grève lancé par plusieurs syndicats pour protester contre la décision de la compagnie de quitter Orly. La compagnie appela néanmoins ses clients à arriver plus tôt à l'aéroport.
Air France a justifié sa décision de quitter Orly par une « chute structurelle de la demande » pour le court-courrier, due notamment au développement des visioconférences et à la réduction des déplacements professionnels.
Air France a justifié sa décision de quitter Orly par une « chute structurelle de la demande » pour le court-courrier, due notamment au développement des visioconférences et à la réduction des déplacements professionnels. (Crédits : Charles Platiau)

Les avions d'Air France devraient voler normalement ce mardi, malgré l'appel à la grève lancé par divers syndicats.

« Air France confirme avoir été informée d'un appel à la grève de plusieurs syndicats pour la journée du 28 novembre 2023 à l'aéroport de Paris-Orly et dans certaines escales en régions. La compagnie maintient l'ensemble de son programme de vols pour cette journée », a néanmoins annoncé Air France dans un communiqué ce lundi.

Pour autant, la compagnie « invite ses clients à privilégier l'enregistrement en ligne (sur airfrance.fr ou via l'application Air France) et à anticiper leur arrivée à l'aéroport ».

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Cet appel à la grève provient des trois plus importants syndicats des personnels d'Air France (FO, la CFDA et l'UNSA) ainsi que du cinquième (la CGT). La CFE-CGC-UNAC, quatrième syndicat, a expliqué à l'AFP s'associer à la mobilisation « mais pas au mouvement de grève à ce stade », exigeant néanmoins des mesures d'accompagnement « à la hauteur de l'enjeu ».

Un départ d'Orly qui ne passe pas

Les raisons de cet appel à la grève n'ont rien à voir avec celle des contrôleurs aériens, vent debout contre la réforme de leur droit de grève adoptée mi-novembre par le Parlement, et qui a suscité retards et annulations de vols ces derniers jours. Les syndicats protestent ici contre la décision d'Air France, annoncée le 18 octobre dernier, de quitter l'aéroport de Paris-Orly. Ainsi, dès 2026, aucun avion de la compagnie n'y atterrira plus, à l'exception des liaisons depuis la Corse. Elle veut regrouper la desserte des destinations intérieures à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Cela ne signifie toutefois pas que toutes les lignes régionales vont disparaître depuis Orly : une partie sera reprise par sa filiale « low-cost » Transavia.

Air France a justifié cette décision de quitter Orly par une « chute structurelle de la demande » pour le court-courrier due notamment au développement des visioconférences et à la réduction des déplacements professionnels.

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En plus d'un appel à cesser le travail, les syndicats appellent à manifester ce mardi à 10h00 à Orly. Cette date du 28 novembre est d'ailleurs symbolique puisqu'il s'agira du 71e anniversaire du transfert d'Air France à Orly depuis l'aéroport du Bourget (nord de Paris).

« L'idée n'est pas d'empêcher les clients de prendre l'avion, mais de bien montrer notre opposition à ce projet, la disparition de la marque Air France de la plateforme » d'Orly, avait indiqué la semaine dernière le secrétaire général de la CFDT, Christophe Dewatine.

Les emplois au cœur des tensions

Parmi les points de crispation autour du départ d'Air France d'Orly, la question des emplois. La compagnie a chiffré à 430 le nombre d'employés au sol et à 170 ceux de la maintenance concernés à Orly, ainsi qu'une centaine en région. Des salariés qui ne perdraient pas leur emploi. « Les forts besoins en ressources à Paris-Charles de Gaulle identifiés à horizon 2026 permettraient de garantir à chacun un emploi équivalent sur le site de Roissy. Toutes les solutions de mobilité sur la plateforme de Paris-Orly seraient préalablement recherchées », a affirmé la compagnie en octobre. Elle s'est par ailleurs engagée à éviter les départs contraints.

Air France met également en avant que, par la suite, le 14 novembre précisément, un « accord de méthode a été signé avec les organisations représentatives de l'Établissement personnel au sol (CFDT, CFE-CGC et FO) contractualisant l'ouverture de négociations et confirmant l'engagement de la compagnie à accompagner au mieux l'ensemble des salariés concernés par cette évolution ».

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Reste que les syndicats ne sont pas convaincus, en témoigne cet appel à la grève. « La direction souhaite que 600 de ses salariés de sa base sud aillent travailler sur l'aéroport de Roissy. Ce sont non seulement nos collègues, mais aussi des familles entières, qui vont payer un lourd tribut à ce projet », a critiqué la semaine dernière l'UNSA Aérien. La CGT, comme d'autres syndicats, souhaite en outre que les salariés d'Air France puissent gérer les mouvements des avions qui seront assurés par Transavia.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 27/11/2023 à 17:31
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Si on écoute la CGT, quand vos enfants ont grandi, vous devriez continuer à payer les nounous et autres enseignants à domicile !!! et même si AF n'a plus d'activité à Orly, la compagnie DOIT payer les salariés à ne rien faire !!!

à écrit le 27/11/2023 à 17:25
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"...opposition à ce projet, la disparition de la marque Air France de la plateforme » d'Orly" Ben voyons : si c'est là ce qui dérange les syndicats dans la décision d'AirFrance, alors Ben Smith devra céder sur un point : s'engager pour les 20 proc...

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