Alors que le transport aérien est une nouvelle fois frappé de plein fouet par le durcissement des restrictions de voyage qui accompagne la flambée de l'épidémie, Air France continue de dérouler son plan de marche sur le réseau intérieur français. Désormais pièce maîtresse du groupe sur les lignes dites de "point-à-point" (par opposition aux lignes réservées à l'alimentation des passagers en correspondance sur les hubs de Roissy-Charles de Gaulle et Lyon, assurées par Air France et HOP), Transavia, la filiale low-cost du groupe, se prépare, selon nos informations, à lancer une offensive à grande échelle sur le marché domestique avec l'ouverture d'une vingtaine de nouvelles liaisons cet été, à la fois des lignes dites "radiales" (Paris-régions) au départ d'Orly, et des lignes transversales (région-région), avec un programme de vols saisonniers vers la Corse significatif. Présenté ce jeudi à l'occasion d'un comité social et économique (CSE), ce programme de vols devrait être annoncé dans les prochains jours. Interrogé, Transavia n'a pas fait de commentaire.
Avec le maintien des cinq premières lignes "test" début novembre (Orly-Biarritz, et quatre lignes au départ de Nantes vers Toulouse, Montpellier, Marseille et Nice), Transavia opérera près de 25 lignes intérieures la prochaine saison d'été, qui, dans l'aviation, s'étale de fin mars à fin octobre. Les premiers vols de Transavia sont prévus fin mars. Pour sa première saison estivale sur le réseau domestique, la filiale low-cost d'Air France entend donc démarrer très fort.
Un été dynamique pour la clientèle loisirs, selon Air France
Objectif : être présent au moment de la reprise espérée du trafic cet été. La semaine dernière, Anne Rigail, la directrice générale d'Air France indiquait dans nos colonnes s'attendre cet été à "une reprise dynamique du trafic loisirs".
Mais il s'agit aussi de dérouler extrêmement rapidement le plan de transformation du groupe sur le réseau intérieur français, et ainsi éviter que les compagnies à bas coûts étrangères comme Easyjet, Volotea, Vueling ou Ryanair récupèrent demain les fortes positions qu'elles détenaient avant la crise. De fait, pour Transavia, la crise du Covid-19, et la baisse de capacités qu'elle a provoqué chez les autres low-cost fortement implantées dans l'Hexagone, constitue une belle "opportunité". Tout le monde partant de zéro, la compagnie n'a pas à cavaler derrière Easyjet, Vueling ou Volotea qui qui avaient plusieurs longueurs d'avance avant la crise. Avec les fortes aides d'Etat dont sa maison-mère bénéficie, Transavia a même un avantage certain sur ses concurrentes.
Beaucoup de nouvelles lignes à Brest
Dans le détail, Transavia va ouvrir trois nouvelles lignes au départ d'Orly (Brest, Toulon et Montpellier) et une flopée de lignes transversales au départ de Brest (Toulouse, Nice, Toulon, Montpellier, Marseille), mais aussi les lignes Nantes-Toulon, Montpellier-Rennes. Des vols saisonniers vers la Corse sont également prévus au départ de Nantes, Brest et Montpellier, à destination des quatre aéroports corses (Ajaccio, Bastia, Calvi, Figari), à l'exception de Nantes qui ne sera pas reliée à Figari. Une attaque en règle à l'égard de la compagnie espagnole Volotea qui avait ouvert l'été dernier un grand nombre de lignes vers la Corse au départ des régions françaises. L'annonce hier d'un programme important au départ de Caen donne une idée des intentions de la compagnie espagnole.
Transformation du réseau intérieur
Une partie des nouvelles lignes de Transavia était exploitée par HOP avant la crise, l'autre correspond à des nouveautés.
Pour rappel, avec la crise, la direction d'Air France a réorganisé son offre sur le réseau intérieur, un marché en pertes depuis plus de 10 ans. Alors qu'Air France et HOP étaient jusqu'ici les seuls à desservir le marché intérieur, Transavia est devenue la pièce maîtresse du groupe pour redresser les comptes. Tous les vols au départ de HOP au départ d'Orly ont été fermés, ainsi que toutes les lignes transversales en dehors de celles à destination de Lyon. HOP sera en effet recentrée sur l'alimentation des hubs de Lyon de Roissy-Charles de Gaulle, avec une flotte réduite de 47%. Air France conservera à Orly l'exploitation des lignes vers Marseille, Nice et Toulouse et les vols vers la Corse. A Roissy, Air France assurera l'alimentation de Roissy au départ des grandes métropoles françaises.
Le déploiement massif de Transavia sur le réseau domestique se poursuivra en 2022, probablement plus vite que prévu, dès l'été 2022. Pour accompagner cette forte croissance, la filiale d'Air France va faire entrer huit avions cette année, qui feront passer la flotte à 48 Boeing 737-800. En 2022, onze autres appareils suivront. Le plan de flotte prévoit enfin un doublement du nombre d'avions en 2025 par rapport à 2020.
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