Alstom : nouvelle commande de 18 rames en Allemagne

Le constructeur ferroviaire français a reçu cette commande de la part de DB Regio AG, filiale de la Deutsche Bahn qui exploite des services de trains régionaux et de banlieue en Allemagne. Alstom accumule les contrats mais se trouve néanmoins dans une situation difficile.
Le constructeur ferroviaire a annoncé avoir reçu une commande de 18 rames automotrices électriques Coradia Max de la part de DB Regio AG.
Le constructeur ferroviaire a annoncé avoir reçu une commande de 18 rames automotrices électriques Coradia Max de la part de DB Regio AG. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)

Alstom enchaîne les nouveaux contrats. Ce jeudi, le constructeur ferroviaire a annoncé avoir reçu une commande de 18 rames automotrices électriques Coradia Max de la part de DB Regio AG, filiale de la Deutsche Bahn qui exploite des services de trains régionaux et de banlieue en Allemagne. La commande, dont le montant n'est pas précisé, concerne neuf rames de trois voitures et neuf rames de cinq voitures. Les trains seront assemblés dans l'usine Alstom de Salzgitter, en Allemagne.

Ces rames seront mises en service en décembre 2027 sur la ligne régionale express RE1 Hambourg-Rostock, dans le nord de l'Allemagne, « l'une des principales artères vitales de la région pour les navetteurs et les touristes », selon Carsten Moll, président de DB Regio Nordost, cité dans le communiqué d'Alstom. « Avec nos nouveaux trains à deux niveaux, nous allons aider DB Regio à développer son offre de voyage dans les Länder de Hambourg, du Schleswig-Holstein et de Mecklembourg-Poméranie occidentale, de manière durable et moderne », a déclaré Müslüm Yakisan, président de la région Allemagne, Autriche et Suisse chez Alstom.

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Par rapport aux trains actuellement en service dans le Schleswig-Holstein et la région de Hambourg, « les nouvelles rames offriront aux passagers jusqu'à 50% de places supplémentaires entre Büchen et Hambourg aux heures de pointe », a précisé le constructeur ferroviaire.

Une précédente commande de 900 millions d'euros

En juillet 2023, l'Etat régional du Schleswig-Holstein avait déjà commandé à Alstom 40 rames de type Coradia Stream, ancien nom des Coradia Max, de quatre voitures chacune, pour un montant de 900 millions d'euros incluant leur maintenance pendant 30 ans.

Au total, plus de 500 trains Coradia Max ont déjà été commandés dans toute l'Europe, selon Alstom. En mai 2022, le groupe français avait notamment remporté un contrat de près de 2,5 milliards d'euros pour la fourniture de 130 trains régionaux au Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne, et leur maintenance pendant 30 ans. C'était la plus grosse commande passée à Alstom dans le pays.

En dehors de l'Allemagne et des trains Coradia, Alstom a un carnet de commandes chargé. En décembre, le constructeur français a gagné un appel d'offres de 900 millions d'euros pour assurer la maintenance du parc de trains régionaux de l'État de Victoria, en Australie, pour les dix prochaines années. De plus, début novembre, le constructeur indiquait en effet avoir remporté un contrat de 950 millions d'euros sur huit ans pour « la maintenance, la révision, l'entretien et le nettoyage » des trains exploités par la compagnie britannique CrossCountry.

Alstom dans la tourmente

Malgré une activité florissante, l'actualité du groupe reste néanmoins surtout marquée par des mauvaises nouvelles. Plombé par des difficultés commerciales et financières, Alstom se donne pour objectif une réduction de sa dette de 2 milliards d'euros d'ici mars 2025. Une mesure qui n'a pas encore convaincu les investisseurs. Le 15 novembre le cours de son action avait plongé de 15% à la Bourse de Paris... et même de 43% depuis l'annonce d'un « profit warning », le 5 octobre, ne laissant maintenant au groupe qu'une capitalisation boursière de 4,6 milliards d'euros.

Pour tenter de rassurer les investisseurs, le 15 novembre, le groupe a annoncé un plan de réduction de coûts entraînant la suppression de 1.500 emplois dans le monde, soit 10% des fonctions commerciales et administratives. Pour réduire sa dette, le groupe envisage aussi des cessions d'actifs et éventuellement une augmentation de capital, selon le communiqué du groupe. Henri Poupart-Lafarge a détaillé à ce sujet : « On a déjà lancé une revue d'actifs pouvant être potentiellement cédés. Mais on ne donne pas de détails pour le moment, car le processus n'est pas fini. Je peux juste vous dire que ce sera des actifs très différents les uns des autres ». Le dirigeant a aussi précisé qu' « aucun contrat en cours ne sera abandonné » car « cela n'a jamais été le cas chez Alstom ». Quant à une potentielle augmentation de capital, Henri Poupart-Lafarge a précisé que la démarche sera engagée « si nécessaire », en fonction du résultat produit par la cession d'actifs.

Pour redresser la barre, le groupe va aussi changer sa gouvernance : il fait appel à Philippe Petitcolin, l'ancien patron de Safran, pour occuper les fonctions de président du conseil d'administration, d'ici « 9 mois », selon le patron d'Alstom.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 19/01/2024 à 13:35
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Un compliment aux rédacteurs et commentateurs de La Tribune. En tant qu’Allemand, je suis agréablement surpris de constater que les articles et les commentateurs sont pour la plupart objectifs et modérés dans leurs critiques de l’Allemagne. Cependant...

à écrit le 19/01/2024 à 13:26
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@Photo73 Chacun a son avis. Konrad Adenauer a dit un jour : « Nous vivons tous sous le même ciel, mais nous n'avons pas tous le même horizon. » L’Europe commune est souvent évoquée dans les discours du dimanche, mais les actions sont prises en fo...

à écrit le 19/01/2024 à 10:46
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Combien d'emploi créé en France ?

à écrit le 18/01/2024 à 14:48
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Je suis surpris qu'il n'ait pas encore commenté ce sujet. Les Français célèbrent le succès de leur industrie à l’étranger. A l’inverse, si la France achetait des trains allemands, elle serait certainement indignée. L’Europe n’est bonne que si elle pr...

le 18/01/2024 à 15:41
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Voire "L’Europe n’est bonne que si elle profite à l'Allemagne" (pour développer son industrie, du moins la maintenir en activité, c'est le moteur de l'UE, la große Industrie allemande). On n'a que du matériel français en France ? Tout le monde boit-...

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