Amazon ouvre un entrepôt géant à Metz et embauche 1.000 personnes

Le géant de l'e-commerce mettra en service à la fin de cet été son nouveau centre de distribution lorrain. Les élus locaux se réjouissent des retombées sur l'économie locale.
Le nouveau centre de distribution d'Amazon à Metz, sur 182.000 mètres carrés, sera opérationnel début septembre 2021.
Le nouveau centre de distribution d'Amazon à Metz, sur 182.000 mètres carrés, sera opérationnel début septembre 2021. (Crédits : Olivier Mirguet)

Mille salariés en CDI! C'est le nombre de personnes que compte recruter Amazon pour travailler dans le centre de distribution d'Augny, près de Metz, sur le site de l'ex-base aérienne de Frescaty. En cours de construction, ce huitième centre de distribution du groupe d'e-commerce en France sera opérationnel dès le 6 septembre, date promise pour l'expédition de son premier colis.

"Avec ces recrutements, Amazon comptera 14.500 employés en CDI en France à la fin de cette année 2021", a annoncé Stefano Perego, vice-président d'Amazon pour la zone Europe.

L'implantation à Metz a mobilisé un investissement direct de 50 millions d'euros pour le groupe, auxquels s'ajoutent "près de 200 millions d'euros" investis par son opérateur immobilier en France, la foncière Argan, dont Amazon sera locataire. "Amazon a déclenché 9 milliards d'euros d'investissements en France depuis 2010", a calculé Stefano Perego.

64 quais de chargement

L'entrepôt en cours de finition se déploie sur 182.000 mètres carrés répartis sur quatre niveaux. Équipé de 25 kilomètres de convoyeurs, de 3.000 robots et doté de 64 quais de chargement, il sera en mesure de stocker 30 millions de produits. Amazon complète ainsi son réseau français de huit "Fulfillment Centers" (centres de distribution), opérationnels jour et nuit. "La forte robotisation de ce nouveau centre va nous permettre d'organiser un stockage plus dense", prévoit Pierre-Louis Debroise, directeur des opérations à Metz.

Pour les collectivités locales, qui ont accompagné Amazon depuis deux ans dans son projet d'implantation, cette arrivée est vécue comme une victoire. "C'est une joie immense, la plus importante création d'entreprise dans notre bassin d'emploi depuis l'usine PSA de Tremery, arrivée il y a quarante ans en compensation de la fermeture du site sidérurgique d'Hagondange", estime François Grosdidier, maire (LR) de Metz et président de Metz Métropole.

Les services de la collectivité ont déjà calculé les futures retombées locales directes d'Amazon : pour 1.000 employés en CDI, elles se chiffrent à 500.000 euros annuels au titre du versement transport, 450.000 euros de taxe foncière pour la commune et 100.000 euros pour la métropole.

"Nous allons utiliser ces ressources pour investir au service des habitants, créer des infrastructures de services, enfouir des réseaux", promet François Henrion, maire de la petite commune d'Augny (2.400 habitants).

Les riverains n'ont pas pris ces promesses économiques pour argent comptant, et se sont élevés contre les nuisances générées par la logistique d'Amazon.

"Le centre de distribution va générer 400 mouvements quotidiens de camions lors des pics de trafic. Nous mettons tout en œuvre pour éviter les conflits d'usage", promet Ronan Bolé, président d'Amazon Logistics France. L'ex-base aérienne de Frescaty se situe au sud de l'agglomération de Metz, avec un accès direct à une autoroute A31 réputée saturée.

Amazon et Argan affirment avoir soigné les aspects environnementaux de leur implantation. La toiture de l'entrepôt sera équipée de panneaux photovoltaïques, avec lesquels l'opérateur espère couvrir ses besoins d'électricité en auto-consommation. "Notre entreprise vise la neutralité carbone en 2040", rappelle Ronan Bolé. Amazon entend aussi, à travers son premier centre de distribution lorrain, renforcer ses liens avec des entreprises du Grand-Est. Son réseau de fournisseurs comporte actuellement 750 petites et moyennes entreprises dans la région. Ronan Bolé a démenti une nouvelle fois tout projet d'une seconde implantation dans le Grand-Est, à Ensisheim (Haut-Rhin), où un projet de plate-forme de 190.000 mètres carrés a été validé en décembre par les autorités. Les riverains opposés à ce projet alsacien continuent de s'interroger sur l'identité du futur occupant.

Attirer d'autres logisticiens

A Metz, les élus espèrent que l'implantation d'Amazon émettra un signal vers d'autres logisticiens en quête de développement. Des surfaces sont encore disponibles sur base aérienne (400 hectares) en cours de reconversion. "Nous entendons produire à Frescaty un projet équilibré de développement économique entre les circuits longs et les circuits courts", prévient François Grosdidier. L'ancienne zone militaire, dont la Métropole a acquis la maîtrise foncière pour un euro symbolique en 2013, accueille déjà le nouveau centre d'entraînement des footballeurs du FC Metz et plusieurs projets liés à la valorisation de l'agriculture locale. Angélique Alberti, Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS) de Moselle, a rappelé l'impact essentiel de l'arrivée d'Amazon sur la situation sociale dans l'agglomération.

"Le comité local de pilotage établi avec la préfecture, Pôle Emploi et les collectivités territoriales portera une attention particulière à l'embauche de publics jeunes, notamment dans nos quartiers prioritaires de la ville, et à la résorption du chômage de longue durée qui affecte 50 % des demandeurs d'emploi à Metz", a-t-elle rappelé.

Les dirigeants d'Amazon présents lors d'une visite de fin de chantier se sont réjouis de cette occasion de redorer l'image de leur entreprise, régulièrement pointée du doigt pour sa politique d'évitement fiscal et son recours, démenti, à des travailleurs précaires.

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Commentaires 8
à écrit le 06/05/2021 à 22:55
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Aux journalistes de la tribune Pourquoi dès qu'Amazon fait un truc, on en parle. Je ne vois jamais Carrefour ouvre un entrepôt drive, ou encore Carrefour numéro un des sites de e-commerce en 2020. Rien, mais dès que le monopole Amazon bouge, vous su...

à écrit le 06/05/2021 à 10:31
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Voila, c'est clair. Les francais n'aiment pas de travailler de tout, meme pas pour un salaire raisonnable. Non, plus facile et plus profitable de vivre de la poche de l'etat. La gents ne veulent pas Amazon, mais au contraire tous font leur plein che...

à écrit le 06/05/2021 à 10:13
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Dans la mesure où Amazon paie ses impôts et charges en France ET respecte le droit social Français, c'est à dire les salariés, je ne vois rien à redire. A charge pour l'Etat de faire respecter les règles.

le 06/05/2021 à 17:25
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Amazon EU Sarl, siège social européen de l’entreprise, a déposé ses comptes, et les chiffres donnent le tournis, même aux politiques. La semaine passée, la firme de Jeff Bezos a présenté des résultats pour son premier trimestre, où les bénéfices nets...

à écrit le 06/05/2021 à 9:39
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On fabrique "un chantage a l'emploi" qui fera la pluie et le beau dans la région! Et, tout cela avec des produits importés!

à écrit le 06/05/2021 à 9:27
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Amazon montre le futur de notre pays : Bac +5 pour être manutentionnaire au smic face au déclin économique (désindustrialisation, délocalisation de l’ingénierie, etc) de la France...

à écrit le 06/05/2021 à 8:32
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Attiré par le dumping social du consortium européen financier, ça y est on y est, on commence à sacrifier les citoyens français comem des bangladais.

à écrit le 06/05/2021 à 7:35
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Quelle horreur !!!!!!!!!!!

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