Après la compagnie publique italienne Trenitalia, c'est au tour de son homologue espagnole Renfe de s'attaquer au marché français. L'opérateur ferroviaire vient d'annoncer qu'il entamait les démarches en vue de l'ouverture prochaine d'une succursale à Paris « pour développer les opportunités commerciales en France ». Cette décision a été approuvée par son conseil d'administration le 27 septembre, et une demande a été transmise au ministère des Finances espagnol pour valider le projet.
La grande vitesse et le service public
Renfe a fait de la France « une priorité » de son expansion internationale, qu'il considère comme « le développement naturel de ses services vers l'Europe », et souhaite s'y implanter depuis 2019. Après avoir été retardé par la crise sanitaire, l'opérateur relance donc son projet et vise deux marchés. Tout d'abord, il vise à concurrencer la SNCF sur la grande vitesse. Alors qu'il était seulement attendu sur le Lyon-Marseille, veut finalement aller plus loin avec l'axe Paris-Lyon-Marseille.
L'autre marché est celui des trains régionaux avec des candidatures aux appels d'offres publics dans les régions Grand-Est et Hauts-de-France, pourtant éloignées des frontières espagnoles. Renfe n'a pas encore détaillé les lignes qu'il ciblait précisément. Les premiers tronçons dans les Hauts-de-France seront ouverts à la concurrence fin 2023, entre Paris et Beauvais, autour d'Amiens et autour de Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais), tout comme dans le Grand-Est, entre Strasbourg, Saint-Dié-des-Vosges et Epinal.
Réponse à l'attaque de la SNCF avec Ouigo
Avec cette arrivée prévue sur le marché français sans doute l'an prochain, Renfe répond à la SNCF qui s'est implantée en Espagne en mai dernier avec son offre à bas coût Ouigo. Après un succès sur le Madrid-Barcelone avec un demi-million de passagers en cinq mois, elle se déploiera vers Valence au printemps prochain puis Alicante, avant de toucher Cordoue, Séville et Malaga en 2023.
Ce développement international fait partie du plan stratégique de Renfe, qui vise à réaliser 10 % de son chiffre d'affaires hors des frontières espagnoles. Outre des projets aux États-Unis, en Amérique latine et en Arabie saoudite, Renfe va se développer fortement en Europe centrale avec l'acquisition de 50 % du capital de la société ferroviaire tchèque Leo Express, achevée fin août.
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