Et une surtaxe de plus pour financer le Grand Paris Express !

L'Assemblée a voté ce vendredi 18 octobre une surtaxe des bureaux situés dans les quartiers d'affaires de Paris et des Hauts-de-Seine pour financer le Grand Paris, mesure qui a divisé les députés, certains vantant la justice fiscale, d'autres dénonçant une atteinte à la compétitivité.
À l'Assemblée, de nombreux députés LR ont également exprimé leur incompréhension, certains rappelant que les bureaux ont déjà été taxés de 10% supplémentaires l'an dernier pour financer le Grand Paris.
À l'Assemblée, de nombreux députés LR ont également exprimé "leur incompréhension", certains rappelant que les bureaux ont déjà été taxés de 10% supplémentaires l'an dernier pour financer le Grand Paris. (Crédits : DR)

L'amendement du député LR Gilles Carrez (Val-de-Marne), cosigné par le rapporteur général Joël Giraud (LREM), a été adopté par 26 voix contre 18, et 7 abstentions, dans le cadre de l'examen du projet de budget 2020. Il prévoit la création d'une zone "premium" sur les communes et arrondissements de Paris les plus attractifs, où sera appliquée une augmentation de 20% de la taxe sur les bureaux.

Sont concernés quatre communes des Hauts-de-Seine (Boulogne-Billancourt, Courbevoie, Issy-les-Moulineaux et Levallois-Perret) et neuf arrondissements parisiens (1er, 2e, 7e, 8e, 9e, 10e, 15e, 16e et 17e).

"Absorbable" pour le gouvernement, "coup de poignard" selon Devedjian

"Nous avons la volonté d'assurer le financement de la société du Grand Paris. C'est une entreprise difficile avec des projets importants", a justifié le secrétaire d'État Olivier Dussopt (Comptes publics). "Cette augmentation représentera une augmentation du loyer hors charges d'un peu moins de 1%", a-t-il ajouté, expliquant que l'observatoire de l'immobilier de l'Île-de-France l'a jugée "tout à fait absorbable".

Le président du conseil général des Hauts-de-Seine et de Paris La Défense, Patrick Devedjian (LR), avait lancé avant le vote un appel au gouvernement à "ne pas laisser passer une erreur majeure dans le cadre de la compétition mondiale que se livrent les quartiers d'affaires". Il dénonçait un "véritable coup de poignard dans le dos".

À l'Assemblée, de nombreux députés LR ont également exprimé "leur incompréhension", certains rappelant que les bureaux ont déjà été taxés de 10% supplémentaires l'an dernier pour financer le Grand Paris.

Lire aussi : Financement du Grand Paris Express : le Medef dénonce « un très mauvais signal envoyé aux investisseurs »

"Notre pays est celui de la fiscalité premium", a ironisé Eric Woerth (LR), jugeant "la multiplication de ces marronniers fiscaux problématique".

"Mauvais signal" (MoDem) versus "justice" (PCF)

Des réticences sont apparues aussi dans la majorité, Olivia Grégoire (LREM) faisant état d'une "lassitude des entreprises devant cette instabilité fiscale" et Isabelle Florennes (MoDem) parlant d'un "mauvais signal" face à la concurrence des quartiers d'affaires "d'Amsterdam ou de Francfort".

Pour sa part, la gauche a vu dans l'amendement un élément de justice fiscale. "ll n'y a que justice à faire en sorte qu'il y ait une différenciation fiscale entre les territoires où il pleut toujours et ceux qui sont asséchés", a lancé le communiste Stéphane Peu. Cet amendement ne fait que "rétablir les équilibres entre ceux qui ont des richesses économiques et ceux qui sont confrontés à la pauvreté sociale", a approuvé Jean-Louis Bricout (PS).

Lire aussi : Le Grand Paris Express trace lentement sa voie

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Commentaires 9
à écrit le 27/11/2019 à 22:08
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Les sociétés n'ont qu'a déplacer leur siège en province... Meilleure qualité de vie. Ce grand paris sera abominable. Transports saturés, logements minuscules et très cher. Ecoles avec 50 élèves par classe. Insécurité...

à écrit le 18/10/2019 à 21:01
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Et aussi la baisse du quotient familial qui touche les cadres, la division par deux voire la suppression des allocations familales pour les cadres, la non suppression de la taxe d'habitation, pour les cadres, la non baisse des impôts sur le revenu, p...

le 19/10/2019 à 11:00
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Les cadres n ayant aucune capacité à se révolter , ils se font tondre comme des moutons par ce gouvernement.... Combien de cadres se mettront en grève le 5 décembre pour manifester contre la réforme des retraites qui s annonce comme une boucherie pou...

le 21/10/2019 à 18:05
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Fallait lire le programme.Le soutien actuellement des cadres est de 44% pour Macron.

à écrit le 18/10/2019 à 17:53
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apres les taxes sur les cadres, les diminutions d'indemnites de chomage sur les cadres, la diminution de l'allocation handicape ' pour ceux qui en ont les moyens eux, donc les cadres', les reformes retraites des cadres ( du prive, faut pas stigmatise...

à écrit le 18/10/2019 à 17:32
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Comme le disait Ronald Reagan (ou son ghostwriter), Quand une activité fonctionne, le gouvernement commence par la réglementer, Si elle fonctionne encore, le gouvernement taxe cette activité, Ensuite, quand elle est entrain de mourir, le gouvernem...

à écrit le 18/10/2019 à 16:35
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Le grand Paris est une aberration voulue par les énarques, qui font tout pour ne pas faire de l’aménagement du territoire de peur de s’éloigner de Paris et d’être oubliés en province. La délocalisation de tous les ministères à l’heure de l’informatiq...

à écrit le 18/10/2019 à 16:03
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une taxe ou pas de taxe, de toute façon comme dans tous ses grands projets le budget va exploser, à la fin il faudra trouver encore des financements mais le débat doit être ailleurs. Je me demande si nos politiques ont voyagé...si ils savent ce qu'e...

à écrit le 18/10/2019 à 15:48
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cela m'étonnerait que cet amendement passe la censure du conseil constitutionnel :) A 50 mètres près une taxe qui change !!! Politique fiscale de gribouille élaboré par des juristes amateurs

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