"Eurostar est dans une situation très critique", s'inquiète la SNCF

Avec plus qu'un aller-retour opéré par jour, le trafic de la société ferroviaire franco-britannique a fondu de 85%. Frappée de plein fouet par la crise sanitaire, l'entreprise détenue à 55% par la SNCF n'a pas bénéficié d'aides d'État, ni en France, ni en Angleterre. Mais des discussions sont en cours avec le gouvernement britannique pour l'obtention d'un prêt. Une situation qui ne devrait néanmoins pas porter préjudice à la fusion avec Thalys.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : Reuters)

Eurostar est-elle menacée de faillite ? À cette question posée ce vendredi à l'occasion d'une rencontre avec l'association des journalistes des transports et des mobilités (AJTM), Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs n'a pas répondu par "oui" ou par "non". Mais il a partagé son inquiétude à l'égard de la société franco-britannique, détenue à 55% par la SNCF. Le reste du capital appartiel à 40% par le consortium Patina Rail (composé pour 30% de la Caisse de dépôt et placement du Québec et 10% du fonds britannique Hermes Infrastructure) et à 5% par la SNCB belge.

"Je suis extrêmement préoccupé par Eurostar. Eurostar est dans une situation critique, je dirais même très critique. C'est une entreprise qui est plus touchée que l'aérien", a-t-il dit.

Lire aussi : Les voyageurs vers l'Angleterre devront présenter un test Covid négatif

Pas d'aides d'État

Déjà touchée par le Brexit, la société ferroviaire subit de plein fouet les restrictions de voyage drastiques liées à l'envolée de l'épidémie au Royaume-Uni. Eurostar a vu son trafic chuter de 85% et n'assure plus qu'un aller-retour par jour entre Londres et Paris.

"La société est sous perfusion", a indiqué Christophe Fanichet.

Problème, si elle bénéficie des mesures de chômage partiel en France, l'entreprise ne bénéficie pas d'aides d'État ni au Royaume-Uni, ni dans l'Hexagone.

"Eurostar a deux défauts, c'est une entreprise française en Angleterre et n'est donc pas aidée par l'Angleterre, et elle n'est pas aidée non plus par les Français parce qu'elle est basée en Angleterre (...). Eurostar se retrouve pleinement aidée par ses actionnaires ", a expliqué Christophe Fanichet.

Pour lui, les solutions viendront des aides qu'Eurostar "pourra obtenir " au-delà des aides de ses actionnaires. La direction négocie "des prêts d'État au Royaume-Uni", a-t-il dit, ajoutant qu'une recapitalisation était envisageable "si la situation perdurait".

L'autre solution viendra évidemment de l'évolution des conditions sanitaires.

Lire aussi : Défaillances d'entreprises: un recul de 40% en trompe l'œil en 2020

Fusion avec Thalys

Dans ce contexte, la fusion avec Thalys (détenue à 60% et par la SNCB 40%)  est plus que jamais d'actualité. Répondant au nom de code "GreenSpeed", ce projet lancé en 2019 vise à créer un opérateur européen, d'abord positionné sur les axes assurés aujourd'hui par Eurostar (Paris, Amsterdam, Bruxelles et Londres...) et Thalys (Paris, Bruxelles, Amsterdam, Cologne...), puis dans un second temps sur d'autres marchés européens.

Après avoir été mis entre parenthèses pendant le premier confinement, ce projet a été relancé au début de l'été dernier et doit être effectif en 2021.

Lire aussi : Thalys : le projet de fusion avec Eurostar est confirmé pour 2021

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 10
à écrit le 15/01/2021 à 15:58
Signaler
Le Tunnel, aussiere d'amarrage du vaisseau britannique à l'Europe pourrait bien craquer. Les Anglais sont des iliens, ils préfèrent le bateau. Le Tunnel ne sera bientôt plus qu'un tube...vide... inondé... bouché... effondré...

le 17/01/2021 à 14:11
Signaler
vu les sommes investies par l' etat à l' époque mitterandienne--puisque tacher n' en voulait pas-i ln' est pas anormal que ce tronçon feroviaire reste dans le giron étatique...quand à la " privatisation" ou concession au privé, aucun candidat : vu le...

le 17/01/2021 à 14:12
Signaler
" effondré" avec les milliard s d' investissements publics?

à écrit le 15/01/2021 à 14:03
Signaler
Sorry but not sorry. On va pas pleurer sur votre sort les gars, quand on voit les tarifs qui étaient pratiqués c'était une escroquerie en bande organisée cette entreprise, qui permettait surtout à la SNCF de s'en mettre plein les poches pour payer to...

le 16/01/2021 à 13:50
Signaler
Je confirme ; tarifs délirants , pour un service qui allait en se dégradant . Le tunnel lui pourra toujours servir aux camions ..

le 16/01/2021 à 21:35
Signaler
Justement Eurostar c est une filiale de la SNCF de droit privé.

le 17/01/2021 à 14:11
Signaler
vu les sommes investies par l' etat à l' époque mitterandienne--puisque tacher n' en voulait pas-i ln' est pas anormal que ce tronçon feroviaire reste dans le giron étatique...quand à la " privatisation" ou concession au privé, aucun candidat : vu le...

le 17/01/2021 à 14:11
Signaler
vu les sommes investies par l' etat à l' époque mitterandienne--puisque tacher n' en voulait pas-i ln' est pas anormal que ce tronçon feroviaire reste dans le giron étatique...quand à la " privatisation" ou concession au privé, aucun candidat : vu le...

le 17/01/2021 à 14:28
Signaler
Vous confondez tout. On parle d'Eurostar, pas du tunnel qui lui appartient à Getlink. Ce sont deux choses différentes. Et oui, la SNCF s'en est mise longtemps plein les fouilles, tout comme lorsqu'elle exploite des sociétés ferroviaires au UK (un ex,...

à écrit le 15/01/2021 à 12:38
Signaler
Oui voilà maintenant que le RU est sorti de l'UE il aura plus de cash à sa disposition vu que le consortium européen financier n'est qu'une pompe à liquidité. Maintenant que nos momies européennes envisagent de boucher le tunnel ne serait pas non...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.