Ferroviaire  : Renfe veut dissiper les soupçons d'abus de position dominante en Espagne

La compagnie de chemins de fer Renfe s'est engagée à partager des données sur ses offres de billets en ligne avec des opérateurs concurrents. Objectif, répondre aux inquiétudes concernant un abus de position dominante en Espagne.
L'exécutif européen avait ouvert une enquête fin avril, soupçonnant Renfe d'avoir « restreint la concurrence sur le marché espagnol des services de billetterie ».
L'exécutif européen avait ouvert une enquête fin avril, soupçonnant Renfe d'avoir « restreint la concurrence sur le marché espagnol des services de billetterie ». (Crédits : Renfe)

La Renfe répond aux soupçons de concurrence de la Commission européenne. Comme si elle faisait amende honorable, la compagnie ferroviaire espagnole s'engage à partager des données sur ses offres de billets en ligne avec des distributeurs concurrents.

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L'exécutif européen, gardien de la concurrence dans l'UE, avait ouvert une enquête fin avril. Il soupçonne Renfe d'avoir « restreint la concurrence sur le marché espagnol des services de billetterie ». Concrètement, la Commission craint que le groupe ferroviaire public espagnol ait refusé de « fournir aux plateformes tierces des contenus complets sur sa gamme de billets et de réductions, ainsi que des données en temps réel ».

Opérateur historique des chemins de fer espagnols, la compagnie, désormais confrontée à la concurrence de Ouigo (filiale de la SNCF) et de Iryo (filiale de Trenitalia), vend des billets sur ses propres sites web et ses applications, mais aussi via des agences de voyages en ligne indépendantes. Ces dernières affichent via leurs plateformes les offres des différents transporteurs ferroviaires. En outre, elles fournissent aux clients des services de recherche, de comparaison, de réservation et de paiement en ligne. Mais pour pouvoir bien informer les voyageurs, elles ont besoin d'un accès au contenu complet et aux données en temps réel de Renfe afin d'adapter leurs offres aux besoins des clients.

Fin avril, la compagnie espagnole avait promis de « coopérer pleinement », disant espérer « parvenir à une solution consensuelle ». Bruxelles invite désormais toutes les parties intéressées à donner leur point de vue sur ces engagements « dans un délai de six semaines ».

Une nouvelle concurrente pour la SNCF

Cet engagement télescope la riche actualité de la compagnie espagnole. Elle va lancer ses trains à grande vitesse sur le marché français le 13 juillet, devenant le deuxième transporteur ferroviaire étranger à concurrencer la SNCF, après Trenitalia depuis 2021. Les trains AVE de la Renfe, équivalents espagnols des TGV, circuleront sur la ligne Barcelone-Lyon à partir de cette date, puis sur la ligne Madrid-Marseille à partir du 28 juillet, avec de nombreux arrêts intermédiaires tant en Espagne qu'en France.

Les billets les moins chers seront mis en vente à partir de 9 euros pour des liaisons entre des gares françaises. Pour un voyage entre l'Espagne et Marseille ou Lyon, le premier prix sera de 29 euros et pour un trajet entre l'Espagne et Narbonne ou Montpellier, de 19 euros.

Comme pour Trenitalia, SNCF Réseau devrait octroyer des réductions à Renfe sur les péages (sillons), afin de favoriser l'implantation de nouveaux acteurs sur le marché. Cet avantage temporaire - deux années plus une en option pour Trenitalia - permet de proposer les tarifs ultra attractifs, comme le fait la compagnie espagnole. Cette arrivée ouvre un nouveau chapitre dans la libéralisation du rail français, souhaitée par Bruxelles afin d'accroître la concurrence entre opérateurs et faire baisser les prix des billets de TGV.

 (Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 26/06/2023 à 23:10
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En clair l’ entité sncf voyageurs paye plein pots ses droits de péages parce sud l état français à force l entité réseau a baisser les droits de péages pour des boites privées européennes ? on favorise donc des cies qui ne payent pas d impôt en Fran...

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