La low-cost Norwegian jette l'éponge sur le long-courrier et appelle l'Etat à la rescousse

En grande difficulté financière, lâché en novembre par l'Etat qui a refusé de l'aider, la compagnie low-cost va se concentrer sur son réseau court et moyen-courrier et va lancer une nouvelle augmentation de capital à laquelle l'Etat norvégien pourrait cette fois participer.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : Ints Kalnins)

Si le modèle low-cost résiste le mieux à la crise sur les réseaux moyen-courriers, il n'en va pas de même sur le réseau long-courrier. Après XL Airways, disparue avant la crise du coronavirus, Level France, filiale du groupe IAG arrêtée l'été dernier, Norwegian, la troisième low-cost européenne avant la crise et première low-cost long-courrier du Vieux Continent, a annoncé ce jeudi arrêter les frais sur les vols de longue distance pour se concentrer sur les vols court et moyen-courriers. Réunissant plus de 2.000 emplois, toutes les filiales en France, en Italie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis vont être mises en faillite.

"C'est la seule façon que nous avons d'assurer la survie de Norwegian pour être prêts quand la pandémie sera finie", s'est justifié le directeur général, Jacob Schram, lors d'une conférence de presse.

La compagnie aérienne a demandé en décembre à être placée sous la protection de la loi irlandaise et norvégienne sur les faillites, afin d'être protégée de ses créanciers. Si la société mère, Norwegian Air ASA est basée en Norvège, les principales filiales qui possèdent des avions de Norwegian sont irlandaises.

Basée à Paris, la filiale française en faillite

Norwegian compte réduire sa dette totale à environ 20 milliards de couronnes (environ 2 milliards d'euros) contre 66,8 milliards de couronnes (6,34 milliards d'euros) à la fin du troisième trimestre, et espère lever 4 à 5 milliards de couronnes sous la forme d'émissions d'actions ou d'instruments financiers hybrides.

Entrée dans la crise avec des grosses difficultés financières liées à son développement accéléré sur le long-courrier et l'interdiction du Boeing 737 MAX;  lâchée en novembre par l'Etat norvégien qui a décidé de ne pas la soutenir après avoir garanti un prêt au printemps, Norwegian n'avait pas d'autre choix que d'arrêter une activité plombée depuis le début de la crise et qui mettra du temps à redémarrer quand le trafic reprendra. Tous les acteurs s'accordent en effet à dire que le trafic reprendra d'abord sur les réseaux domestiques et régionaux. Sur une flotte pré-Covid de 140 avions, seuls six appareils ont continué de voler ces derniers mois et les effectifs toujours en activité sont tombés à 600 personnes contre plus de 10.000 avant la crise. Norwegain compte exploiter quelque 50 avions cette année, puis environ 70 en 2022.

L'Etat appelé à la rescousse

En se concentrant sur le réseau court et moyen-courrier, Norwegian sera toutefois confrontée à la concurrence de son rival historique, le transporteur scandinave SAS, mais aussi de la low cost hongroise Wizz Air, en expansion sur un marché domestique norvégien qui a relativement mieux résisté à la crise que le reste de l'Europe.

L'avenir du transporteur norvégien reste conditionné à un accord en cours de négociation avec les créanciers et à celui des autorités irlandaises chargées le 22 janvier de se prononcer sur sa viabilité future.

Norwegian a par ailleurs sollicité  à nouveau l'Etat norvégien en vue d'une "possible participation étatique" à son plan de relance, sans préciser la nature exacte de cette éventuelle participation. Selon le directeur général de la compagnie, ce nouveau plan de restructuration remplit les critères nécessaires soumis par le gouvernement en vue de l'obtention d'une possible aide supplémentaire.

"Ce que Norwegian esquisse aujourd'hui est différent de la demande que nous avions examinée en novembre l'an dernier", a réagi la ministre du Commerce et de l'Industrie, Iselin Nybø, sous pression d'une partie de la classe politique qui réclame une intervention publique.

"Nous sommes maintenant en train d'évaluer attentivement la nouvelle demande", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 15/01/2021 à 20:02
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On s'en fout, z'ont que des Boeing, dont des 737 Max.🤣

à écrit le 14/01/2021 à 18:50
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Le modèle des bédouins scandinaves vivant sur la rente pétrolière ne semble pas offrir de miracle économique...

à écrit le 14/01/2021 à 15:26
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Tout ces milliards d'argent public envolés depuis des mois et des mois, bientôt une année, pour empêcher leur puisant échec de s'effondrer, on aurait pu en résoudre bien des problèmes bien plus graves avec tout ce fric. Ca doit les exciter d'être...

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