Les "taxis volants sur la Seine" de Seabubbles lèvent (encore) 10 millions d'euros auprès de la Maif

L'assureur a remis au pot 10 millions d'euros pour cette troisième levée de fonds de la jeune pousse française qui propose une solution de mobilité urbaine fluviale.
Mounia Van de Casteele
Une dizaine de villes parmi lesquelles Londres, San Francisco, Miami, Chicago, Singapour, Doha, Dubaï et Bangkok ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt pour tester les "bulles" de la jeune pousse française.

Le projet un peu fou de "voitures qui volent sur l'eau" ("the flying water cars") du champion suédois de planche à voile Anders Bringdal et du navigateur Alain Thébault semble séduire les investisseurs à en croire le troisième tour de table que la jeune pousse française SeaBubbles a bouclé. Elle vient en effet de lever 10 millions d'euros auprès de la Maif via le Fonds d'investissement Maif Avenir.

L'impulsion avait été donnée début 2016 lors du premier tour de table par Henri Seydoux, Partech Ventures et plusieurs Business Angels, puis lors du deuxième tour de table en janvier 2017 avec une levée de 3 millions d'euros déjà auprès de Maif Avenir, qui avait permis le financement des premiers prototypes et le renforcement de l'équipe. Cinq mois après, cette nouvelle levée de fonds de 10 millions d'euros souligne, pour la start-up, la confiance renforcée des investisseurs de premier plan comme Maif Avenir, l'ambition de ce concept novateur sur le marché de la mobilité et une volonté commune d'accélérer fortement le développement.

Concrètement, cette levée de fonds va permettre de financer trois axes. En premier lieu, la R&D et la production technique. Après de premiers tests concluants dans le sud de la France avec le premier prototype, Seabubbles souhaite construire deux bulles de "pré-série". Cela se fera en Suisse, à côté de Lausanne, sur un chantier naval à l'origine de l'avion solaire Solar impulse et maîtrisant donc la fibre de carbone, précise-t-il. Seabubbles projette d'en concevoir une ou deux dizaines, avant d'envisager une production en série plus importante de 500 voire 1.000 bulles.

En parallèle, l'entreprise veut construire un deuxième prototype à "haute vitesse" et à plus forte capacité (entre 8 et 12 places) ainsi qu'une nouvelle série de Docks en inox et énergétiquement autonomes, grâce à des panneaux solaires, qui permettront de stocker l'énergie et de recharger les bulles entre deux trajets ou la nuit, explique à La Tribune Matthieu Faure, directeur général adjoint de la jeune pousse, ancien de chez Uber.

Des tests en septembre à Paris

Aujourd'hui, pour Paris, c'est un modèle à "basse vitesse" (la vitesse étant limitée à 12km/h sur la Seine) avec quatre places pour les passagers, en plus du pilote qui sera testé fin septembre pendant 15 jours. Les amateurs devront s'inscrire, mais le tour sera gratuit. Il y aura quatre bulles de cette pré-série, et un dock de 40 mètres de long au design de Jacques Rougerie, un fidèle de Cousteau. Il tenait à la jeune pousse à cœur de commencer son tour du monde par Paris avant de poursuivre son "pop up" tour du monde en Europe, en Asie, Moyen-Orient et aux Etats-Unis d'ici fin 2018. Une dizaine de villes parmi lesquelles Londres, San Francisco, Miami, Chicago, Singapour, Doha, Dubaï et Bangkok ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt pour accueillir la jeune pousse française, qui ambitionne d'être présente dans 50 villes d'ici 2024.

Enfin, l'entreprise compte doubler ses effectifs - 10 personnes à ce jour - d'ici l'automne en recrutant des ingénieurs, en renforçant l'équipe du bureau d'études et du business.

Pour Pascal Demurger, Directeur général de Maif : "le projet Seabubbles va nous permettre de nous projeter sur les usages et les technologies qui construiront les sociétés du futur. Notre nouvel investissement dans cette start-up s'inscrit dans cette perspective et contribue à soutenir notre transformation actuelle. Les nouvelles mobilités constituent un enjeu majeur pour les plus grandes villes de ce monde, et in fine pour un assureur tel que Maif. En soutenant ce projet, nous participons au déploiement de solutions durables et innovantes d'un point de vue sociétal".

Bien entendu, Anders Bringdal, co-fondateur de Seabubbles, se réjouit lui aussi:

"Je suis très heureux du développement rapide de notre projet Seabubbles, et de voir très bientôt les cours d'eaux retrouver une place au cœur des villes et jouer un rôle dans leur développement futur, luttant ainsi contre la congestion et la pollution, deux fléaux majeurs de notre quotidien !"

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 2
à écrit le 12/05/2017 à 10:02
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Dites donc ça fait pas si longtemps que ça que je suis monté à Paris mais faut croire que depuis le temps elle a vachement changé la Seine (photo) !

le 12/05/2017 à 14:15
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Photo d'illustration, peut-être sur le lac d'Annecy, ou du Bourget pas loin, voire un fjord (ou la Corse, attention aux dauphins, au nord y en a au large). Ça manque de péniches, de bateaux mouche, de ponts, etc.

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