LGV Lyon-Turin : des parlementaires demandent à Macron un coup d'accélérateur

Soixante parlementaires de tous bords ont lancé un appel mercredi au président de la République pour qu'il mette en œuvre une accélération de la construction des voies d'accès au tunnel ferroviaire reliant Lyon à Turin. Le projet est pour l'instant au point mort alors que le tunnel doit être livré en 2032.
En France, si le tracé des 150 kilomètres de nouvelles voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne a été acté, le projet est pour l'instant au point mort.
En France, si le tracé des 150 kilomètres de nouvelles voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne a été acté, le projet est pour l'instant au point mort. (Crédits : Robert Pratta)

C'est un dossier qui mobilise ses détracteurs et ses partisans depuis plusieurs décennies. Le chantier de la ligne LGV Lyon-Turin et son tunnel de 57,5 km est toujours en cours et la question des voies d'accès de 150 km entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne n'est toujours pas tranchée.

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Ce qui préoccupe des députés et sénateurs de gauche comme de droite à l'instar, de Bruno Retailleau (LR) ou André Chassaigne (PCF), qui, dans un appel transpartisan, réclament à Emmanuel Macron de « lancer au plus vite les études d'avant-projet détaillé (APD) de la section française ».

Sans cela, expliquent-ils, au-delà de 2028, le projet n'aura plus de base légale. « La déclaration d'utilité publique ne sera pas prolongée » et cela rendra constructible des pans entiers de l'itinéraire reliant Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne, l'entrée du tunnel. Ils craignent de voir le projet repoussé au-delà de 2045 comme le préconise le Conseil d'orientation des infrastructures (COI).

Le tunnel doit être livré en 2032

« Cela anéantirait les objectifs d'un report modal massif sur le rail des trafics de voyageurs et de marchandises dans les Alpes », alertent les parlementaires. Le tunnel, en cours de creusement, doit être livré en 2032. « L'Italie a pris les décisions pour livrer ses voies d'accès à l'ouvrage en même temps », saluent les élus qui souhaiteraient voir la France faire de même.

A l'heure actuelle, un peu plus de 30 kilomètres sur plus de 162 km prévus ont été creusés sous la montagne - au double tronçon de 57,5 km s'ajoutent galeries de service, rameaux de communication et accès intermédiaires - a expliqué en début d'année à l'AFP Xavier Darmendrail, directeur du territoire France pour TELT, la société maître d'ouvrage. Au plus fort des excavations, vers 2024-2025, « sept tunneliers creuseront en même temps ».

En repoussant le projet français au-delà de 2045 pour privilégier la ligne historique Dijon-Modane, « le COI met sérieusement en péril le succès de la plus grande infrastructure européenne de mobilité bas carbone pour les voyageurs et les marchandises », s'inquiètent députés et sénateurs. « La France ne peut se permettre de rater ce rendez-vous historique », préviennent-ils, appelant Emmanuel Macron à donner « une puissante impulsion politique afin de lever les pesanteurs politico administratives qui freinent ce programme phare ».

Hostilité des écologistes français et italiens

Côté italien, la construction des voies pour relier Turin au tunnel doivent débuter en juin et le gouvernement a déjà débloqué 750 millions d'euros de financement. En France, si le tracé des 150 kilomètres de nouvelles voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne qui passeront par des tunnels sous les massifs montagneux de la Chartreuse et de Belledonne a été acté, le projet est pour l'instant au point mort. Il s'est heurté à l'hostilité des écologistes français et italiens, qui le considèrent comme trop onéreux et nuisible à l'environnement.

La Transalpine, comité qui fédère des collectivités publiques et des acteurs économiques favorables à la ligne grande vitesse, marquait des signes d'impatience en début d'année : « dix ans après la déclaration d'utilité publique, il n'y a toujours pas de calendrier décisionnel pris sur les accès français. Or un tunnel sans les voies d'accès de même performance, cela n'a pas de sens », regrette Stéphane Guggino, son délégué.

Le comité attend « une décision sur la phase prioritaire à réaliser, un engagement des études de finalisation technique préalables à l'engagement des travaux, faire les demandes de subventions à l'Union européenne et fixer un calendrier clair ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 13/04/2023 à 8:26
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Un TGV Paris-Toulouse serait bien plus utile , jamais réalisé malgré trois presidences locales !!! Cette ligne a vu son temps de trajet AUGMENTE de 30 minutes en 20 ans !

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