Pour Pascal de Izaguirre (Fnam-Corsair), dans dix ans, « le transport aérien français sera plus cher »

PARIS AIR FORUM- Pascal De Izaguirre, président de Corsair et de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) a donné les tendances actuelles du transport aérien français pour imaginer ce qu'il sera dans dix ans.
A l'occasion du Paris Air Forum, Pascal de Izaguirre, président de la Fnam, a demandé une nouvelle fois que les nouvelles taxes envisagées par le gouvernement soient fléchées vers la décarbonation du transport aérien et non vers le ferroviaire.
A l'occasion du Paris Air Forum, Pascal de Izaguirre, président de la Fnam, a demandé une nouvelle fois que les nouvelles taxes envisagées par le gouvernement soient fléchées vers la décarbonation du transport aérien et non vers le ferroviaire. (Crédits : Capture d'écran)

Quel transport aérien français dans dix ans ? Au petit jeu des pronostics, à l'occasion d'une table ronde organisée dans le cadre du Paris Air Forum (PAF), c'est Pascal de Izaguirre, président de Corsair et de la Fnam, qui a ouvert le bal. « Nous voulons éviter un retour à un transport aérien élitiste, pour nos compatriotes ultra-marins, l'avion est un produit de première nécessité ». Il estime néanmoins que dans dix ans « le transport sera plus cher ».

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Un coût de la décarbonation de trois milliards d'euros en 2030 pour le pavillon français

En cause : le coût de la décarbonation pour le pavillon français estimé par le patron de la Fnam à « un milliard d'euros en 2025 et trois milliards d'euros en 2030, hors renouvellement d'appareils », qu'il faudra répercuter sur le prix des billets. Au passage, il se félicite des annonces faites aujourd'hui par Emmanuel Macron qui dit vouloir favoriser l'émergence d'une filière française de carburants durables (SAF), « dont les prix », éclaire Pascal de Izaguirre, sont « de quatre à huit fois plus élevés » que le kérosène combustible fossile. « En France, le carburant, c'est 5.000 euros la tonne, en Europe, c'est 3.200 et aux Etats-Unis, c'est 2.000. Nous plaidons pour un mécanisme fiscal pour réduite l'écart de coût », rappelle-t-il. Le président de la Fnam en profite aussi pour demander une nouvelle fois que les nouvelles taxes envisagées par le gouvernement soient fléchées vers la décarbonation du transport aérien et non vers le ferroviaire.

Impact sur le business des compagnies low cost et le modèle du hub, déclin du trafic affaires

Au-delà des hausses tarifaires, il estime que dans dix ans, le transport aérien français sera « consolidé et modernisé » et que toute les compagnies auront fait un « effort considérable dans le renouvellement des flottes avec de nouvelles innovations technologiques ». Il lui paraît évident que « l'intermodalité va énormément se développer » et affectera le trafic domestique, « qui risque d'être réduit à sa portion congrue, quelques radiales très longues comme Nice et Toulouse et des transversales ». Ce report modal « affectera également le moyen-courrier » sur les lignes « comme Genève, Londres, Amsterdam ».

Il anticipe aussi, même si le discours de sobriété n'a pas d'impact véritable, un changement de comportement des consommateurs qui vont vouloir voyager « moins souvent mais plus longtemps ». Ce qui pourrait même mettre à mal le modèle des low cost « qui ont construit leur prospérité en partie sur des voyages très fréquents ». Par ailleurs, le modèle des hubs, celui en particulier des compagnies du Golfe, pourrait être bousculé dans la mesure où les vols avec escale sont bien moins vertueux que les vols directs.

Enfin, souligne le patron de Corsair, le trafic affaires « va continuer de décliner » tant les entreprises « font de plus en plus attention à leur politique RSE ».

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