Railcoop : un mystérieux fonds d’investissement est prêt à investir

La coopérative ferroviaire Railcoop a indiqué ce jeudi avoir reçu une lettre d'intention d'un fonds européen susceptible de lui apporter une partie des moyens nécessaires pour lancer des trains entre Lyon et Bordeaux à partir du 14 décembre 2024.
Le temps de parcours total entre Bordeaux et Lyon sera d'un peu moins de 8 heures de bout en bout.
Le temps de parcours total entre Bordeaux et Lyon sera d'un peu moins de 8 heures de bout en bout. (Crédits : Railcoop)

Un bol oxygène pour Railcoop. Cherchant des financements depuis des mois, la coopérative ferroviaire basée à Figeac a reçu fin août une lettre d'intention « d'un fonds européen qui investit dans les infrastructures industrielles », pour soutenir ce projet. Ce fonds, dont le nom est pour l'heure tenu secret pour des raisons de confidentialité, apporterait le quart des 49 millions d'euros nécessaires pour exploiter la ligne Bordeaux-Lyon. Un autre quart doit venir d'autres investisseurs, et la moitié manquante sera empruntée.

Lire aussiRailcoop prévoit de débuter la ligne Lyon-Bordeaux à l'été 2024 avec une fréquence « frugale »

La coopérative ferroviaire a obtenu des sillons - créneaux de circulation- de SNCF Réseau pour assurer à partir du 15 décembre 2024 un aller-retour quotidien entre Bordeaux et Lyon — une liaison transversale délaissée par la SNCF en 2014 qu'elle entend relancer. L'entreprise dispose même de créneaux pour se lancer sur la ligne Limoges-Lyon dès le 8 juin 2024, mais un démarrage ne serait techniquement pas possible avant la fin de l'été. De plus, des travaux rendront l'exploitation compliquée et les horaires peu lisibles, si bien que l'équipe se demande s'il ne vaut pas mieux attendre décembre pour faire rouler les trains sur tout le trajet Bordeaux-Lyon.

Le PDG lance un « appel à la mobilisation citoyenne »

Le montage envisagé par Railcoop comprend la création de deux nouvelles sociétés dont le fonds évoqué serait l'actionnaire principal : la première pour financer les trains (« Rosco »), et la seconde pour les exploiter et supporter le risque commercial (« Opco »). Railcoop, qui a déjà le statut d'entreprise ferroviaire, ferait rouler les trains. Ce montage, et le calendrier de lancement, doivent être approuvés par la prochaine assemblée générale de la coopérative, le 7 octobre. « Il y a un risque qu'on n'y arrive pas », a reconnu le PDG qui renouvelle son « appel à la mobilisation citoyenne (...) pour éviter la fin de la coopérative ». Au bord de la cessation de paiement, Railcoop a lancé en juin un appel à ses 14.500 sociétaires pour lever 500.000 euros avant le 30 septembre, afin de payer les salaires et régler les fournisseurs. Il lui manque encore quelque 150.000 euros, selon le PDG. Elle estimait alors ses besoins à 2,8 millions d'euros d'ici à l'été 2034 pour embaucher et former les personnels afin d'exploiter la ligne Bordeaux-Lyon.

Elle a aussi perdu l'an dernier 4,7 millions d'euros dans ses activités de fret, abandonnées en avril. Cet « échec commercial » lui a au moins permis de décrocher sa licence d'entreprise ferroviaire, fait remarquer le patron. « Le fret est trop consommateur de cash », soulignait alors Alexandra Debaisieux, la directrice générale adjointe. « C'est bien pour donner toutes ses chances au service voyageurs que la coopérative a fait le choix de mettre en pause cette activité », expliquait-elle, se voulant rassurante à l'égard de ses sociétaires. Dans son communiqué, Railcoop confirmait vouloir « concentrer ses ressources sur le lancement de la ligne voyageurs Bordeaux-Lyon à l'été 2024 ».

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 24/09/2023 à 0:23
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Ca vaut la peine de les aider car il ne faut pas beaucoup de parts en plus avec une réduction fiscale de 25% pour chaque souscription afin d'obtenir les millions d'euros nécessaires pour lancer la ligne et faire venir d'autres financements. Les franç...

à écrit le 24/09/2023 à 0:23
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Ca vaut la peine de les aider car il ne faut pas beaucoup de parts en plus avec une réduction fiscale de 25% pour chaque souscription afin d'obtenir les millions d'euros nécessaires pour lancer la ligne et faire venir d'autres financements. Les franç...

à écrit le 22/09/2023 à 9:08
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Trajet du train Lyon-Bordeaux annoncé : près de 8H. Contre 5h30 en voiture et moins d'1H en avion. Pas sûr que ça prenne...

le 22/09/2023 à 15:54
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Je trouve celà très intelligent d'arrêter depuis 100 ans que la France centralisée voit tous les trajets ferrés et les autoroutes partir et remonter à PARIS. Ce qui a laissé les transversales en jachère comme si il fallait comme Nantes-Lyon passer pa...

à écrit le 21/09/2023 à 20:26
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baroud d'honneur destiné une dernière fois à vider les poches des sociétaires. Lettre d'intention ça ne veut pas dire grand chose pour 25% de la somme, en complément d'autres investisseurs à trouver et de prêteurs à trouver aussi. Une gabegie qui r...

à écrit le 21/09/2023 à 18:21
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"Lettre d'intention " il ne s'agit que de la communication de la dernière chance pour attirer des fonds publics de la part des collectivités desservies par cette ligne .La proposition commerciale n'a rien d'attractive avec un aller et le retour le l...

à écrit le 21/09/2023 à 18:01
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Le ferroviaire est gros consommateur de cash comme le secteur industriel …il faut des années avant qu il y ait une rentabilité … relative . C est pas si simple d étre un concurrent de la seuneuceufeu même si il s agit d une seule ligne ici

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