"Ryanair n'est pas comme Easyjet, à s'écraser à chaque menace de grève" (O'Leary)

Alors que la compagnie est confrontée à des mouvements sociaux depuis un an, Michael O'Leary, le directeur général de la compagnie à bas coût irlandaise, a affiché mercredi 12 septembre sa détermination face aux grévistes.
Fabrice Gliszczynski
Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair
Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair (Crédits : HEINZ-PETER BADER)

Au lendemain d'une grève en Allemagne qui a obligé Ryanair à annuler 150 vols et à la veille d'un appel à une grève dans cinq pays européens pour le 28 septembre, Michael O'Leary, l'emblématique directeur général de la compagnie à bas coût irlandaise a affiché, mercredi 12 septembre, sa détermination face aux grévistes.

Lire aussi : Ryanair : des syndicats préparent la plus grosse grève de l'histoire de la low-cost

"Nous ne sommes pas EasyJet (sa concurrente britannique, ndlr), nous ne nous écrasons pas à chaque fois que nous sommes sous la menace d'une grève", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Londres, au cours de laquelle il a cherché à minimiser l'impact des grèves en série qui touchent sa compagnie ces dernières semaines.

Il s'est dit prêt à en affronter d'autres.

L'attaque à l'égard d'Easyjet est injuste

L'attaque de Ryanair à l'encontre d'Easyjet est évidemment injuste. Easyjet a fait le choix de ne pas pousser le modèle low-cost à l'extrême sur le plan social davantage par conviction de ses dirigeants que par pression des syndicats. En outre, sur la question des contrats de travail, Easyjet a fait le choix d'appliquer le droit social de chaque pays dans lesquels elle était implantée  (plutôt que de jouer sur le flou existant entre la réglementation de Bruxelles et les droits nationaux comme le fait Ryanair qui imposent des contrats irlandais à tous ses employés) davantage parce qu'elle préférait éviter les ennuis judiciaires mais aussi parce que cela soutenait sa stratégie de créer des bases d'exploitation sur des aéroports principaux afin d'attirer la clientèle affaires.

Pour toucher ce type de voyageurs, il faut en effet des horaires de vol prévus tôt le matin. Cela nécessite du personnel (et des avions) basés localement, bénéficiant de contrats locaux. C'est pour cela qu'en France, Easyjet dispose de sept bases alors que Ryanair n'en possède aucune. Et c'est pour cela aussi que le modèle Easyjet semble plus robuste et que Ryanair cherche depuis des années à s'en rapprocher.

"Votre grève est un échec"

Si Michael O'Leary dit regretter les dernières grèves, il a estimé que la compagnie devait les combattre pour pouvoir conserver son modèle à bas coût.

"Nous ne voulons pas de grèves mais nous ferons avec si cela signifie défendre nos coûts et notre capacité à offrir des prix en baisse", a-t-il ajouté. Les grèves ont un impact minimal et sont en général des échecs", même si "elles pèsent sur la confiance des clients" et empêche la compagnie d'avoir les tarifs les plus bas possibles, a-t-il reconnu.

"Votre grève est un échec", a-t-il d'ailleurs lancé aux syndicalistes allemands. Les deux parties étaient d'accord pour faire appel à une médiation pour résoudre ce conflit mais elles n'ont pu se mettre d'accord sur le nom du médiateur. O'Leary a même tourné en dérision la proposition du syndicat des pilotes allemands de proposer l'ancien chancelier Gerhard Schröder comme médiateur.

Lire aussi : La grève chez Ryanair gagne en ampleur avec les pilotes allemands

Les salariés allemands exigent, outre l'augmentation de leurs salaires, la mise en place d'un salaire minimum, des contrats locaux et non irlandais et la prise en compte de la totalité des heures effectuées, y compris avant et après le décollage de l'appareil. Au mois d'août, la compagnie a fait face à un vaste mouvement coordonné de son personnel dans cinq pays européens: 400 vols annulés en pleine période de vacances et plus de 55.000 passagers concernés.

Fabrice Gliszczynski

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