Interrompue depuis août suite à un éboulement, la ligne ferroviaire entre Paris et Milan va reprendre du service. Mais pas encore dans sa forme ordinaire. SNCF Voyageurs va en effet mettre en place un service de substitution à compter du 10 janvier 2024, comme annoncé ce lundi.
Concrètement, cette liaison temporaire va prendre la forme d'un trajet direct alternant train-bus-train. Les TGV rouleront entre Paris et Saint-Jean-de-Maurienne en passant par Lyon côté français. Puis, pour le tronçon endommagé, une liaison en bus prendra la relève entre Saint-Jean-de-Maurienne et Oulx, en Italie. De là, les voyageurs remonteront dans un train direction Milan, en passant par Turin. Au total, le voyage durera entre sept heures et demi et neuf heures, contre six à sept heures en temps normal.
Les billets ont été mis en vente ce lundi, à partir de 39 euros. Un aller-retour par jour sera proposé, contre trois lorsque la ligne fonctionnait normalement.
Réouverture fin 2024
Cette nouvelle liaison directe sera disponible seulement jusqu'au 24 mars, comme indiqué par SNCF Voyageurs. Or, le retour à la normale n'est, lui, pas prévu avant fin 2024. La compagnie ne précise pas ce qu'elle compte proposer ensuite en termes de moyen de substitution.
Pour rappel, un éboulement a eu lieu le 27 août dernier, provoqué par de fortes pluies juste après un épisode caniculaire. 15.000 mètres cube de rochers se sont décrochés d'une falaise surplombant la liaison ferroviaire entre la France et l'Italie via les Alpes ainsi que l'autoroute A43. Si l'autoroute avait pu rouvrir une dizaine de jours plus tard, la voie ferrée est restée fermée deux mois, jusqu'à fin octobre. Mais ce délai a depuis été rallongé.
« On estime aujourd'hui la réouverture du tunnel par SNCF Réseau en fin d'année 2024 », a avancé début novembre Olivier Thevenet, vice-président du conseil départemental de Savoie.
Ce délai supplémentaire s'explique par les longs travaux périlleux encore nécessaires. Les autorités doivent encore purger la montagne de 5.000 m3 de pierre instable. Des largages d'eau par hélicoptère ou encore du dynamitage sont ainsi prévus. Suivront ensuite des travaux de sécurisation de la falaise avant une remise en état du réseau.
Des milliers de voyageurs impactés
Côté SNCF, la ligne voyait circuler jusqu'alors 26 trains de voyageurs par jour ainsi que 34 liaisons de fret. Depuis l'incident, SNCF Voyageurs proposait plusieurs routes alternatives pour rejoindre l'Italie depuis Paris, soit par la Suisse soit par Nice, mais avec une ou deux correspondances à chaque fois. Les trajets duraient ainsi en longueur, s'étalant entre sept heures et demi à douze heures de voyage.
La compagnie française n'est d'ailleurs pas la seule à opérer habituellement sur cette ligne. L'italienne Trenitalia y exploite aussi d'ordinaire des trains, et est probablement la plus impactée par cet éboulement. Il affecte en effet non seulement sa ligne entre Paris et Milan (deux allers-retours quotidiens), mais aussi indirectement celle entre Paris et Lyon (cinq allers-retours par jour, dont les deux qui vont jusqu'à Milan). De plus, la maintenance des TGV italiens est faite de l'autre côté des Alpes et les trains déployés en France retournaient en alternance à Milan pour être entretenus. Pour le moment, l'opérateur italien n'a rétabli ses circulations qu'entre Paris et Lyon.
Selon son président Roberto Rinaudo, « il y aura au moins 500.000 passagers qui ne pourront pas prendre le train » en raison de cette interruption. Un chiffre potentiellement plus important encore puisque, lors de cette déclaration début octobre, la compagnie prévoyait encore une réouverture à l'été 2024. S'il était « encore compliqué de faire un bilan de toutes les pertes prévues », comme l'indiquait le président, une chose était déjà sûre et l'est toujours aujourd'hui : « L'impact n'est pas du tout neutre ».
(Avec AFP)
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