Les prévisions des dirigeants de TPE-PME pour la fin de cette année doivent "nous alerter", prévient la CPME. C'est la mise en garde de l'organisation patronale qui a cherché à mesurer l'impact de la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus ainsi que la confiance des entreprises dans l'avenir, dans une enquête réalisée auprès de 1950 d'entre elles, entre le 9 au 21 septembre 2020. En cette rentrée, et malgré un plan gouvernemental à hauteur de 100 milliards d'euros en partie tourné vers les entreprises et vers l'offre, "les enseignements sont clairs", juge la CPME :
"La crise a entraîné un ralentissement de leur activité cet été, et leurs prévisions pour la fin de l'année sont pour le moins mitigées", détaille-t-elle dans un communiqué.
Aussi, toujours selon cette enquête, "près de la moitié (47%) des dirigeants interrogés estiment que la pérennité de leur TPE-PME est 'au moins potentiellement' menacée" d'ici la fin de cette année. 1 employeur sur 5 (21%) prévoit même de diminuer ses effectifs sur la même période, "cette proportion montant, malheureusement sans surprise, à 49% dans le secteur de l'hôtellerie-restauration", précisent les auteurs de l'étude.
Plus d'un tiers de dépenses en moins en un an
Le secteur dit "HCR", pour Hôtellerie, Café, Restaurant, a en effet été particulièrement touché par la crise sanitaire et ses conséquences économiques. Sur les huit premiers mois de l'année, le marché de la restauration dite "hors domicile" affiche ainsi des pertes de 35% en fréquentation et de 37% en dépenses comparé à 2019, selon un bilan du spécialiste des études de marché NPD Group publié ce mardi. Et la situation pourrait empirer.
Car depuis dimanche soir, restaurants et bars ont ordre de fermer pendant quinze jours à Aix et Marseille pour limiter la propagation du Covid-19. Dans la même optique, les bars de onze autres villes, dont Paris, doivent baisser le rideau tous les jours à 22 heures. En réaction, des manifestations ont eu lieu dans la capitale et à Marseille pour dénoncer ces mesures.
Au global, tous secteurs confondus, aux mois de juillet et août dernier, plus de la moitié des dirigeants (53%) interrogés par la CPME ont observé une baisse de leur chiffre d'affaires par rapport à 2019 et 23% d'entre eux ont diminué leurs effectifs. "Il convient toutefois de préciser que cela s'est essentiellement traduit par une non-reconduction des contrats arrivant à terme (CDD...)", précise l'étude.
Le PGE, un boulet pour 34% des sondés
De son côté, le ministre délégué aux PME Alain Griset a estimé mardi 22 septembre que la reprise des PME a été "meilleure" qu'envisagé, indiquant que les défaillances ne sont "pas plus nombreuses que d'habitude".
"On constate qu'il n'y a pas de défaillances beaucoup plus nombreuses en chiffres" que d'habitude à la même période, a-t-il affirmé.
Pour éviter ces défaillances, le gouvernement a mis en place un certain nombre de dispositifs, dont le Prêt garanti par l'État... qu'il faudra rembourser. À ce sujet d'ailleurs, 34% des dirigeants sondés par la CPME estiment qu'ils auront des difficultés à le rembourser.
De même, concernant le report de charges fiscales et sociales permis par le gouvernement, 28% des personnes interrogées estiment ne pas être en capacité de les rembourser à terme.
(Avec AFP)
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