Taillan se déploie tous azimuts

Pas de répit pour le négociant bordelais en vins. En dépit ou grâce à la conjoncture, il fait des acquisitions et poursuit ses ambitions mondiales.

aquitaine/viticulture

Malgré la conjoncture, le groupe Taillan a récemment acheté deux propriétés : l'une, fin 2008, de 100 hectares dont 40 hectares plantés dans la région de cahors ; la seconde, en mars dernier, un cru bourgeois dans le Médoc de 40 hectares. Pour ce groupe qui a réalisé un chiffre d'affaires de 190 millions en 2008, dont 50 % à l'export, avec 350 personnes, la période se prête à ce type d'acquisition : ses finances sont saines et de nombreuses propriétés sont à vendre. Or le groupe, qui possède déjà une quinzaine de châteaux, principalement dans le bordelais, cherche à proposer des produits dont il maîtrise l'élaboration et la qualité. D'où ses contrats de partenariat avec une quarantaine de propriétés dans le Bordelais, une quinzaine dans le Midi et une dizaine dans la Loire, sans oublier son implication dans les différents métiers de la filière.

présent à vinexpo

Ses trois maisons de négoce correspondent à de grandes zones de production : Ginestet pour les bordeaux, La Compagnie Rhodanienne dans le Midi et Joseph Verdier pour les vins de la Loire. Chez Taillan, on met en bouteille dans la zone de production. Les six magasins Cash Vin sont, eux, ouverts au public tandis que le pôle services propose des prestations de logistique et d'embouteillage. Pour présenter ses produits et recevoir ses clients, le groupe s'était offert un stand grand format de 200 m2 au salon Vinexpo qui s'est tenu du 21 au 25 juin à Bordeaux.

L'international est désormais clairement au c?ur de la stratégie du groupe. En utilisant un de ses fers de lance. Ainsi, déjà bien lancée à l'export où elle réalise plus de 50 % de ses 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, la maison de négoce Ginestet vient de décrocher une aide sur trois ans de l'Europe pour s'affirmer au Japon, en Corée, en Russie, en Chine, au Canada et en Inde. Familiarisé avec les marchés lointains, le groupe s'attache à présent à travailler avec des importateurs de premier rang et ne prend pas de risques financiers.

Sébastien Chaumet, directeur commercial export et responsable marketing de Ginestet, s'intéresse aussi au Brésil où se noue un contrat de distribution : « Ce pays n'est pas épargné par la crise, mais il est moins touché. » En Inde, Ginestet a sur place un partenaire depuis deux ans. « Les taxes sont trop lourdes pour espérer y faire une véritable percée, estime Sébastien Chaumet. En attendant qu'elles baissent, nous avons un programme de formation des équipes de vente, des sommeliers et du personnel d'hôtels cinq étoiles. »

30 hectares en chine

Autre approche du groupe, la création de vignobles à l'étranger. Deux coentreprises ont été créées il y a une dizaine d'années. Beijing Taillan Vins, en Chine, dispose d'un vignoble de 30 hectares et de 20.000 m2 de bâtiments. Des discussions sont en cours avec un autre partenaire local, l'ambition de Taillan étant de servir de plate-forme en offrant des services de conseil sur la sélection des vins, d'assemblage et d'embouteillage dans ses locaux. Un autre vignoble a été constitué sur 30 hectares en Colombie-Britannique (ouest du Canada) avec le groupe Constellation, en 1999 : Osoyoos Larose. Ce vin haut de gamme d'une étonnante régularité a vocation à devenir une marque mondiale. Une fois le modèle économique validé, Osoyoos Larose pourra s'étendre car des réserves foncières sont disponibles. n

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