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Après avoir forgé sa réputation dans l'instrumentation optique spatiale, Boostec cherche aujourd'hui de nouveaux relais de croissance. Non que le secteur aéronautique s'essouffle : « 95 % de notre activité se réalise sur l'optique spatiale, explique Pierre Deny, PDG de la société basée près de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Mais nous cherchons naturellement à nous développer sur de nouveaux métiers. » Pour cela, Boostec se concentre sur son savoir-faire dans les céramiques. Des matériaux complexes qu'elle développe pour réaliser des miroirs de grande dimension, particulièrement purs et légers. Ses ingénieurs se sont récemment fait connaître grâce au projet Herschel, le plus grand télescope spatial jamais construit. Pour cet engin, développé par Astrium et lancé avec succès mi-mai depuis Kourou en Guyane, ils ont ?uvré sur l'?il du système : un iris en carbonate de silicium très pur, d'un diamètre de 3,5 mètres. « En fait, nous avons livré Herschel en 2006, mais il a nécessité près de quinze années de recherche et développement et de travail », poursuit Pierre Deny.

Depuis, son équipe s'est lancée dans de nouveaux projets et de nouveaux défis. Plusieurs contrats de recherche ont été signés cette année. Parmi eux, le projet Hexosic, un contrat de recherche mené avec l'entreprise lyonnaise Bluestar Silicones et le laboratoire de génie chimique de Toulouse via l'Institut national polytechnique de Toulouse. Il s'agit d'utiliser les céramiques pour réaliser des instruments très résistants, notamment des réacteurs chimiques à catalyse très innovants.

projets pointus

Le deuxième projet, baptisé Inpac, est porté par les Laboratoires Pierre Fabre et doit aider au développement de médicaments anticancéreux, toujours grâce à des réacteurs en céramique. Autant de projets de recherche portés par des financements publics (Hexosic est soutenu à hauteur de 2 millions d'euros sur quatre ans) et qui accompagnent l'activité de Boostec. La PME compte 30 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros en 2008. Elle anticipe une croissance de 15 % en 2009, avec un objectif affiché de 7,5 millions d'euros. À plus long terme, elle prévoit de « réaliser d'ici quatre ans un volume d'affaires similaire en diversification ». En attendant, Boostec poursuit ses programmes spatiaux. Elle a récemment finalisé un miroir pour le satellite Gaia, qui sera lancé en 2011. Une nouvelle référence à mettre à l'actif de l'entreprise tarbaise.

Martin Venzal, à Toulouse