Bilan des TPE en 2016 : les services, les transports et l'esthétique s'en sortent bien

Selon une enquête de l'observatoire de la petite entreprise, près de la moitié des TPE interrogées ont vu leur chiffre d'affaires augmenter en 2016. Les secteurs des services, de la vente et de la réparation automobile et des transports s'en sortent plutôt bien. A l'inverse, les agences immobilières, les commerces de prêt-à-porter et de chaussures ont vu leur activité baisser au cours de l'année précédente.
Grégoire Normand
Sur les douze secteurs étudiés, sept présentent des chiffres d'affaires en nette progression, dont la beauté et l'esthétique, deux limitent leur baisse (culture et loisirs et équipement de la maison) et trois enregistrent un chiffre d'affaires en recul net.

Les TPE ont enregistré des bilans très contrastés en 2016. L'observatoire de la petite entreprise géré par la fédération des centres de gestion agrées (FCGA) en partenariat avec Banque Populaire a publié ce mercredi 12 avril une enquête (*) qui indique que les petites entreprises du commerce et des services "ont maintenu un cap de croissance". En revanche, les métiers de l'artisanat et du bâtiment restent en difficulté même si ces deux branches se redressent légèrement.

Les gagnants et les perdants par secteur

Sur les douze secteurs étudiés, sept présentent des chiffres d'affaires en nette progression, deux limitent leur baisse (culture et loisirs et équipement de la maison) et trois enregistrent un chiffre d'affaires en recul net. Les services (+1,5%), la vente et la réparation-auto (+0,9%) et les transports (+0,8%) font partie du podium des plus belles variations à la hausse.

A l'inverse, l'équipement à la personne et l'artisanat du bâtiment connaissent une baisse nette de leur activité avec un recul respectif de 3,8% et de 2,1% de leur chiffre d'affaires en 2016 par rapport à 2015.

Le fromage et le vélo ont le vent en poupe

Le bilan par profession indique qu'au dernier trimestre 2016 les crémiers fromagers enregistrent l'une des plus fortes hausses de chiffre d'affaires : +2,6 %. "C'est de très loin, la plus importante progression d'activité du commerce de détail alimentaire" rappelle l'étude. Les auteurs soulignent également que ces professionnels ont bénéficié du statut légal d'artisan qui leur a été accordé en 2014. Ce qui leur a permis d'acquérir une vraie identité professionnelle. En plein développement, la profession représenterait un marché de 900 millions d'euros selon la FCGA.

Les boutiques de proximité spécialisées dans la vente d'appareils électroménagers, les téléviseurs et le matériel hi-fi occupent la première place du classement sur le plan de la progression du chiffre d'affaires, tous secteurs et professions confondus. Cette forte évolution est surtout liée "au dynamisme du marché du petit électroménager (centri-fugeuses, aspirateurs-balais, robots culinaires...) qui booste les ventes".

Du côté des garagistes, les indicateurs sont au beau fixe. La réparation automobile et la vente de pièces détachées font partie des rares professions qui affichent un chiffre d'affaires en hausse en 2016 (+1,5% contre -0,3% en 2015). Cela pourrait s'expliquer notamment par la baisse du carburant qui aurait permis d'accroître le budget auto des Français.

Enfin, les entreprises spécialisées dans le commerce et la réparation de cycles affichent une hausse du chiffre d'affaires de 2,5% contre une baisse de 3,8% en 2015. Ce boom important s'explique notamment par le succès des vélos électriques. Selon l'étude,  le marché est porté par une croissance annuelle de 30% à 35 %. En 2016, près de 150.000 vélos électriques ont été vendus selon l'Ademe et l'Union des sports et du cycle. Et les perspectives sont plutôt positives pour ce marché. En effet, le gouvernement français a mis en place depuis le mois de février dernier une aide financière de 200 euros pour tous les nouveaux acquéreurs de vélos électriques.

Les agences immobilières et les buralistes à la peine

Les agences immobilières indépendantes ont connu une détérioration de leur activité. Si la FNAIM a enregistré un nombre record de transactions en 2016 (850.000 en 2016, ce qui n'était pas arrivé depuis 2006), ces ventes ont surtout profité aux grands groupes du secteur.

Les détaillants en chaussures et en vêtements ont connu une relative baisse d'activités en 2016.  Cette diminution a surtout était inquiétante pour les détaillants en chaussures qui ont subi un effondrement de leurs ventes (-11,9 %). Cette chute de chiffre d'affaires peut s'expliquer "principalement par l'intensification de la pression concurrentielle exercée par les autres acteurs du marché sur les détaillants traditionnels comme les sites de vente en ligne ou les magasins d'enseignes".

Les tabacs et ventes de journaux ont connu une baisse relativement importante de leur activité (-1,1% en 2016) et une baisse très importante au quatrième trimestre (-8,6%) pour les buralistes. Ces derniers s'inquiètent régulièrement de la hausse du marché parallèle et du prix du paquet. Mais en novembre dernier, le gouvernement a signé un protocole d'accord qui doit "aider les 25.000 débitants de tabac à moderniser leurs établissements et à se diversifier pour faire face à la nouvelle donne".

Enfin les métiers du bâtiment et de l'artisanat ont encore du mal "à se redresser de manière significative avec un chiffre d'affaires en baisse de 2,1 % en 2016 (contre - 2,7 % en 2015). C'est mieux que l'année dernière, mais c'est insuffisant pour faire redémarrer la machine", explique Yves Marmont, président de la fédération des centres de gestion agrées.

Des perspectives de stabilité

Selon l'observatoire de la petite entreprises, "les conditions d'une franche reprise de la croissance sont loin d'être réunies pour 2017". Le retour de l'inflation, la baisse de la consommation des ménages et les différents scrutins électoraux empêchent des perspectives claires sur les mois à venir comme le rappelle Yves Marmont.

"Je pense que ce gel de l'activité est notamment lié à la proximité des élections présidentielles et à la diminution des carnets de commandes qui accompagne traditionnellement cette période pré-électorale."

Mais selon M. Marmont, les niveaux d'activités devraient être très proches ce ceux enregistrés en 2016 :

"Il est encore trop tôt pour dresser un vrai bilan trimestriel de l'état de l'activité des petites entreprises. Néanmoins, si l'on se réfère aux chiffres des deux premiers mois de l'année, on retrouve des niveaux d'activité comparables, à 0,2 % près, à ceux de 2016 dans la plupart des grands secteurs (comme le bâtiment, l'hôtellerie-restauration ou le commerce de détail alimentaire). On ne constate pas de reprise significative, mais plutôt une continuité dans les tendances observées en fin d'année dernière."

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(*)Méthode : Les indices d'activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d'affaires d'un échantillon de 17 000 petites entreprises de l'artisanat,du commerce et des services.

>> Lire aussi : Présidentielle : ce qui attend les TPE-PME... selon les experts-comptables

Grégoire Normand

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